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‎BAUDELAIRE Charles‎

‎Les Fleurs du mal‎

‎Poulet-Malassis & de Broise, Paris 1861, 12,5x19cm, relié.‎

‎| Parce que les Fleurs c'est impérissable... |<br>* Seconde édition originale sur papier courant, dont il aurait été tiré 1500 exemplaires après 4 chine, quelques hollande et quelques vélin fort. Notre exemplaire bien complet du portrait de Charles Baudelaire par Félix Bracquemond sur chine contrecollé, qui manque souvent, ici en premier état, avant la mention L'artiste au dessus du portrait, pâles rousseurs. Reliure à la bradel en demi percaline orange, dos lisse orné de doubles filets dorés, date dorée en queue, pièce de titre de chagrin marron, plats de papier à la cuve, reliure de l'époque. Cette édition, entièrement recomposée par l'auteur, enrichie de 35 nouveaux poèmes et de 55 poèmes «profondément remanié[s]» est considérée à tort comme une édition «en partie originale». Véritable nouvelle édition originale, cette version des Fleurs du mal est l'aboutissement de la grande uvre baudelairienne et la seule version retenue par l'Histoire et la littérature. Longtemps considérée comme une simple réédition enrichie, cette édition majeure n'a pas eu, comme la précédente, les faveurs de l'étude bibliographique, bien qu'elle offre un champ de recherche important et instructif. Soulignons à ce propos les différents états de la gravure de Bracquemond, mais également les coquilles des tout premiers exemplaires, en partie corrigées pendant le tirage dont, dans notre exemplaire, deux initiales absentes (p.20 et 49) ajoutées à l'encre à l'époque qui font un étrange écho à cette remarque de Charles Baudelaire à l'éditeur, en janvier 1861: « Sans doute le livre est d'un bon aspect général ; mais jusque dans la dernière bonne feuille, j'ai trouvé de grosses négligences. Dans cette maison-là, c'est les correcteurs qui font défaut. Ainsi, ils ne comprennent pas la ponctuation, au point de vue de la logique ; et bien d'autres choses. Il y a aussi des lettres cassées, des lettres tombées, des chiffres romains de grosseur et de longueur inégales, etc.... ». Poulet-Malassis s'est en effet séparé de De Broise et ces nouvelles fleurs ont été imprimées par Simon Raçon à Paris. Doit-on également voir une corrélation avec le nombre d'exemplaires comportant des rousseurs sur cette seconde édition, qui s'expliquerait par une moins bonne qualité de papier et qui rend ceux dépourvus de rousseur d'une grande et précieuse rareté? «Les Fleurs du Mal ont deux visages. Au troisième il est permis de rêver» Lorsque Claude Pichois rassemble les uvres de Baudelaire pour La Pléiade, il doit faire un choix entre les trois éditions des Fleurs du mal, la première de 1857, celle revue par l'auteur en 1861 et la dernière parue juste après la mort de Baudelaire en 1868. Bien qu'étant la plus complète, comprenant 25 poèmes de plus que la seconde, la troisième édition ne peut être prise pour modèle, car son architecture et peut-être le choix même des poèmes inédits ne sont pas, avec certitude, le résultat d'une volonté auctoriale. L'édition de 1868 est donc «en partie originale», car augmentée de poèmes composés par Baudelaire après 1861 en vue d'une nouvelle édition. Mais cette édition "définitive" sera établie après la mort du poète et, en l'absence de ses directives, les nouveaux poèmes seront sélectionnés et disposés par son ami Théodore de Banville. La première édition de 1857, mythique, historique, ne peut, bien entendu, être détrônée de son statut d'édition princeps. Riche de ses célèbres coquilles (soigneusement corrigées à la main sur les premiers exemplaires offerts par l'auteur), de ses poèmes condamnés (et donc absents de la seconde édition), mais surtout de sa mise en forme pensée, travaillée, modifiée et corrigée sans cesse jusqu'aux dernières épreuves (et jusqu'à rendre fou son bienveillant éditeur, le pauvre «Coco mal perché» que Baudelaire épuisa de remarques et de critiques), la «1857» est sans conteste un inaltérable monument de l'histoire littéraire et poétique universelle, dont les exemplaires non expurgés des poèmes condamnés constituent une des pièces maitresses des collections bibliophiliques. Pourtant, elle ne pouvait être désignée comme représentante unique du chef-d'uvre de Baudelaire, tant le poète devait la repenser entièrement dans les années suivantes. Loin d'un simple recueil de poèmes, Les fleurs du mal est une uvre construite selon une logique narrative unique dans l'histoire de la poésie. Poulet-Malassis l'a appris à ses dépens, Baudelaire conçoit son livre comme une uvre plastique autant que littéraire. Divisée en sections explicites, Spleen et idéal, Fleurs du mal, Révolte, Le Vin, La mort mais également en cycles implicites (notamment consacrés aux femmes aimées), l'uvre de Baudelaire se déploie au fil de poèmes liés entre eux par une invisible filiation pour composer un récit autant qu'un tableau. La suppression des poèmes condamnés rompt cette subtile diégèse picturale et contraint Baudelaire à repenser entièrement son uvre. La seconde édition devient ainsi l'occasion d'une uvre entièrement nouvelle. Baudelaire conçoit donc un agencement différent, écrit de nouveaux poèmes d'articulation, modifie la plupart des poèmes anciens et compose une nouvelle fin. C'est cette édition de 1861 que le lecteur moderne connait. C'est elle qui sera choisie par les éditeurs de la Pléiade, dès la première publication des uvres de Baudelaire en 1931. Elle restera le modèle de toutes les éditions ultérieures. Entre 1857 et 1861, Baudelaire travaille intensément sur son uvre majeure. Il entreprend d'abord de simplement remplacer par six nouveaux poèmes ceux amputés par la censure, mais dès novembre 1858, il écrit à Poulet-Malassis: «Je commence à croire qu'au lieu de six fleurs, j'en ferai vingt.». C'est le début d'une véritable réécriture du recueil et d'une recomposition complète de sa structure. Des poèmes aussi importants que La musique, La servante au grand cur, La Beauté ou Quand le ciel bas et lourd, ne sont aujourd'hui connus que sous leurs formes définitives de 1861 très différentes de la première composition. Mais Baudelaire entreprend surtout d'augmenter son uvre de plus d'un tiers et ajoute ainsi entre 1857 et 1861 trente-cinq nouveaux poèmes dont certains figurent parmi les plus importants de Baudelaire. Ainsi l'Albatros, symbole intemporel du poète maudit, fut en partie composé durant la jeunesse de Baudelaire, mais ne parait que dans cette édition de 1861 où il prend la place du fade Soleil, (relégué aux tableaux parisiens). Il devient ainsi le troisième poème du recueil et le pilier de l'uvre nouvelle. Réponse directe à la censure de 57, il forme avec ses deux prédécesseurs, Au lecteur et Bénédiction, l'infernal cercle baudelairien: Souffrance, malédiction et incompréhension. De même, l'absence des Bijoux, dont la sensualité insulta les censeurs, fut habilement voilée par l'ajout du Masque, dans lequel la femme, devenue statue, pleure son esthétisation statique «dans le goût de l'antique». Cependant, il fallait à Baudelaire un plus sulfureux Hymne à la beauté. C'est sous ce titre qu'il introduit cette apologie d'une divinité affranchie du bien, du mal et des censures bigotes. Pourtant, il semble que pour Baudelaire ces deux poèmes ne remplacent pas entièrement «la candeur unie à la lubricité» des Bijoux. Ils ne sont que l'annonce d'une nouvelle «toison, moutonnant jusque sur l'encolure», qui s'épanouira sur deux pages à la suite du Parfum exotique. La chevelure, cet autre chef-d'uvre de la poésie sensuelle, est ainsi née, à l'instar de l'Aphrodite de Botticelli, de cette nouvelle vague de fleurs. Puis, sans autre excuse de poème à remplacer, apparaît un court Duellum suivi d'un Possédé capital et de quatre Fantôme[s]. Les Fleurs de 61 prend alors son essor et acquiert sa personnalité propre, indépendante de son aînée. C'est d'ailleurs en adressant le sulfureux Possédé à Poulet-Malassisque Baudelaire décide que la réédition des Fleurs deviendra une uvre nouvelle, qui ne tirera aucune leçon des déboires judiciaires de son aînéecomme en témoigne la réaction du poète à la légitime inquiétude de son éditeur: «Je ne croyais pas que ce misérable sonnet pût ajouter quelque chose à toutes les humiliations que Les Fleurs du mal vous ont fait subir. Il est possible, après tout, que la tournure subtile de votre esprit vous ait fait prendre 'Belzébuth' pour le con et le 'poignard charmant' pour la pine ». Libéré de la tâche aride de commettre de simples poèmes de substitution, Baudelaire repense entièrement son uvre à l'aune de sa maturité poétique et de ses amours pathétiques. La rupture avec la Présidente, la déchéance de Jeanne Duval, la trahison de Marie Daubrun, transforment sa conception du Spleen et de l'Idéal. Se jouant de la censure, il remplace la sexualité criminelle de Celle qui est trop gaie par une autre blessure, celle du poignard phallique du Possédé. Puis il règle ses comptes avec Madame Sabatier en concluant le cycle qu'il lui a consacré par un Semper Eadam (toujours la même) très explicite: «Quand notre cur a fait une fois sa vendange, / Vivre est un mal (...) et bien que votre voix soit douce, taisez-vous!». Baudelaire avait lui-même avoué à la vénérée Présidente que son amour pour elle était tout entier révélé dans Les Fleurs de 57: «Tous les vers compris entre la page 84 et la page 105 [de Tout entière au Flacon] vous appartiennent.» (Lettre à Mme Sabatier, 18 août 1857) et que deux d'entre eux étaient «incriminés» par «les misérables» magistrats (Tout entière, finalement épargné et À celle qui est trop gaie). Déjà, il lui reprochait sa «malicieuse gaieté» qui devient dans Semper «taisez-vous ignorante! âme toujours ravie». La joie, leitmotiv de la représentation de la Présidente est ainsi, pour la première fois, condamnée. Ce nouveau poème étant, de surcroît, placé en tête du cycle, il imprime sa marque sur tous les autres. Ainsi, contrairement à l'édition de 1857, dans laquelle la sacralisation de la femme idéale culmine en une profanation sacrificielle, le cycle Sabatier dans l'édition 1861 est marqué par la déception qui suit la possession de cette déesse qui se révèle trop humaine. Et l'uvre se fait reflet de la confession de Charles à Apollonie, à peine leur relation consommée : «Il y a quelques jours, tu étais une divinité, ce qui est si commode, ce qui est si beau, si inviolable. Te voilà femme maintenant» (Lettre à Madame Sabatier, 31 août 1857). Cette dualité entre idéalisation et déception, marque du poète, trouve alors sa complète réalisation dans la composition des Fleurs du mal de 1861. Le plus explicite témoignage de cette mutation radicale se relève sur les exemplaires offerts à Madame Sabatier. L'édition de 1857 portait cette dédicace: «À la Très Belle, à la Très-Bonne, à la Très Chère. / Que ce soit dans la Nuit et dans la Solitude, / Que ce soit dans la rue et dans la multitude, / Son fantôme dans l'air danse comme un Flambeau / Tout mon Être obéit à ce vivant Flambeau ! / C.B.». L'exemplaire de 1861 témoignera d'une toute autre relation: «À Madame Sabatier, Vieille amitié, C.B» Ce vent de désacralisation souffle également sur les poèmes anciens du cycle qui se trouvent transformés par de subtiles mais signifiantes modifications: Un passé simple remplaçant le passé composé fige le poèmeTout entière dans un temps révolu. L'«Ange Gardien» de Que diras tu ce soir perd une majuscule, modifiant drastiquement le sens de ce 'gardien'. Enfin, dans Le Flambeau Vivant qui servit avec le précédent à composer la dédicace de 1857, les «feux diamantés» des yeux de l'aimée se «secou[e]nt», mais ne «suspend[e]nt» plus le regard du poète, tandis que le soleil perd son unicité pour n'être plus qu'un synonyme d'étoiles. Sa Confession se fait plus explicite encore: Les tirets, signes typographiques chers à Baudelaire marquant l'intervention du poète, disparaissent, remplacés par des parenthèses et de simples virgules, et l'analogie avec la «danseuse (...) froide» se mue en identité: 57: Une fois, une seule, aimable et douce femme, À mon bras votre bras poli S'appuya; sur le fond ténébreux de mon âme Ce souvenir n'est point pâli. (...) Que c'est un dur métier que d'être belle femme, Qu'il ressemble au travail banal De la danseuse folle et froide qui se pâme Dans un sourire machinal; 61: Une fois, une seule, aimable et douce femme, À mon bras votre bras poli S'appuya (sur le fond ténébreux de mon âme Ce souvenir n'est point pâli); (...) Que c'est un dur métier que d'être belle femme, Et que c'est le travail banal De la danseuse folle et froide qui se pâme Dans un sourire machinal; Par cette réécriture, Baudelaire ne modifie pas le sens de ses poèmes au gré de ses déboires amoureux, il insuffle au sein même de l'idéal la fêlure du Spleen, et sa poésie affranchie des désirs du poète se libère de son pesant modèle vivant pour devenir universelle. À la cristallisation stendhalienne autour de la Présidente répondait une diabolisation tout aussi fantasmatique de l'autre grande passion de Baudelaire, Jeanne Duval. Frappée d'hémiplégie en 1859, elle n'est plus désormais «le vampire» qui, dans l'édition de 1857, «comme un hideux troupeau de démons, vin[t], folle et parée». Devenue en 61 «forte comme un troupeau», elle conquiert une place majeure dans le recueil par l'ajout de poèmes puissants dont Duellum, par lequel Charles, sans renoncer à la constitutive violence de leur amour, suit l'infortunée en enfer: «Roulons-y sans remords, amazone inhumaine, Afin d'éterniser l'ardeur de notre haine!». Mais c'est surtout à travers la suite Un Fantôme, nouvellement composée, que le poète rend le plus bel et tragique hommage à son amante déchue. Les ténèbres, où il «reconnai[t] [s]a belle visiteuse: C'est Elle! noire et pourtant lumineuse». Le parfum, au «Charme profond, magique, dont nous grise /Dans le présent le passé restauré!». Le cadre, dans lequel l'aimée conserve «Je ne sais quoi d'étrange et d'enchanté / En l'isolant de l'immense nature». Et enfin Le portrait, par lequel le poète, perdant sa naïve ironie d'Une charogne, observe la réalité de la mort qui s'installe dans le corps de son amante: «De ces baisers puissants comme un dictame, De ces transports plus vifs que des rayons, Que reste-t-il? C'est affreux, ô mon âme! Rien qu'un dessin fort pâle, aux trois crayons» Alors que Baudelaire, se délectait de la contemplation de «la vermine qui vous mangera de baiser» et cependant «gard[ait] la forme et l'essence divinede [s]es amours décomposés », Charles, confronté à la déchéance réelle de Jeanne, se révolte contre la mort: «Noir assassin de la Vie et de l'Art, Tu ne tueras jamais dans ma mémoire Celle qui fut mon plaisir et ma gloire!» C'est enfin au tour de Marie Daubrun de déployer ses ailes féminines sur les fleurs maladives de son malheureux amant, avec l'apparition d'un des plus beaux poèmes du recueil: Chant d'automne. Rendu notamment célèbre par l'Opus 5 de Gabriel Fauré, ce poème emblématique de l'univers baudelairien deviendra une source d'inspiration d'uvres majeures de la littérature dont La Chanson d'automne de Verlaine et L'Automne de Rainer Maria Rilke. Mais c'est sans doute Marcel Proust, grand lecteur des Fleurs, qui doit à ce Chant sa plus grande émotion poétique. «Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l'âtre, / Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer.» sont, d'après Antoine Compagnon, les vers les plus cités à travers toute l'uvre de Proust. Ainsi dans A l'ombre des jeunes filles en fleurs: «Me persuadant que j'étais «assis sur le môle» ou au fond du «boudoir» dont parle Baudelaire, je me demandais si son «soleil rayonnant sur la mer» ce n'était pas biendifférent du rayon du soir, simple et superficiel comme un trait doré et tremblant celui qui en ce moment brûlait la mer comme une topaze». C'est encore un poème de 1861 qui apparaitra dans Sodome et Gomorrhe: «leurs ailes de géant les empêchent de marcher» dit Mme de Cambremer confondant les mouettes avec les albatros». Mais Marie l'infidèle ne peut pas être circonscrite à «la douceur éphémère d'un glorieux automne», et Baudelaire devait également lui «bâtir (...) un autel souterrain au fond de [s]a détresse». C'est ainsi que nait le poème À une Madonne qui, en 1861, clôt par le crime le cycle Daubrun: «pour mêler l'amour avec la barbarie, Volupté noire! des sept Péchés capitaux, Bourreau plein de remords, je ferai sept Couteaux Bien affilés, et, comme un jongleur insensible Prenant le plus profond de ton amour pour cible Je les planterai tous dans ton Cur pantelant, Dans ton Cur sanglotant, dans ton Cur ruisselant!» C'est donc dans l'édition de 1861 que les trois grandes figures féminines des Fleurs, l'ange Apollonie, le démon Jeanne et la trop humaine Marie, acquièrent leur pleine dimension poétique, cependant que Charles, amant maudit, rejetait l'une, perdait l'autre et n'attendait plus rien de la dernière. Cette triple rupture poétique ouvre la voie à d'autres formes amoureuses et poétiques. Le cycle des autres muses s'enrichit ainsi de trois nouveaux poèmes dont Chanson d'après-midi, le seul entièrement composé en heptasyllabes. Ce mètre impair, véritable révolution poétique qui avait disparu depuis le moyen-âge (à l'exception de deux poèmes de La Fontaine), sera repris par Rimbaud («Honte») et célébré par Verlaine («De la musique avant toute chose, / Et pour cela préfère l'Impair». Enfin, le mystérieux Sonnet d'Automne achevant ce cycle semble réunir en une marguerite (la fleur de l'incertitude amoureuse), tous les pétales des femmes aimées: Les yeux de Marie, «clairs comme le cristal», l'agaçante gaieté de la Présidente «sois charmante et tais-toi» et le «spectre fait de grâce et de splendeur» de Jeanne Duval devenue «ma si blanche (...) ma si froide marguerite». Cette alchimie qui fait de toutes les femmes un seul poème, traduit la maturité poétique de Baudelaire et libère ses fleurs de leurs pesantes racines. Parmi les autres poèmes nouveaux de Spleen et Idéal, chacun mériterait une attention particulière: -Une gravure fantastique qui fut écrit sur presque dix ans. -Obsession dont la dernière strophe semble avoir directement inspiré Mon rêve familier de Verlaineparu cinq ans plus tard : «Mais les ténèbres sont elles-mêmes des toiles Où vivent, jaillissant de mon il par milliers, Des êtres disparus aux regards familiers.» -Le goût du néant, «l'une des pièces les plus désespérées de Baudelaire» selon Claude Pichois. -Alchimie de la Douleur, inspirée par Thomas De Quincey dont Baudelaire venait de traduire Un mangeur d'opium -Horreur Sympathique, en référence à Delacroix. Et c'est encore avec un nouveau poème composé en 1860 que Baudelaire choisit de clore cette section : -L'Horloge, superbe memento mori, l'un des plus anciens thèmes poétiques, revu par l'alchimie baudelairienne, c'est-à-dire sans aucun hédonisme autre que la création artistique: «Remember! Souviens-toi, prodigue!Esto memor! (Mon gosier de métal parle toutes les langues.) Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or!» La section Tableaux parisiens, aujourd'hui considérée comme constitutive des Fleurs du mal et une spécificité de la poésie de Baudelaire, est absente de l'édition de 1857. Elle fut créée par le poète pour l'édition de 1861 et composée de 18 poèmes dont la majorité étaient inédits. C'est dans cette nouvelle section qu'apparaît «le plus beau peut-être des poèmes de Baudelaire par sa profondeur et ses résonnances», Le Cygne. Dans l'édition de la Pléiade, Pichois consacre cinq pages d'étude à ce chef-d'uvre de modernité. Cependant les poèmes suivants ne sont pas en reste puisqu'on compte pami euxplus d'un diamant: Les petites vieilles et les sept vieillards, dédiés à Victor Hugo, À une passante, Danse macabre, poème le plus diffusé du vivant de Baudelaire, et Rêve parisien, avant-dernier poème qui structure la section des Tableaux et plus éclatant modèle du romantisme urbain créé par Baudelaire. Enfin, si nul ne peut envisager Les Fleurs du Mal sans sa fin d'apothéose, c'est grâce à cette seconde édition et aux trois poèmes inédits que Baudelaire ajoute après La mort des artistes. La fin de la journée (qui n'est jamais paru en revue), Le rêve d'un curieux et surtout Le Voyage dont les 144 vers nourriront la glose des chercheurs et l'imaginaire des poètes du XXème siècle. Alors que l'édition de 57 s'achevait sur une triple mort, Les Fleurs de 61 annoncent une triple résurrection. Ces trois poèmes signent en effet la victoire du poète sur le terrible «Ennui» qui ouvre le recueil «dans un bâillement [qui] avalerait le monde». En 1861, la mort n'est plus une fin. Le poète s'y précipite: «Je vais me coucher sur le dos / Et me rouler dans vos rideaux, / Ô rafraîchissantes ténèbres!», mais ce n'est que pour se relever: «J'étais mort sans surprise, et la terrible aurore / M'enveloppait. Eh quoi! n'est-ce donc que cela? / La toile était levée et j'attendais encore.». Dès lors commence pour le poète le véritable voyage, au-delà des limites de la vie réelle et des artifices du rêve, dont il a cueilli toutes les fleurs : «Ô Mort, vieux capitaine, il est temps! levons l'ancre! Ce pays nous ennuie, ô Mort! Appareillons! Si le ciel et la mer sont noirs comme de l'encre, Nos curs que tu connais sont remplis de rayons! Verse-nous ton poison pour qu'il nous réconforte! Nous voulons, tant ce feu nous brûle le cerveau, Plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu'importe? Au fond de l'Inconnu pour trouver dunouveau!» Considérer l'édition de 1861 comme une simple édition enrichie consiste à lire Les fleurs du mal, «auquel [il a] travaillé 20 ans» (lettre à sa mère, 1er avril 1861) comme un simple recueil de poèmes. C'est surtout ignorer la volonté même du poète comme il l'a clairement exprimée auprès d'Alfred Vigny, en lui adressant cette seconde édition: «Voici les Fleurs, (...). Tous les anciens poèmes sont remaniés. (...) Le seul éloge que je sollicite pour ce livre est qu'on reconnaisse qu'il n'est pas un pur album et qu'il a un commencement et une fin. Tous les poèmes nouveaux ont été faits pour être adaptés à un cadre singulier que j'avais choisi.». (12 décembre 1861) Comme l'écrivent Claude Pichois et Jean Ziegler dans la biographie qu'ils consacrent au poète: «Les Fleurs de 1861 constituent une édition originale presque au même titre que celles de 1857. Elles ne contiennent pas seulement un tiers de poèmes en plus. Leur structure a été réorganisée et souvent la valeur de situation des pièces a changé; enfin les sections passent de cinq à six, selon un ordre qui a été modifié.(...) Ce sont les Fleurs du mal de 1861 qui constituent Baudelaire en l'un des chefs de file des nouvelles générations ». À eux seuls, les nouveaux poèmes et la restructuration de l'uvre élèvent ainsi cette nouvelle édition au rang d'uvre originale. Mais derrière l'importance des nouveaux poèmes se cache une autre révolution poétique, comme l'annonce Charles à sa mère,révélant l'importance de cette nouvelle uvre : «Les Fleurs du mal sont finies. On est en train de faire la couverture et le portrait. Il y a 35 pièces nouvelles, et chaque pièce ancienne a été profondément remaniée.» (1er janvier 1861) L'annonce de la réécriture des poèmes anciens est à peine exagérée. Sur les 94 poèmes de la première édition, 55 ont été remaniés. Certains comportent des corrections d'apparence discrètes: lettres, tirets, pluriels, ponctuations. Elles exercent pourtant une influence majeure sur le rythme et la lecture du poème. Les tirets cadratins en particulier qui structurent beaucoup de poèmes de 1857, disparaissent en grande partie dans l'édition de 1861. Ces multiples «voix» sont ainsi abandonnées et seuls les possesseurs de l'édition de 1857 connaissent aujourd'hui leur importance dans la construction primitive de la poésie baudelairienne. Confessions (sept tirets dans la 57), Harmonies du Soir (six tirets), Le Flacon (neuf tirets), n'en comportent plus dans l'édition de 61. Le Balcon conserve l'un de ses trois tirets, mais s'enrichit de nombreux points qui rompent la fluidité du poème. D'autres poèmes présentent de véritables mutations de sens et de symbolique par la substitution d'un mot ou d'un vers entier, tels que la majuscule à «juive» qui transforme l'amante Sara en représentante absolue de l'altérité, miroir du poète et de Jeanne, son autre amante à laquelle elle est comparée, mulâtresse à «la triste beauté». Dans Le poison, ce sont les propriétés même du plus important paradis artificiel qui sont repensées par la modification d'un verbe. 57: L'opium agrandit ce qui n'a pas de bornes, Projette l'illimité, 61: L'opium agrandit ce qui n'a pas de bornes, Allonge l'illimité, A côté de ces subtils glissements de sens, certains poèmes subissent un profond remaniement stylistique sans lequel Les Fleurs du mal ne serait sans doute pas devenu ce chef-d'uvre intemporel. Des poèmes comme « J'aime le souvenir de ces époques nues », « Bénédiction » ou « À une mendiante rousse » ne sont véritablement aboutis que dans la version de 61. Pareillement, le si bien nommé poème La beautécomporte en 57 quelques étonnantes faiblesses: 57: Les poètes devant mes grandes attitudes, Qu'on dirait que j'emprunte aux plus fiers monuments, Consumeront leurs jours en d'austères études; Car j'ai pour fasciner ces dociles amants De purs miroirs qui font les étoiles plus belles: Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles! 61: Les poëtes, devant mes grandes attitudes, Que j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments, Consumeront leurs jours en d'austères études; Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants, De purs miroirs qui font toutes choses plus belles: Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles! Parfois, Baudelaire transforme également l'organisation des strophes, passant ainsi d'une rime croisée à une rime embrasséedans Je te donne ces vers : 57: Je te donne ces vers afin que, si mon nom Aborde heureusement aux époques lointaines, Et, navire poussé par un grand aquilon, Fait travailler un soir les cervelles humaines, 61: Je te donne ces vers afin que si mon nom Aborde heureusement aux époques lointaines, Et fait rêver un soir les cervelles humaines, Vaisseau favorisé par un grand aquilon, Et dans Le Jeu, modifiant ici la rime elle-même. 57: Dans des fauteuils fanés des courtisanes vieilles, Fronts poudrés, sourcils peints sur des regards d'acier, Qui s'en vont brimbalant à leurs maigres oreilles Un cruel et blessant tic-tac de balancier; 61: Dans des fauteuils fanés des courtisanes vieilles, Pâles, le sourcil peint, l'il câlin et fatal, Minaudant, et faisant de leurs maigres oreilles Tomber un cliquetis de pierre et de métal; Mais c'est véritablement à travers quelques-unes des pièces majeures de son uvre que les plus significatives réécritures font mesurer l'importance de cette «seconde» édition originale: La musique: 57: La musique parfois me prend comme une mer! Vers ma pâle étoile, Sous un plafond de brume ou dans un pur éther, Je mets à la voile; La poitrine en avant et gonflant mes poumons De toile pesante, Je monte et je descends sur le dos des grands monts D'eau retentissante; Je sens vibrer en moi toutes les passions D'un vaisseau qui souffre Le bon vent, la tempête et ses convulsions Sur le sombre gouffre Me bercent, et parfois le calme, grand miroir De mon désespoir! 61: La musique souvent me prend comme une mer! ?Vers ma pâle étoile, Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther, ?Je mets à la voile; La poitrine en avant et les poumons gonflés ?Comme de la toile, J'escalade le dos des flots amoncelés ?Que la nuit me voile; Je sens vibrer en moi toutes les passions ?D'un vaisseau qui souffre; Le bon vent, la tempête et ses convulsions ?Sur l'immense gouffre Me bercent. D'autre fois, calme plat, grand miroir ?De mon désespoir! Quand le ciel bas et lourd, dernier et plus emblématique poème du «Spleen» baudelairien, auquel le linguiste Roman Jakobson a consacré une longue analyse structuraliste, est également profondément remanié. La puissance symbolique de sa fin doit ainsi beaucoup à la réécriture de 61: 57: Et d'anciens corbillards, sans tambours ni musique, Défilent lentement dans mon âme; et, l'Espoir Pleurant comme un vaincu, l'Angoisse despotique Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir. 61: Et de longs corbillards, sans tambours ni musique, Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir, Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique, Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir. Le premier vers de La servante au grand curqu'Apollinaire, selon Cocteau, qualifiait de «vers événement» eut-il reçu cette suprême reconnaissance d'un pair, si Baudelaire avait conservé la strophe de 57: 57: La servante au grand cur dont vous étiez jalouse Dort-elle son sommeil sous une humble pelouse? Nous aurions déjà dû lui porter quelques fleurs. Les morts, les pauvres morts ont de grandes douleurs, 61: La servante au grand cur dont vous étiez jalouse, Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse, Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs. Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs, Lorsque Baudelaire écrit à Alfred de Vigny que «Tous les anciens poèmes sont remaniés», Claude Pichois note l'exagération. En effet, 39 poèmes sur les 129 des Fleurs du mal de 1861 restent strictement conformes à ceux de l'édition de 1857. Pourtant cette affirmation même du poète souligne la profonde métamorphose que les nouvelles pièces, les nouvelles sections, la restructuration complète de l'ordre des poèmes et l'intense réécriture imposent aux Fleurs de mal de 1857. Cette «seconde édition» est véritablement l'achèvement de la grande uvre baudelairienne, comme Les Misérables de 1862 le sont duLivre des Misères annoncé en 1848, La Tentation de Saint-Antoine de 1874 de sa première version rédigée dès 1849, Le Horla publié en 1887 de La lettre d'un fou écrite en 1885 ou du premier Horla parut en 1886 dans Gil Blas. Comme, avant lui, Sade avait écrit deux Justine et, plus tard, Blanchot publiera deux Thomas l'Obscur, Baudelaire, sous un titre similaire, offre aux lecteurs deux uvres fondamentalement liées et profondément distinctes. Sans doute, comme Baudelaire, tous ces écrivains ressentirent-ils à la publication de leur uvre définitive, ce sentiment avoué par Charles à sa mère le 1er janvier 1861, son uvre nouvelle tout juste achevée: «Pour la première fois de ma vie, je suis presque content. Le livre est presque bien, et il restera, ce livre, comme témoignage de mon dégoût et de ma haine de toutes choses.» - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

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‎BAUDELAIRE Charles‎

‎Les Fleurs du Mal‎

‎Michel Lévy frères, Paris 1868, 12,5x18,8cm, broché.‎

‎| Un des "quelques très rares exemplaires sur hollande" du chef d'oeuvre absolu de Baudelaire | * Troisième édition en partie originale car enrichie de 25 nouveaux poèmes, un des très rares exemplaires imprimés sur hollande, seuls grands papiers. Broché, tel que paru, habiles restaurations au dos et au premier plat de couverture, certaines lettres restaurées au dos. Quelques rousseurs sur les premiers feuillets.Notre exemplaire est présenté dans un coffret reproduisant les plats de couverture et le dos de l'ouvrage signé par Julie Nadot. Ouvrage illustré, en frontispice, d'un portrait sur acier de Charles Baudelaire par Nargeot et précédé d'une longue notice de Théophile Gautier et suivi d'un appendice comportant des articles et lettres de 1857, réunies par Baudelaire à titre de «testimonia», par Barbey d'Aurevilly, Dulamon, Sainte-Beuve, Charles Asselineau, Custine, Edouard Thierry et Emile Deschamps. La page de titre est à la bonne date de 1868, comme tous les exemplaires de première émission, la couverture étant toujours à la date de 1869. Rarissime et très bel exemplaire imprimé sur Hollande, il en aurait été tiré moins de dix. *** Cette édition définitive totalise à présent 151 poèmes, contre 100 pour l'édition de 1857 et 129 pour la seconde. Parmi les nouveaux poèmes, 11 sont issus des Epaves. Bien que désirée et préparée par Charles Baudelaire, cette dernière édition sera réalisée et mise en forme par Théodore de Banville et Charles Asselineau. L'exemplaire que Baudelaireavait « préparé pour la troisième édition des Fleurs du mal» et qu'évoque Poulet-Malassis dans sa correspondance, ayant été perdu, il n'est pas possible de savoir si ses fidèles amis respectèrent l'architecture et le choix des poèmes de l'auteur. Ainsi, les nouveaux poèmes ont été, dans leur grande majorité, insérés à la fin de la section Spleen et Idéal entre les poèmes Horreur Sympathique et L'Héautontimorouménos. Cette ultime édition constitue également le premier tome des uvres Complètes du poète. Il était cependant vendu séparément, la parution des sept volumes de l'édition complète s'échelonnant sur trois ans. Le seul exemplaire broché, tel que paru, que nous avons pu recenser, un des rarissimes exemplaires imprimés sur Hollande, seuls grands papiers. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

书商的参考编号 : 85264

‎BAUDRILLARD Jean‎

‎Les stratégies fatales‎

‎Grasset, Paris 1983, 13,5x20,5cm, broché.‎

‎Edition originale pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers. Agréable exemplaire. Envoi autographe signé de Jean Baudrillard au sociologue Alain Touraine. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

书商的参考编号 : 85985

‎BAUDOIN Edmond:‎

‎Les sentiers cimentés.‎

‎Futuropolis, 1981. In-4 broché non paginé, couverture illustrée. Toute petite tache sur une tranche et le bord du second plat, infimes traces de plis aux coins, belle condition générale.‎

‎Edition originale.‎

书商的参考编号 : 3360

Livre Rare Book

La Bergerie
Le Locle Switzerland Suiza Suíça Suisse
[Books from La Bergerie]

€ 57.34 购买

‎BAUDELAIRE (Charles).‎

‎Lettres inédites aux siens.‎

‎P., Grasset, 1966. In-8° broché.‎

‎EDITION ORIGINALE.‎

书商的参考编号 : 109

Livre Rare Book

Librairie Lefebvre
Arles France Francia França France
[Books from Librairie Lefebvre]

€ 22.00 购买

‎BAUDELAIRE Charles‎

‎Lettres à sa mère‎

‎1 des 1200 exemplaires numérotés sur Vélin du Marais. Broché Très bon Paris Calmann-Lévy 1932 1 volume in-8°‎

‎édition originale‎

书商的参考编号 : 11618

Livre Rare Book

Librairie Seigneur
Voingt France Francia França France
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€ 35.00 购买

‎Baudelaire‎

‎Lettres autographes de Charles Baudelaire à sa mère.‎

‎Important catalogue de la vente du 23 novembre 1982 à Drouot. Avec les résultats. Broché sans couverture illustrée Très bon Paris Drouot 1982 1 volume in-4°‎

‎édition originale‎

书商的参考编号 : 13322

Livre Rare Book

Librairie Seigneur
Voingt France Francia França France
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€ 40.00 购买

‎BAUDELAIRE Charles‎

‎Lettre autographe signée adressée à sa mère par un Baudelaire crépusculaire : «L'état de dégoût où je suis me fait trouver toute chose encore plus mauvaise.»‎

‎Dimanche matin 14 [août 1864], 13,4x20,6cm, 3 pages sur un feuillet remplié.‎

‎Lettre autographe signée, en partie inédite, rédigée à l'encre noire, adressée à sa mère et datée du «?dimanche matin 14?». Quelques soulignements, biffures et corrections de l'auteur. Ancienne collection Armand Godoy, n°188. Baudelaire crépusculaire?: «?L'état de dégoût où je suis me fait trouver toute chose encore plus mauvaise.?» Attiré par la promesse d'une glorieuse renommée, Baudelaire se rend en Belgique en avril 1864 pour quelques conférences et l'espoir d'une rencontre fructueuse avec les éditeurs des Misérables, Lacroix et Verboeckhoven. Ceux-ci ne se déplaceront pas, les conférences seront un échec et Baudelaire nourrira contre la «?Pauvre Belgique?» une rancur démesurée. Pourtant, malgré les multiples sollicitations de retour, le poète passera le reste de ses jours dans ce pays honni, menant une vie de bohème mélancolique. Hormis quelques courts séjours à Paris, Baudelaire ne rentrera en France que le 29 juin 1866 - terrassé par une attaque cérébrale qui le laisse hémiplégique - pour une dernière année d'agonie silencieuse en maison de santé. Rédigée seulement quelques mois après son arrivée à Bruxelles et ses premières déceptions, cette lettre laisse transparaître tous les principes de la mystérieuse haine passionnelle qui retiendra définitivement le poète en Belgique. Durant ses dernières années françaises, éreinté par le procès des Fleurs du Mal, humilié par le refus de sa candidature à l'Académie, orphelin littéraire après la faillite de Poulet-Malassis et auteur déshérité par la vente des droits de ses traductions à Michel Lévy, Baudelaire est surtout très affecté sentimentalement par la déchéance inéluctable de Jeanne Duval, son éternel amour, alors que s'est tarie sa passion pour la Présidente, dont la poétique perfection n'a pas résisté au prosaïsme de la possession physique. Aussi, le 24 avril 1864, décide-t-il de fuir ces «?amours décomposés?» dont il n'a su «?garder la forme et l'essence divine?». La Belgique, ce très jeune pays qui semble né d'une révolution romantique francophone contre le joug financier hollandais, s'offre fantasmatiquement aux yeux du poète comme le lieu d'une possible reconnaissance de sa propre modernité. Page vierge sur laquelle il voudrait imprimer la puissance de sa langue en affirmant son indépendance économique, le plat pays est un miroir sur lequel Baudelaire projette son puissant idéal mais qui lui renverra plus violemment encore le spleen de ses ultimes désillusions. Publiée dans la Revue de Paris de novembre 1917, amputée du délicat paragraphe sur ses lavements froids, cette lettre emblématique évoque tous les travaux poétiques, littéraires, artistiques et pamphlétaires de Baudelaire?: d'abord à travers la figure tutélaire et rassurante de l'éditeur des Fleurs du Mal, Poulet-Malassis?: «?Si je ne demeurais pas si loin de lui, je crois vraiment que je lui paierais une pension pour manger chez lui?»; puis par l'évocation concrète de la «?valeur vénale?» de ses Curiosités esthétiques?: «?tous ces articles que j'ai si douloureusement écrits sur la peinture et la poésie?». Baudelaire confie ensuite à sa mère les espoirs de publication de ses dernières traductions de Poe qui, à son grand dam, «?ne paraissent pas à L'Opinion, à la Vie Parisienne, au Monde illustré?». Il conclut enfin sur ses Lettres belges, dont Jules Hetzel lui fait annoncer qu'après négociation avec le Figaro, «?[s]es lettres sont acceptées avec joie?». Cependant, souligne littéralement Baudelaire, celles-ci sont «?à ne publier que quand je serai revenu en France?». Leitmotiv de sa correspondance belge, ce retour en France sans cesse imminent?: «?Décidément, je crois que j'irai à Paris jeudi?» et sans cesse repoussé («?je retarde mon voyage à Paris jusqu'à la fin du mois?», corrige-t-il, huit jours plus tard), semble exciter la férocité du poète contre ses nouveaux concitoyens auprès desquels il se plaît à répandre lui-même les pires rumeurs le concernant (espionnage, parricide, anthropophagie, pédérastie et autres activités licencieuses?: «?Exaspéré d'être toujours cru, j'ai répandu le bruit que j'avais tué mon père, et que je l'avais mangé [...] et on m'a cru?! Je nage dans le déshonneur comme un poisson dans l'eau.?» - Pauvre Belgique, in uvres complètes, II p.855) Cette tentative éminemment poétique d'explorer les profondeurs du désespoir, en s'abreuvant de haine, est peut-être plus lumineuse encore à travers le partage de ses déboires gustatifs, avec cette «?très chère mère?», unique figure nourricière qui, elle, lui offre «?plus qu['il] n'attendai[t]?». Mise en regard avec certaines des plus belles pages des Fleurs du Mal, cette attention excessive aux misères de son palais, révèlent bien plus qu'un exercice de critique gastronomique. Il n'est ainsi pas innocent que Baudelaire entame ses récriminations par un rejet exhaustif de toute nourriture à une notable exception?: «?Tout est mauvais excepté le vin.?» L'assertion n'est évidemment pas sans faire écho à la «?végétale ambroisie?», élixir consacré dans tant de poèmes et surtout compagnon d'abjection qui noie le crime sublime du poète?: «?Nul ne peut me comprendre. Un seul / Parmi ces ivrognes stupides / Songea-t-il dans ses nuits morbides / À faire du vin un linceul???» «?Le pain est mauvais?». Si le vin est l'âme incorruptible du poète, le pain, ici souligné par l'auteur, est sa chair innocente et meurtrie. «?Dans le pain et le vin destinés à sa bouche / Ils mêlent de la cendre avec d'impurs crachats?», comme dans Bénédiction, c'est le poète-enfant qui partout «?dans l'hôtel, le restaurant, la taverne à l'anglaise?», souffre de l'impossible communion élémentaire et offre ainsi à sa mère le spectacle d'une misère plus symbolique encore. L'homme, cependant, est toujours présent et ses désirs charnels sont tapis sous la misère de sa condition?: «?La viande n'est pas mauvaise par elle-même. Elle devient mauvaise par la manière dont elle est cuite.?» Comment, derrière le prosaïsme de ce jugement culinaire, ne pas reconnaitre la plus constante des métaphores baudelairiennes, traversant l'uvre du poète - Une charogne, À celle qui est trop gaie, Une martyre, Femmes damnées... - le corps féminin transfiguré par la mort?? «?Le soleil rayonnait sur cette pourriture, Comme afin de la cuire à point, Et de rendre au centuple à la grande Nature Tout ce qu'ensemble elle avait joint.?» «?Les gens qui vivent chez eux vivent moins mal?», enchaîne-t-il, mais Baudelaire ne souhaite pas le confort, et ses plaintes ne sont que l'expression de la corrélation parfaite entre sa condition physique et cet ultime expérience poétique. Car la Belgique n'est, bien entendu, pas réellement en cause, mais ce n'est qu'à sa mère que Baudelaire peut en faire l'émouvant et rare aveu?: «?Je dois dire du reste que l'état de dégoût où je suis me fait trouver toute chose encore plus mauvaise.?» En effet, toute la violence qu'il déchaînera contre ces frères maudits n'est que l'écho d'une rancur plus ancienne qui, en 1863, rongeait son «?cur mis à nu?». Déjà, aux récriminations de sa mère découvrant les notes de son fils, Baudelaire répondait, le 5 juin?: «?Eh bien?! oui, ce livre tant rêvé sera un livre de rancunes. [...] Je tournerai contre la France entière mon réel talent d'impertinence. J'ai un besoin de vengeance comme un homme fatigué a besoin d'un bain.?» Les «?lavements froids avec laudanum?» de Belgique seront ce bain du poète fatigué qui trouvera ici l'occasion de combattre par une colère sublime, ce «?dégoût?» existentiel. Au détour d'un paragraphe - celui-là même qui fut amputé par la Revue Française - Baudelaire l'attribue, sans la nommer, à la syphilis?: «?Ce qu'il y a d'insupportable dans ces affections d'intestins et d'estomac, c'est la faiblesse physique et la tristesse d'esprit qui en résulte.?» L'inquiétude immédiate de Madame Aupick à la suite de ces confidences trop abruptes, incite Baudelaire à lui mentir désormais sur son réel état de santé, qui ne cessera pourtant de se dégrader. Ainsi dès la lettre suivante?: «?J'ai eu le plus grand tort de te parler de ma santé belge, puisque cela t'a tellement émue. [...] D'une manière générale, j'ai une excellente santé [...] Que je souffre de quelques petites infirmités [...] qu'importe?? C'est le lot commun. Quant à ce désagrément, je te répète que j'ai vu d'autres Français pris comme moi, et ne pouvant pas s'accoutumer à ce vilain climat. [...] D'ailleurs, j'ai peu de temps à rester.?» Superbe lettre autographe du fils à sa mère révélant, à demi-mot, les raisons poétiques de son ultime exil volontaire, miroir inversé du premier périple forcé de sa jeunesse à l'archipel des Mascareignes, les deux seuls voyages de l'écrivain. Si le jeune homme put, on ne sait comment, s'échapper de la lointaine île Bourbon, le vieux poète n'osera plus quitter la si proche Belgique et cette lettre mélancolique augure un crépuscule en Mer du Nord aussi sombre que fut lumineuse l'initiatique traversée des Mers du Sud. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

书商的参考编号 : 59356

‎BAUDELAIRE Charles‎

‎Lettre autographe signée adressée à sa mère : «Tu sais cependant bien que ma destinée est mauvaise.»‎

‎[Paris] 13 [juillet] 1858 (mal datée « juin »), 13,3x20,6cm, 2 pages sur un feuillet remplié.‎

‎Lettre autographe signée de Charles Baudelaire, rédigée au crayon de papier, adressée à sa mère. Papier en-tête à tampon sec du Grand Hôtel Voltaire, Faubourg Saint-Germain. Adresse de Madame Aupick à Honfleur (Calvados) de la main de l'auteur ainsi que plusieurs tampons postaux en dates des 13 et 14 juillet 1858. Quelques soulignements, biffures et corrections de l'auteur. Trace de sceau de cire avec initiales de Charles Baudelaire au crayon, probablement de la main de l'auteur. Un morceau de papier du second feuillet a été amputé, sans atteinte au texte. Cette lettre a été publiée pour la première fois dans la Revue de Paris le 15 septembre 1917. Ancienne collection Armand Godoy, n°102. Précieux document, témoignage d'un moment décisif de la vie du poète?: la réconciliation avec la désormais veuve Aupick, cette mère sacrée «?qui hante le cur et l'esprit de son fils?». Baudelaire, victorieux, a surmonté l'obstacle que représentait l'encombrant beau-père, dont il a même souhaité la mort?: il est prêt à reprendre sa place auprès de sa mère dont il s'est souvent senti délaissé. Après le décès de son mari en avril 1857, cette dernière invite son fils à venir vivre à ses côtés dans sa «?maison-joujou?» de Honfleur. Cette lettre nous montre un Baudelaire en proie à des sentiments complexes?: déchiré entre son aspiration à un idéal fusionnel et son inexorable attraction vers le spleen. Pour le «?bas bohème?» (comme l'appellent les Goncourt) harcelé par les créanciers, Honfleur et l'attention exclusive de sa mère, sont les promesses de l'accomplissement de sa destinée poétique. C'est en ces termes que le poète fait part de cet espoir à ses amis, notamment Antoine Jaquotot (d'ailleurs cité à la fin de la lettre que nous proposons)?: «?Je veux décidément mener cette vie de retraite que mène un de mes amis, [...] qui, par la vie commune qu'il entretient avec sa mère a trouvé un repos d'esprit suffisant pour accomplir récemment une fort belle uvre et devenir célèbre d'un seul coup.?» (20 février 1858) «?Tu vas, dans peu de jours, recevoir le commencement de mon déménagement [...]. Ce seront d'abord des livres - tu les rangeras proprement dans la chambre que tu me destines.?» Avec ses livres, il confie à sa mère le soin de lui composer un univers de création idéal. Mais en marge de ses promesses et espoirs d'une vie enfin paisible et sereine, Baudelaire laisse transparaître son attachement à sa vie de poète maudit?: «?Tu sais cependant bien que ma destinée est mauvaise.?» Au-delà de ses «?nouveaux embarras d'argent?» c'est bien son uvre qui le retient à la capitale?: «?Si mon premier morceau à la Revue contemporaine a été retardé, c'est uniquement parce que je l'ai voulu; j'ai voulu revoir, relire, recommencer et corriger.?» Le «?premier morceau?» évoqué par Baudelaire n'est autre «?De l'Idéal artificiel, le Haschisch?», premier texte des Paradis artificiels à venir (1860), qui ne paraîtra que dans le numéro du 30 septembre 1858 de la revue. Ce passage de la lettre, montrant l'acharnement perfectionniste de Baudelaire, rappelle la complexité tentaculaire des brouillons et épreuves du poète qui, jusqu'au dernier instant (jusque sur les premiers exemplaires de ses Fleurs du Mal, voir notre exemplaire), n'a de cesse de le corriger méticuleusement. En dépit de ses problèmes financiers, le poète corrige et modifie sans relâche, ne pouvant alors proposer qu'un nombre d'articles très restreint. Pourtant Baudelaire croit plus que jamais à son enrichissement par l'écriture et promet: «?Cette fois-ci je m'en tirerai à moi tout seul, sans emprunter un sol.?» Baudelaire ne quittera finalement Paris pour Honfleur qu'en janvier 1859 et n'y restera pas. Au bout de quelques semaines, il s'ennuiera de l'effervescence parisienne et surtout de Jeanne Duval qui le réclame?: il quitte sa mère pour son amante et regagne sa Babylone, inexorablement attiré par le spleen. Il n'effectuera alors plus que de brefs séjours à Honfleur jusqu'à son exil pour la Belgique, mais ces parenthèses normandes, loin des tentations de la capitale, sont des plus profitables pour le poète?: «?Les séjours à Honfleur durant l'hiver et au printemps correspondent à une étonnante période de fécondité et à un état physiologique relativement satisfaisant. [...] C'est le second apogée de sa vie créatrice, le premier devant être situé entre 1842 et 1846.?» (Claude Pichois & Jean Ziegler, Baudelaire, p. 385) C'est en effet auprès de sa mère que le poète raccommode ses Fleurs du Mal?: il rééquilibre le recueil en compensant la disparition des pièces condamnées par la composition de plusieurs «?Fleurs?» nouvelles. Il offre ainsi à ses lecteurs son monumental «?Voyage?», mais aussi «?L'albatros?» ou encore «?La chevelure?». À travers cette émouvante annonce d'un retour au bercail, le poète redevient pour un temps l'enfant prodigue promettant à sa «?chère petite mère?» de mériter son affection «?Il faut des miracles et je les ferai?» et clamant sa nécessité vitale d'exister à ses yeux?: «?Seulement, admire-moi?!?» - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

书商的参考编号 : 62164

‎BAUDELAIRE Charles‎

‎Lettre autographe signée adressée à sa mère : «Me voici en mesure d'accomplir tous mes plans»‎

‎Vendredi 12 mai 1865, 13,2x20,8cm, 1 page sur un feuillet remplié.‎

‎Lettre autographe signée de Charles Baudelaire, rédigée à l'encre, adressée à sa mère. Quelques soulignements, biffures et corrections de l'auteur. Cette lettre a été publiée pour la première fois dans Charles Baudelaire, Dernières lettres inédites à sa mère en 1926. Ancienne collection Armand Godoy n°197. Précieuse lettre de l'époque bruxelloise, exil volontaire du poète à la fin de sa vie. «?Il est douteux que j'habite quelque part à Paris. Je crois que j'habiterai surtout une voiture dans laquelle je ferai, si je peux, toutes mes courses en un ou deux jours.?» Angoissé par Paris - cité des vices et des créanciers - il appréhende cette brève visite. L'exil bruxellois est en effet synonyme d'échec pour le poète qui ne cesse, depuis son arrivée en Belgique, de repousser son retour en France. Pourtant, impatient de quitter le plat pays qu'il exècre, il raille ses autochtones?: «?On est lent ici.?» Le poète, comme jadis l'élève de dix-sept ans qui affirmait à sa mère qu'il allait se ressaisir, promet: «?Me voici en mesure d'accomplir tous mes plans. Je ne sais comment t'exprimer ma reconnaissance; et je crois que la meilleure manière sera d'exécuter mes promesses.?» Littéralement obsédé par cette mère sacrée «?qui hante [son] cur et [son] esprit?», le «?fils reconnaissant?» s'estime incapable d'atteindre sa destinée poétique sans une attention maternelle exclusive. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

书商的参考编号 : 62589

‎BAUDELAIRE Charles‎

‎Lettre autographe signée à Poulet-Malassis à propos de Sainte-Beuve : « voilà un vieillard passionné avec qui il ne fait pas bon se brouiller»‎

‎Honfleur 28 février 1859, 13,1x20,5cm, 3 pages sur un feuillet remplié.‎

‎Précieuse lettre autographe signée de Charles Baudelaire à Auguste Poulet-Malassis, éditeur des Fleurs du Mal, datée du 28 février 1859 et écrite à Honfleur. 64 lignes à l'encre noire, quelques passages soulignés, présentée sous une chemise en demi-maroquin noir moderne. Baudelaire semble obsédé par «?l'affaire Sainte-Beuve/Babou?». Il s'agit d'une des innombrables querelles qui suivirent le procès des Fleurs du Mal, dans laquelle l'écrivain Hippolyte Babou accuse Sainte-Beuve de ne pas avoir pris la défense de Baudelaire lors du procès. Des passages de cette lettre furent cités par Marcel Proust dans son célèbre Contre Sainte-Beuve, déplorant la lâcheté de Sainte-Beuve dans l'affaire du procès des Fleurs du Mal et l'attachement immérité que Baudelaire portait à l'écrivain. Le poète écrit à son éditeur de Honfleur, où il s'est retiré depuis janvier auprès de sa mère, figure sacrée «?qui hante le cur et l'esprit de son fils?». La lettre est écrite huit jours après un autre rebondissement dans l'affaire du procès des Fleurs du mal. Baudelaire, en proie à des sentiments complexes, se confie à Malassis alors que le 20 janvier, son ami Hippolyte Babou avait attaqué Sainte-Beuve dans un article de La Revue française. Il l'accusait de ne pas avoir défendu Baudelaire lors du procès du recueil?: «?Il glorifiera Fanny [d'Ernest Feydeau], l'honnête homme, et gardera le silence sur Les Fleurs du Mal?» écrivit-il. Car malgré les prières de Baudelaire, Sainte-Beuve n'avait finalement jamais publié d'article défendant Les Fleurs du Mal. À la suite de cette attaque de Babou, Baudelaire reçut une «?lettre épouvantable?» de Sainte-Beuve?: «?Il paraît que le coup [...] avait frappé vivement [Sainte-Beuve]. Je dois lui rendre cette justice qu'il n'a pas cru que je puisse insinuer de telles choses à Babou?». Bien qu'indigné par de telles accusations, Sainte-Beuve n'en tint pas Baudelaire responsable. La virulence dont fait preuve Sainte Beuve étonne Baudelaire, qui déclare à Poulet-Malassis?: «?Décidément, voilà un vieillard passionné avec qui il ne fait pas bon se brouiller [...] Vous ne pouvez pas vous faire une idée de ce que c'est que la lettre de Sainte-Beuve. Il paraît que depuis douze ans il notait tous les signes de malveillance de Babou?». Baudelaire assiste, impuissant, à la querelle entre deux hommes estimés, et témoigne surtout de son attachement à Sainte-Beuve, qui est mis en danger par l'article de Babou?: «?Ou Babou a voulu m'être utile (ce qui implique un certain degré de stupidité), ou il a voulu me faire une niche; ou il a voulu, sans s'inquiéter de mes intérêts, poursuivre une rancune mystérieuse?». Baudelaire vouait en effet une admiration sans bornes à «?l'oncle Beuve?», sénateur, académicien et maître incontesté de la critique, dont l'avis faisait loi dans les cénacles littéraires parisiens. Il guettait depuis des années un encouragement officiel de Sainte-Beuve, qui aurait conforté sa carrière chancelante, entachée par le scandale des Fleurs du Mal. Le poète se trouve donc tiraillé entre sa vénération pour Sainte-Beuve et son amitié de longue date pour Hippolyte Babou - qui, selon la légende, lui aurait suggéré le titre Les Fleurs du Mal. Il confie son désarroi à Poulet-Malassis?: «?Ce qu'il y avait de dangereux pour moi là-dedans, c'est que Babou avait l'air de me défendre contre quelqu'un qui m'a rendu une foule de services?». On peut se demander à quels services Baudelaire pouvait faire référence, sachant que Sainte-Beuve fit en somme assez peu pour sa carrière. Cette lettre fut citée dans le Contre Sainte-Beuve, célèbre et terrible réquisitoire de Marcel Proust publié à titre posthume en 1954. Proust y accuse Sainte-Beuve de méconnaître l'incontestable génie poétique de Baudelaire, et souligne sa lâcheté durant le procès des Fleurs du Mal. En effet, afin de protéger ses fonctions sénatoriales, Sainte-Beuve n'avait rien écrit en faveur de Baudelaire à l'exception d'un «?plan de défense dont l'avocat était autorisé à se servir, mais sans nommer Sainte-Beuve?». Presque deux ans après le verdict, le désastreux procès des Fleurs du Mal continue de hanter Baudelaire, qui vit encore dans l'angoisse de la critique, très sévère à son égard?: «?Voyez donc comme cette affaire Babou peut m'être désagréable, surtout si on la rapproche de cet ignoble article du Figaro, où il était dit?: que je passais ma vie à me moquer des chefs du romantisme, à qui je devais tout d'ailleurs?». Cet article du Figaro, paru le 6 juin 1858, l'accusait ironiquement de n'être qu'un personnage échappé d'un roman de Théophile Gautier évoluant dans la réalité sous le pseudonyme de Charles Baudelaire. Baudelaire entretient également Poulet-Malassis des affaires d'argent qu'il avait vainement tenté d'oublier en rendant visite à sa mère, et lui réclame une avance supplémentaire?: «?je n'ai pas encore eu de nouvelles de vos 1035 francs.?». Sa lettre s'achève sur un long post-scriptum concernant Théophile Gautier, sur lequel Baudelaire écrit un article. Arsène Houssaye, directeur du journal l'Artiste, exigeait une relecture préalable de l'article par Gautier avant de publier?: «?Et les uns veulent communiquer les épreuves à Gautier, et les autres veulent attendre son retour fin avril?! Lui [Théophile Gautier], avant de partir, m'a dit qu'il se reposait de tout sur moi.?» Après Sainte-Beuve, il témoigne à nouveau d'une amitié littéraire marquante de sa vie, et se targue de la confiance que lui accorde Théophile Gautier qui se trouvait alors en Russie. Le soutien de ces grandes figures du Paris littéraire encourage Baudelaire, assailli par la misère et les scandales, à poursuivre son cheminement poétique qui aboutira un an plus tard au recueil Les Paradis artificiels. Exceptionnelle confession de Baudelaire à son éditeur, dans la tourmente suivant le procès de son plus célèbre recueil. Baudelaire réunit dans cette lettre deux de ses plus grandes influences littéraires, Sainte-Beuve et Théophile Gautier, le «?poète impeccable?» à qui il avait dédié ses scandaleuses Fleurs du Mal. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

书商的参考编号 : 65117

‎BAUDELAIRE Charles‎

‎Lettre autographe datée et signée de Charles Baudelaire à Philoxène Boyer concernant l'intrigante Léontine B.‎

‎Paris 25 Juin 1854, 11,5x18,5cm, une page recto-verso.‎

‎Lettre autographe, datée du 25 Juin 1854, et signée de deux pages de Charles Baudelaire à Philoxène Boyer, qu'il surnomme "mon cher Lyrique", dans laquelle il s'excuse d'avoir manqué un rendez-vous avec lui, lui avoue son impécuniosité et lui rend compte des efforts déployés par Léontine B., une intrigante qui finira par compromettre Philoxène Boyer en raison de ses dettes, pour assister à une fête à laquelle elle n'est pas conviée et qui en retire une certaine jalousie : "Vous présumez bien, mon cher Lyrique, qu'il a fallu hier quelque chose de grave pour que j'aie manqué ce rendez-vous. Voici ce que je vous aurais dit : 1 - mon argent n'est pas venu ; mais il viendra. / 2 - Léontine s'entête. Je suis persuadé que je me suis très bien acquitté de ma commission de confiance. Je suis revenu à la charge trois fois. Quand enfin j'ai pu lui expliquer soigneusement que cette fête était familiale, secrète, que Boyer lui-même était censé l'ignorer, - elle m'a répondu : Eh bien, ce n'est plus un secret puisque je le sais." Enfin, tout en reconnaissant à Léontine "un tour d'esprit très original" et bien que l'attitude de cette encombrante intrigante : "... vous cause de l'inquiétude et je le comprends...", Charles Baudelaire plaide pour l'indulgence et la clémence : "puisqu'elle s'entête si fièrement je vous engagerais à laisser courir l'évènement. Ce n'est après tout que l'hommage d'un esprit étourdi." - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

书商的参考编号 : 68690

‎BAUDELAIRE Charles‎

‎Lettre autographe signée adressée à Narcisse Ancelle. "Je suis très attendu à Paris et à Honfleur"‎

‎30 mai 1865, 13,7x21,1cm, une page sur un feuillet.‎

‎Lettre autographe signée de Charles Baudelaire adressée à Narcisse Ancelle, rédigée à l'encre noire sur un feuillet de papier bleu. Pliures inhérentes à l'envoi, trois infimes petits trous sans atteinte au texte. Cette lettre a été retranscrite dans les Oeuvres complètesvolume 11 publiées en 1949 parL. Conard. Emouvante missive bruxelloise adressée au célèbre notaire familial devenu en 1844 le conseil judicaire de Charles chargé de gérer sa rente et ses dettes exponentielles. Une relation complexe s'établit entre le poète et son tuteur, mêlant nécessité et défiance, mais témoignant néanmoins d'un véritable respect mutuel entre les deux hommes. Cette correspondance, dépourvue de l'affectivité des lettres à sa mère ou des circonvolutions dans ses échanges avec les créanciers, constitue une des plus précieuses sources biographiques du poète. En effet, la dépendance financière de Baudelaire le contraint à une très grande transparence avec son tuteur et chacune de ses lettres à Ancelle résume admirablement ses pérégrinations. Ainsi, cette lettre évoque-t-elle le terrible enlisement du poète en Belgique et son retour sans cesse reporté à Paris: . Lorsqu'il écrit, Baudelaire est encore à Bruxelles à l'Hôtel du Grand Miroir, «28 rue de la Montagne» (mais il ne faut pas écrire le nom de l'hôtel, sinon les lettres ne lui parviennent pas directement), où il se meurt d'ennui, de maladie et de rancur contre un pays dans lequel, innocemment, il croyait trouver la gloire. Cette annonce de départ imminent pour Paris,"Deux ou trois jours après votre réponse je partirai", fait écho à toutes les promesses similaires que le poète adresse depuis près d'un an à ces correspondants. Celle-ci sera avortée, comme toutes les autres car, comme il l'avoue à Ancelle un quelques mois plus tôt, Paris lui «fait une peur de chien». Ce n'est qu'en août 1865 qu'il accomplira un ultime et court séjour en France avant son apoplexie fatale. Son retour, "Je suis très attendu à Paris et à Honfleur"était pourtant motivé par une raison impérieuse: négocier avec un éditeur, grâce à l'intervention de Manet, la publication de son recueil de réflexions sur ses contemporains qu'il a déjà intitulé «mon cur mis à nu» et dont le manuscrit est en partie chez sa mère à Honfleur. Nouvel échec, l'uvre ne paraîtra qu'en 1897, 30 ans après la mort de Baudelaire. Mais c'est sans doute la référenceaux «deux grands tableaux [qu'il veut] expédier à Honfleur», qui donne tout son sel à cette lettre. Baudelaire évoque en effet sa volonté de rapatrier des peintures de sa collection déposés chez divers prêteurs ou restaurateurs, et dont il avait déjà envoyé une liste à Ancelle quelques mois plus tôt. Parmi ceux-ci, quels sont ceux qu'il voulait ramener à sa mère? Le portrait de son père, le Boilly, le Manet, un Constantin Guys? Il n'est fait aucune mention dans les autres lettres de ce transport artistique et du «reste» auquel seront joints les tableaux. Cette volonté d'"expédier à Honfleur" ses biens précieux,témoigne pourtant du désir du poète affaibli de s'installer définitivement dans la «maison-bijou» de sa mère à Honfleur, ilot de sérénité dans lequel Baudelaire rêve d'une paisible retraite où tout ne serait à nouveau «qu'ordre et beauté,luxe, calme et volupté». Il y retournera en effet, paralysé et muet, mais pour une dernière année d'agonie après sa crise syphilitique. L'hôtel du Grand Miroir, quant à lui, restera sa dernière véritable demeure comme cela sera noté le mardi 3 avril 1866, sur le registre des entrants à la Clinique Saint-Jean : « Nom et prénoms : Baudelaire Charles. « Domicile : France et rue de la Montagne, 28. « Profession : homme de lettres. « Maladie : apoplexie. » Belle lettre à celui qui fut à la fois le persécuteur et le protecteur de Baudelaire. Il accompagna le poète jusqu'à sa mort, avant de devenir l'éxécuteur testamentaire de la famille. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

书商的参考编号 : 76795

‎BAUDOUIN Pierre. (pseud. de GEGUY).‎

‎Marcel.‎

‎Paris, Bellais, 1899. 165 X 250 mm. broché, non coupé. Edition originale dont il n'a pas été tiré de grand papier. Couverture à la date de 1896. Dos et marges légèrement brunis.‎

书商的参考编号 : 8618

Livre Rare Book

Serge Paratte, Livres anciens et modernes
Chernex s. Montreux Switzerland Suiza Suíça Suisse
[Books from Serge Paratte, Livres anciens et modernes]

€ 57.34 购买

‎BAUDRILLARD Jean‎

‎Mots de passe‎

‎Pauvert, Paris 2000, 12x18,5cm, broché.‎

‎Edition originale pour laquelle il n'a pas été tiré de grands papiers. Agréable exemplaire. Envoi autographe signé de Jean Baudrillard àlaromancière, essayiste et critique littéraireCatherine (David) - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

书商的参考编号 : 86810

‎BAUDELAIRE (Charles).‎

‎Mystères galans des théâtres de Paris. Avec une introduction et des notes de Jacques Crépet.‎

‎Paris, Gallimard, 5 décembre 1938. In-12, broché, 215 pp plus table des matières. Frontispice collé sur le premier ff blanc (affiche sur les Mystères galans des théatres de Paris").‎

‎Tirage à 1396 ex numérotés, un des ex sur papier de châtaignier. Bel exemplaire. Cette oeuvre toujours réfutée par Baudelaire, est certainement l'oeuvre alimentaire du jeune auteur, ainsi que le montre J. Crépet. Photos sur demande.‎

书商的参考编号 : 22869

Livre Rare Book

Livres de A à Z
Paris France Francia França France
[Books from Livres de A à Z]

€ 70.00 购买

‎BAUX Jules‎

‎Nobiliaire du département de l'Ain (XVIIe et XVIIIe siècles). Bugey et Pays de Gex‎

‎Francisque Martin-Bottier, Bourg-en-Bresse 1864, relié.‎

‎Edition originale, signée par l'éditeur en regard de la page de titre. Reliure de l'époque en demi chagrin marron, dos à quatre nerfs orné de fleurons, caissons et filets dorés, caissons à froid, plats de papier à la cuve, gardes et contreplats de papier caillouté, toutes tranches mouchetées. Quelques frottements en tête et en queue ainsi que quelques éraflures sur le dos qui présente également quelques mouillures. Quelques rousseurs en début et fin de volume, sinon bon exemplaire. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

书商的参考编号 : 67075

‎BAUMGARTEN M.‎

‎Notice sur La Portion de Garonne, qui s'étend en aval de l'embouchure du Lot, dans le département de Lot-et-Garonne et sur les travaux qui y ont été exécutés de 1836 à 1847.‎

‎à Paris, Librairies Carilian-Goeury et V Dalmont, 1849.‎

‎Édition originale peu courante in-octavo reliée (220x135mm), demi-reliure basane rouge, titres dorés au dos, 157 pages. Accompagné in fine de 10 plans dépliants. Ex-libris manuscrit sur le premier feuillet. Extrait des Annales des Ponts et Chaussées. L'auteur, ingénieur des Ponts et Chaussées, directeur des travaux sur cette portion de Garonne pendant 11 années scinde sa notice en 3 parties : 1) régime de la portion de la Garonne entre l'embouchure du Lot et la limite du département de la Gironde -description topographique et géologique, pente des eaux, débit de la Garonne, végétation sur les rives de la Garonne, importance de la navigation..-, 2) description des travaux exécutés sur la Garonne 3) résultats obtenus par l'exécution des travaux. La notice s'achève par une série de Tableaux de hauteur des eaux de Garonne. Les 10 plans dépliants en fin d'ouvrage se rapportent à la navigation fluviale sur la Garonne. Ouvrage cité par Philippe Valette in Le temps dans les paysages fluviaux de la Moyenne-Garonne. Charnière fendillée, premiers feuillets restaurés et tachés, plans déchirés par endroits sans manques.‎

书商的参考编号 : 1482

Livre Rare Book

Librairie les Utopiques
Agen France Francia França France
[Books from Librairie les Utopiques]

€ 125.00 购买

‎BAUR Franz-Louis & MAILHO‎

‎Notions sommaires sur l'organisation du service de santé en temps de paix et en temps de guerre‎

‎Berger-Levrault , Paris 1937, 16x24cm, broché.‎

‎Edition originale. Ouvrage illustré de 10 schémas en couleurs. Légères piqûres marginales sur le premier plat, sinon agréable exemplaire. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

书商的参考编号 : 30849

‎BAUDELAIRE Charles‎

‎Oeuvres complètes enrichies d'une lettre autographe : Les Fleurs du Mal - Curiosités esthétiques - L'art romantique - Petits Poèmes en prose - Histoires extraordinaires - Nouvelles Histoires extraordinaires - Aventures d'Arthur Gordon Pym. Eurêka‎

‎Michel Lévy frères, Paris 1868-1870, 11x18cm, 7 volumes reliés et une lettre montée sur onglet.‎

‎Première édition collective en partie originale, «?extrêmement importante?» selon Clouzot?: «?De plus en plus recherchée, à juste raison, elle comporte en édition originale?: une partie des Fleurs du Mal, les Petits Poèmes en prose, les Curiosités esthétiques (sauf les deux Salons), L'Art romantique (sauf Gautier et Wagner).?» Les Fleurs du Mal est en troisième édition - et dernière vouluepar l'auteur - en partie originale, à la bonne date de 1868. Vingt-cinq poèmes des Fleurs du Mal paraissent ici pour la première fois, l'édition totalisant à présent 151 poèmes (contre 100 pour l'édition de 1857). Volume 1?: Les Fleurs du Mal, volume 2?: Curiosités esthétiques, volume 3?: L'Art romantique, volume 4?: Petits Poèmes en prose, volume 5?: Histoires extraordinaires, volume 6?: Nouvelles Histoires extraordinaires et volume 7?: Aventures d'Arthur Gordon Pym - Eurêka. Reliures en demi chagrin bordeaux, dos à cinq nerfs ornés de fleurons dorés, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier caillouté, reliures de l'époque. Une très évocatrice lettre autographe de charles Baudelaire citant toutes ses uvres en courssignée «?C. B.?» et adressée à Auguste Poulet-Malassis a été montée sur onglet en tête des Fleurs du Mal. Quatre pages rédigées au crayon de papier sur un double feuillet en date du 13 juin 1859. Cette lettre a été publiée dans Les Lettres (Mercure de France, 1906). Baudelaire écrit de Honfleur à son éditeur, où il se trouve chez sa mère depuis avril 1859. Cette dernière a réservé à son fils deux pièces mansardées de sa maison et la proximité de la mer semble propice au travail?: «?Vous me direz ce que vous pensez de mon Salon. Et de mon Gautier?? Dans peu de temps, je vais pouvoir vous livrer votre Opium et Haschisch, et peu de temps après, les Curiosités complètes, qui seront suivies des Nouvelles fleurs.?» Le poète doit travailler sans relâche pour éponger ses dettes parisiennes et notamment celles contractées auprès du destinataire de cette lettre?: "Puis-je aller à Paris, sans crainte?? Sans inquiétude?? "Je fais allusion au billet de 430 [...], et à la promesse de renouvellement que vous m'avez faite à Paris. [...] Vous vous brouilleriez avec De Broise, si vous aviez un protêt, et si j'en avais un ici, ma mère me flanquerait à la porte. Or, je veux utiliser jusqu'à la fin de l'année la bonne disposition du travail où je suis.?» Rare et précieux ensemble en reliure uniforme de l'époque de la célèbre première édition des uvres complètes précédée de la longue et belle notice de Théophile Gautier rendant hommage à son disciple «?impeccable?», enrichi d'une belle lettre autographe dans laquelle l'Albatros évoque ses principales uvres. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

书商的参考编号 : 79508

‎BAUDELAIRE Charles‎

‎OEUVRES COMPLETES. Tome II.‎

‎Gallimard NRF "Bibliothèque De La Pléiade" Paris 1976 In-12 ( 175 X 110 mm ) de XIII-1691 pages, pleine basane verte, dos lisse orné de filets dorés sous jaquette illustrée, rhodoïd et étui de carton gris. ( Présentation de l'éditeur ). Texte établi, présenté et annoté par Claude PICHOIS. Très bel exemplaire.‎

书商的参考编号 : 698387

Livre Rare Book

Librairie Tiré à Part
Marseille France Francia França France
[Books from Librairie Tiré à Part]

€ 40.00 购买

‎BAUDELAIRE Charles‎

‎Oeuvres complètes. Tome I.‎

‎Gallimard NRF "Bibliothèque De La Pléiade" Paris 2008 In-12 ( 175 X 110 mm ) de LVII-1605 pages, pleine basane verte, dos lisse orné de filets dorés, sous rhodoïd et étui illustré. ( Présentation de l'éditeur ). Texte établi, présenté et annoté par Claude PICHOIS. Très bel exemplaire.‎

书商的参考编号 : 989503

Livre Rare Book

Librairie Tiré à Part
Marseille France Francia França France
[Books from Librairie Tiré à Part]

€ 45.00 购买

‎BAUDELAIRE Charles‎

‎OEUVRES COMPLETES. Tome II.‎

‎Gallimard NRF "Bibliothèque De La Pléiade" Paris 1990 In-12 ( 175 X 110 mm ) de XIII-1691 pages, pleine basane verte, dos lisse orné de filets dorés sous rhodoïd et étui illustré. ( Présentation de l'éditeur ). Texte établi, présenté et annoté par Claude PICHOIS. Très bel exemplaire.‎

书商的参考编号 : 477573

Livre Rare Book

Librairie Tiré à Part
Marseille France Francia França France
[Books from Librairie Tiré à Part]

€ 45.00 购买

‎BAUDELAIRE Charles‎

‎OEUVRES. Tome II.‎

‎Gallimard NRF "Bibliothèque De La Pléiade" Paris 1932 In-12 ( 175 X 110 mm ) de 823 pages, pleine basane verte, dos lisse orné de filets dorés, sous rhodoïd. ( Présentation de l'éditeur ). Texte établi et annoté par Y.-G. LE DANTEC. Bel exemplaire.‎

书商的参考编号 : 278683

Livre Rare Book

Librairie Tiré à Part
Marseille France Francia França France
[Books from Librairie Tiré à Part]

€ 25.00 购买

‎BAUDELAIRE Charles‎

‎OEUVRES COMPLETES. Tome II.‎

‎Gallimard NRF "Bibliothèque De La Pléiade" Paris 1976 In-12 ( 175 X 110 mm ) de XIII-1691 pages, pleine basane verte, dos lisse orné de filets dorés sous jaquette illustrée, rhodoïd et étui de carton gris. ( Présentation de l'éditeur ). Texte établi, présenté et annoté par Claude PICHOIS. Discret tampon ex-libris sur une garde, très bel exemplaire.‎

书商的参考编号 : 569255

Livre Rare Book

Librairie Tiré à Part
Marseille France Francia França France
[Books from Librairie Tiré à Part]

€ 40.00 购买

‎BAUDELAIRE Charles‎

‎Oeuvres complètes. Tome I.‎

‎Gallimard NRF "Bibliothèque De La Pléiade" Paris 1990 In-12 ( 175 X 110 mm ) de LVII-1605 pages, pleine basane verte, dos lisse orné de filets dorés, sous rhodoïd et étui illustré. ( Présentation de l'éditeur ). Texte établi, présenté et annoté par Claude PICHOIS. Très bel exemplaire.‎

书商的参考编号 : 942991

Livre Rare Book

Librairie Tiré à Part
Marseille France Francia França France
[Books from Librairie Tiré à Part]

€ 45.00 购买

‎BAUDELAIRE Charles‎

‎Oeuvres complètes. Tome I.‎

‎Gallimard NRF "Bibliothèque De La Pléiade" Paris 1990 In-12 ( 175 X 110 mm ) de LVII-1605 pages, pleine basane verte, dos lisse orné de filets dorés, sous rhodoïd et étui illustré. ( Présentation de l'éditeur ). Texte établi, présenté et annoté par Claude PICHOIS. Très bel exemplaire.‎

书商的参考编号 : 459736

Livre Rare Book

Librairie Tiré à Part
Marseille France Francia França France
[Books from Librairie Tiré à Part]

€ 45.00 购买

‎BAUDOIN Edmond:‎

‎Passe le temps.‎

‎Futuropolis, coll. Hic et Nunc, 1982. In-4 non paginé, cartonnage d'éditeur illustré en deux tons. Belle condition.‎

‎Edition originale. "Sur la place du village retrouvé, en plein dans l'arrière-pays, à l'ombre des platanes et devant la fontaine, l'homme se souvient de l'âge de ses quinze ans, de ces jeunes filles qui, à jamais, ont laissé des traces, de celles à qui on a tout donné et de celles qui se servaient sans rien demander."‎

书商的参考编号 : 3363

Livre Rare Book

La Bergerie
Le Locle Switzerland Suiza Suíça Suisse
[Books from La Bergerie]

€ 47.78 购买

‎Baud-Bovy Daniel, Boissonnas Fred.:‎

‎Peintres genevois du XVIIIème et du XIXème siècle. 1re série: 1702-1817 - 2eme série: 1766-1849.‎

‎Genève, Journal de Genève, 1903-1904. 2 volumes in-folios broché, couvertures remplies décorées, un peu défraîchies, fentes au dos du premier volume, traces de scotch sur gardes. Premier volume en grande partie non coupé. Illustré de reproductions en noir in-texte et de 46 planches hors-texte en noir, en couleurs ou en sépia.‎

‎Où l’on découvre, au volume I: Liotard, Huber, Saint-Ours et De La Rive - Au volume II: Töpffer, Massot et Agasse. Tirage limité à 1030 exemplaires, les nôtres parmi les 1000 non numérotés, sur vélin.‎

书商的参考编号 : 8147

Livre Rare Book

La Bergerie
Le Locle Switzerland Suiza Suíça Suisse
[Books from La Bergerie]

€ 191.14 购买

‎BAUDRY Jean-Louis‎

‎Personnes‎

‎Seuil, Paris 1967, 14x20,5cm, broché.‎

‎Edition originale dont il n'a pas été tiré de grands papiers. Envoi de Jean-Louis Baudry à Etienne Lalou. Pâles petites taches sans gravité sur les plats, sinon agréable exemplaire complet de son prière d'insérer. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

书商的参考编号 : 20442

‎BAUER Gustave.‎

‎Poèmes.‎

‎S.n., [Crissier], 1975. In-8° broché oblong. Edition originale tirée à 200 exemplaires numérotés, agrémentée de nombreuses illustrations.‎

‎Avec un envoi de l'auteur et une poésie originale. Exemplaire en parfait état.‎

书商的参考编号 : EXEJCC12

Livre Rare Book

Librairie L'Exemplaire
Genève Switzerland Suiza Suíça Suisse
[Books from Librairie L'Exemplaire]

€ 28.67 购买

‎Baud Maurice:‎

‎Propos licites sur l'actualité politique, notamment sur la fixation d'un principe d'union confédérale et sur les motifs d'une action décentralisatrice.‎

‎A Lausanne, chez Tarin, Cahiers Vaudois (pendant la guerre), 9e cahier, 1914. In-8 broché, couverture décorée, légèrement défraîchie (voir image). Numéro du cahier manuscrit au dos.‎

‎Edition originale au tirage limité à 600 exemplaires numérotés, celui-ci un des 580 sur vergé anglais (227).‎

书商的参考编号 : 5438

Livre Rare Book

La Bergerie
Le Locle Switzerland Suiza Suíça Suisse
[Books from La Bergerie]

€ 33.45 购买

‎Baudouin (Charles) :‎

‎Psychanalyse de Victor Hugo.‎

‎Genève, Annemasse, Editions du Mont-Blanc, Collection Action et Pensée n°7, 1943 ; petit in-8, broché ; 254, (10) pp.‎

‎Edition originale tirée sur vergé blanc Feather-weight à 3000 exemplaires numérotés. Travail intéressant mais discutable sur ce personnage hors-norme, l'écrivain bien-sûr, mais aussi l'homme, l'adepte ésotérique du spiritisme, du magnétisme, etc. Bel exemplaire. Deux documents manuscrits anciens sont insérés : le thème astral de Victor Hugo et des éléments de généalogie.‎

书商的参考编号 : 15157

Livre Rare Book

Librairie Ancienne Clagahé
Saint Symphorien d’Ozon France Francia França France
[Books from Librairie Ancienne Clagahé]

€ 60.00 购买

‎BAUËR (Gérard).‎

‎Recensement de l'amour à Paris.‎

‎Paris, Editions Vendadour, 1957. Un volume in-12, broché, 223 pp.‎

‎Edition originale. Un des 20 exemplaires numérotés sur Alfa mousse enrichi d'un envoi autographe de l'auteur. Photos sur demande.‎

书商的参考编号 : 8609

Livre Rare Book

Livres de A à Z
Paris France Francia França France
[Books from Livres de A à Z]

€ 45.00 购买

‎BAUDELAIRE Charles & LARCHEY Lorédan & COLLECTIF‎

‎Revue Anecdotique des excentricités contemporaines. Année 1861 complète‎

‎Revue Anecdotique, Paris 1861, 12x18,5cm, relié.‎

‎Edition originale. Reliure en demi chagrin rouge à coins, dos à 5 nerfs orné de double caisson à froid, double filets à froid en encadrement sur les plats, tête dorée, coins supérieurs légèrement émoussés, gardes et contreplats de papier à la cuve, ex libris encollé au verso du premier plat de reliure. Nombreux articles et chroniques libres sur les évènements et artistes contemporains, notamment Baudelaire, Banville, Barbey, Champfleury, Delacroix, Hugo, Lamartine, Mermee, Nadar, Wagner... Les articles étant le plus souvent anonymes, les contributions à cette rare revue sont difficiles à attribuer. On sait que Baudelaire y participa, on a déja reconnu sa plume dans plusieurs articles de 1862. Bel exemplaire imprimé sur vergé. Rare exemplaire de cette revue anciennement "Revue anecdotique des Lettres et des Arts" et qui sera reprise en 1962 par Poulet Malassis. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

书商的参考编号 : 34043

‎BAUDELAIRE Charles & LARCHEY Lorédan & COLLECTIF‎

‎Revue Anecdotique Des Lettres et des Arts. Premier semestre 1856‎

‎Revue Anecdotique, Paris 1856, 12x18,5cm, relié.‎

‎Edition originale. Reliure en demi chagrin rouge à coins, dos à 5 nerfs orné de double caisson à froid, double filets à froid en encadrement sur les plats, petites armes au centre des plats, tête dorée, coins supérieurs légèrement émoussés, gardes et contreplats de papier à la cuve, ex libris encollé au verso du premier plat de reliure. Infime manque en tête d'un plat. Rares rousseurs. Nombreux articles et chroniques libres sur les évènements et artistes contemporains, notamment Balzac, Champfleury, Courbet, Dumas, Goncourt, Hugo, Lamartine, Nadar, Nerval, Nodier, Stendhal, Vigny, Wagner... Les articles étant le plus souvent anonymes, les contributions à cette rare revue sont difficiles à attribuer. On sait que Baudelaire y participa, on a déja reconnu sa plume dans plusieurs articles de 1862. Table générale des neuf premiers volume en début d'ouvrage. Bel exemplaire. Rare semestre de cette revue qui sera renommée, revue anecdotique des excentricités contemporaines et sera reprise en 1962 par Poulet Malassis. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

书商的参考编号 : 34045

‎BAUMONT Georges‎

‎Saint-Dié Des Vosges : Origines et Développement‎

‎1961 Saint-Dié - Imprimerie Loos - 1961 - In 4° - Reliure éditeur pleine toile, dos insolé - Illustrations Provenant du Musée Des Vosges et De Collections Particulières - Edition numérotée - 439 pages - bon état -Réf. 47830‎

‎- Livraison a domicile (La Poste) ou sur simple demande en Mondial Relay.- ATTENTION: Colis recommandé uniquement sur demande (parcel recommended on request). Si vous désirez un remboursement équivalent au montant de votre achat, en cas de perte détérioration ou spoliation, demandez-nous expressément un envoi en recommandé ( if you wish a repayment equivalent to the amount of your purchase, in case of loss - deterioration or despoliation, ask us expressly for a sending recommended)- Conditions de vente : Les frais de port sont affichés à titre Indicatifs (pour un livre) Nous pouvons être amené à vous contacter pour vous signaler le surcoût du au nopmbre de livres achetés ou du poids de ceux-ci. - Conditions of sale : The shipping costs are displayed as an indication (for one book) We may need to contact you to inform you of the cost of the additional shipping depending on the weight and the number of books- Possibilité d'envoi par Mondial-Relay - Réception en boutique sur rendez-vous. Librairie G. PORCHEROT - SP.Rance - 0681233148‎

书商的参考编号 : 47830

Livre Rare Book

A l's.p.rance
Brest France Francia França France
[Books from A l's.p.rance]

€ 30.00 购买

‎Baud-Bovy Daniel:‎

‎Sainte Chagrin. Mystère pour marionnettes. Musique de Gustave Doret.‎

‎A Lausanne, Les Cahiers Vaudois, 12e cahier de la 3e série, [1918]. In-8, couverture décorée par Alexandre Cingria, qui réalisa aussi les bandeaux. Petite tache au dos.‎

‎Une pièce dédiée à Jean et René Morax, accompagnée d'une musique Gustave Doret. Edition originale.‎

书商的参考编号 : 5447

Livre Rare Book

La Bergerie
Le Locle Switzerland Suiza Suíça Suisse
[Books from La Bergerie]

€ 28.67 购买

‎BAUDELAIRE (Charles).‎

‎Souvenirs - Correspondance - Bibliographie suivie de pièces inédites.‎

‎P., Chez René Pincebourde, 1872. In-8° br., à toutes marges.‎

‎EDITION ORIGINALE. 1 des quelques très rares exemplaires sur grand papier Vergé.‎

书商的参考编号 : 108

Livre Rare Book

Librairie Lefebvre
Arles France Francia França France
[Books from Librairie Lefebvre]

€ 400.00 购买

‎Baudouin (Charles) :‎

‎Suggestion et autosuggestion. Etude psychologique et pédagogique d'après les résultats de la nouvelle école de Nancy.‎

‎Neuchatel, Delachaux et Niestlé, 1919 ; in-8, broché ; 246 pp.‎

‎EDITION ORIGINALE de cet ouvrage largement inspiré des travaux d'Emile Coué, lui-même influencé par les expériences des ésotéristes Bosc, Braid, Claparède, Liébault, etc. La suggestion spontanée ; représentative (images, jugements, hallucinations) ; affective (sensations, émotions, théorie périphérique de l'émotion, sentiments, tendances, passions) ; suggestions actives ou motrices (habitudes, phénomènes médianoïdes, faits et gestes, événement...) ; action du sommeil ; etc. Suggestion réfléchie (effort converti, affleurement du subconscient : la détente, le recueillement, la contention) ; l'autohypnose ; énergie morale ; etc. Suggestion provoquée : autonomie du sujet, la pratique de M. Coué ; suggestion et psychanalyse ; contribution à la théorie de l'hypnose ; etc. Exemplaire en bon état.‎

书商的参考编号 : 15241

Livre Rare Book

Librairie Ancienne Clagahé
Saint Symphorien d’Ozon France Francia França France
[Books from Librairie Ancienne Clagahé]

€ 120.00 购买

‎BAUDELAIRE Charles & HUGO Victor‎

‎Théophile Gautier. Notice littéraire précédée d'une lettre de Victor Hugo‎

‎Poulet-Malassis et de Broise, Paris 1859, 11,5x18cm, relié.‎

‎| Envois de Baudelaire & Hugo : la tempétueuse rencontre littéraire de l'Albatros et de l'Homme Océan | * Édition originale, dont il n'a été tiré que 500 exemplaires. Portrait de Théophile Gautier gravé à l'eau forte par Emile Thérond en frontisipice. Importante lettre préface de Victor Hugo. Reliure en plein maroquin rouge, dos à cinq nerfs sertis de filets noirs, date dorée en queue, gardes et contreplats de papier à la cuve, ex-libris baudelairien de Renée Cortot encollé sur la première garde, couvertures conservées, tête dorée. Pâles rousseurs affectant les premiers et derniers feuillets, bel exemplaire parfaitement établi. Rare envoi autographe signé de Charles Baudelaire?: «?à mon ami Paul Meurice. Ch. Baudelaire.?» Un billet d'ex-dono autographe de Victor Hugo adressé à Paul Meurice à été joint à cet exemplaire par nos soins et monté sur onglet. Ce billet, qui ne fut sans doute jamais utilisé, avait été cependant préparé, avec quelques autres, par Victor Hugo pour offrir à son ami un exemplaire de ses uvres publiées à Paris, pendant son exil. Si l'histoire ne permit pas à Hugo d'adresser cet ouvrage à Meurice, ce billet d'envoi, jusqu'à lors non utilisé, ne pouvait être, selon nous, plus justement associé. Cette exceptionnelle dédicace manuscrite de Charles Baudelaire à Paul Meurice, véritable frère de substitution de Victor Hugo, porte le témoignage d'une rencontre littéraire unique entre deux des plus importants poètes français, Hugo et Baudelaire. Paul Meurice fut en effet l'intermédiaire indispensable entre le poète condamné et son illustre pair exilé, car demander à Victor Hugo d'associer leurs noms à cette élégie de Théophile Gautier fut une des grandes audaces de Charles Baudelaire et n'aurait sans doute eu aucune chance de se réaliser sans le précieux concours de Paul Meurice. Nègre de Dumas, auteur de Fanfan la Tulipe et des adaptations théâtrales de Victor Hugo, George Sand, Alexandre Dumas ou Théophile Gautier, Paul Meurice fut un écrivain de talent qui se tint dans l'ombre des grands artistes de son temps. Sa relation unique avec Victor Hugo lui conféra cependant un rôle déterminant dans l'histoire littéraire. Plus qu'un ami, Paul se substitua, avec Auguste Vacquerie, aux frères décédés de Victor Hugo?: «?j'ai perdu mes deux frères ; lui et vous, vous et lui, vous les remplacez ; seulement j'étais le cadet ; je suis devenu l'aîné, voilà toute la différence.?» C'est à ce frère de cur (dont il fut le témoin de mariage au côté d'Ingres et Dumas) que le poète en exil confia ses intérêts littéraires et financiers et c'est lui qu'il désignera, avec Auguste Vacquerie, comme exécuteur testamentaire. Après la mort du poète, Meurice fondera la maison Victor Hugo qui est, aujourd'hui encore, une des plus célèbres demeures-musées d'écrivain. En 1859, la maison de Paul est devenue l'antichambre parisienne du rocher anglo-normand de Victor Hugo, et Baudelaire s'adresse donc naturellement à cet ambassadeur officiel. Les deux hommes se connaissent assez peu mais partagent un ami commun, Théophile Gautier, avec lequel Meurice travailla dès 1842 à une adaptation de Falstaff. Il est donc l'intermédiaire idéal pour s'assurer la bienveillance de l'inaccessible Hugo. Baudelaire avait pourtant déjà brièvement rencontré Victor Hugo. à dix-neuf ans, il sollicita une entrevue avec le plus grand poète moderne, auquel il vouait un culte depuis l'enfance?: «?Je vous aime comme on aime un héros, un livre, comme on aime purement et sans intérêt toute belle chose.?». Déjà, il se rêvait en digne successeur, comme il lui avoue à demi-mot?: «?à dix-neuf ans eussiez-vous hésité à en écrire autant à [...] Chateaubriand par exemple?». Pour le jeune apprenti poète, Victor Hugo appartient au passé, et Baudelaire souhaitera rapidement s'affranchir de ce pesant modèle. Dès son premier ouvrage, Le Salon de 1845, l'iconoclaste Baudelaire éreinte son ancienne idole en déclarant la fin du Romantisme dont Hugo est le représentant absolu?: «?Voilà les dernières ruines de l'ancien romantisme [...] C'est M. Victor Hugo qui a perdu Boulanger - après en avoir perdu tant d'autres - C'est le poète qui a fait tomber le peintre dans la fosse.?» Un an plus tard, dans le Salon de 1846 il réitère son attaque plus férocement encore, destituant le maître Romantique de son trône?: «?car si ma définition du romantisme (intimité, spiritualité, etc.) place Delacroix à la tête du romantisme, elle en exclut naturellement M. Victor Hugo. [...] M. Victor Hugo, dont je ne veux certainement pas diminuer la noblesse et la majesté, est un ouvrier beaucoup plus adroit qu'inventif, un travailleur bien plus correct que créateur. [...] Trop matériel, trop attentif aux superficies de la nature, M. Victor Hugo est devenu un peintre en poésie?». Ce meurtre du père ne pouvait se réaliser pleinement sans une figure de substitution. C'est Théophile Gautier qui servira de nouveau modèle à la jeune génération, tandis que Victor Hugo, bientôt exilé, ne devait plus publier d'autres écrits que politique pendant près de dix années. Ainsi, lorsque Baudelaire adresse un exemplaire de ses Fleurs du mal à Victor Hugo, il sait qu'il lui inflige cette terrible dédicace imprimée en tête «?Au poète impeccable au parfait magicien ès Lettres françaises à mon très cher et très vénéré maître et ami Théophile Gautier?». L'animosité du jeune poète ne pouvait échapper à Victor Hugo. Et sans doute, Baudelaire ne s'attendait-il pas à la lumineuse réponse d'Hugo?: «?Vos Fleurs du mal rayonnent et éblouissent comme des étoiles?». Avec son article sur Théophile Gautier paru dans L'Artiste du 13 mars 1859, Baudelaire poursuit toujours le même but?: refermer la page «?Victor Hugo?» de l'histoire de la littérature française. Plus adroite et plus respectueuse que ses écrits précédents?: «?Nos voisins disent Shakespeare et Gthe, nous pouvons leur répondre Victor Hugo et Théophile Gautier?!?», la prose de Baudelaire se veut pourtant claire et définitive?: Hugo est mort, vive Gautier, «?cet écrivain que l'univers nous enviera, comme il nous envie Chateaubriand, Victor Hugo et Balzac.?» Les critiques ne s'y trompèrent pas et l'accueil de l'article fut glacial. Baudelaire eut alors l'idée folle d'associer Victor Hugo lui-même à sa propre destitution et de faire ainsi publier sous leur deux noms l'avènement d'une nouvelle ère poétique dont ce fascicule est le manifeste. De son propre aveu, l'impertinent poète avait déjà «?commis cette prodigieuse inconvenance [d'envoyer son article à Victor Hugo sur] papier imprimé sans joindre une lettre, un hommage quelconque, un témoignage de respect et de fidélité.?» Nul doute que le désir de Baudelaire fut alors d'adresser un soufflet à son aîné. L'affaire en serait sans doute restée là sans l'intervention de Paul Meurice. Il informa le fougueux poète de l'appréciation bienveillante du maître qui se serait fendu d'une lettre sans aucun doute aimable mais définitivement perdue. Apprenant cela, Baudelaire rédige à son tour une lettre à Victor Hugo d'une incroyable audace et sincérité?: «?Monsieur, J'ai le plus grand besoin de vous, et j'invoque votre bonté. Il y a quelques mois, j'ai fait sur mon ami Théophile Gautier un assez long article qui a soulevé un tel éclat de rire parmi les imbéciles, que j'ai jugé bon d'en faire une petite brochure, ne fût-ce que pour prouver que je ne me repens jamais. J'avais prié les gens du journal de vous expédier un numéro. J'ignore si vous l'avez reçu ; mais j'ai appris par notre ami commun, M. Paul Meurice, que vous aviez eu la bonté de m'écrire une lettre, laquelle n'a pas encore pu être retrouvée?». Sans fard, il expose ses intentions, ne niant ni l'impertinence de son article, ni la raison profonde de sa demande?: «?J'ai voulu surtout ramener la pensée du lecteur vers cette merveilleuse époque littéraire dont vous fûtes le véritable roi et qui vit dans mon esprit comme un délicieux souvenir d'enfance. [...] J'ai besoin de vous. J'ai besoin d'une voix plus haute que la mienne et que celle de Théophile Gautier, de votre voix dictatoriale. Je veux être protégé. J'imprimerai humblement ce que vous daignerez m'écrire. Ne vous gênez pas, je vous en supplie. Si vous trouvez, dans ces épreuves, quelque chose à blâmer, sachez que je montrerai votre blâme docilement, mais sans trop de honte. Une critique de vous, n'est-ce pas encore une caresse, puisque c'est un honneur???» Il n'épargne pas même Gautier, «?dont le nom a servi de prétexte à mes considérations critiques, je puis vous avouer confidentiellement que je connais les lacunes de son étonnant esprit?». C'est naturellement à Paul Meurice qu'il confie sa «?lourde missive?». Ne doutant pas d'une réponse positive, «?la lettre de Hugo viendra sans doute mardi, et magnifique je le crois?» (lettre à Poulet-Malassis, le 25 septembre 1859), Baudelaire apporte un soin particulier à la mise en valeur du prestigieux préfacier dont le nom sera imprimé dans la même taille de police que le sien. Pourtant la lettre tarde à arriver et c'est encore auprès de Meurice que se plaint Baudelaire?: «?Il est évident que si une raison quelconque empêchait M. Hugo de répondre à mon désir, il me l'aurait fait savoir. Je dois donc supposer un accident.?» (Lettre à Paul Meurice du 5 octobre 1859). En effet, Victor Hugo a bien envoyé sa réponse-préface, elle arrive peu après et Baudelaire la fait intégralement imprimer en tête de son Théophile Gautier. Il ne s'agit pourtant pas d'une simple préface, mais d'une véritable riposte, rédigée avec toute l'élégance du maître. Hugo ne se contente pas des lourds attributs que lui prête Baudelaire qui, dans ce même ouvrage, qualifie ainsi le poète des Contemplations?: «?Victor Hugo, grand, terrible, immense comme une création mythique, cyclopéen, pour ainsi dire, représente les forces énormes de la nature et leur lutte harmonieuse.?» Au manifeste de Baudelaire?: «?Ainsi le principe de la poésie est, strictement et simplement, l'aspiration humaine vers une Beauté supérieure. [...] Si le poète a poursuivi un but moral, il a diminué sa force poétique (..) La poésie ne peut pas, sous peine de mort ou de déchéance, s'assimiler à la science ou à la morale ; elle n'a pas la Vérité pour objet, elle n'a qu'Elle-même.?» Hugo oppose ses propres préceptes?: «?Vous ne vous trompez pas en prévoyant quelque dissidence entre vous et moi. [...] Je n'ai jamais dit l'Art pour l'Art ; j'ai toujours dit l'Art pour le Progrès. [...] Le poète ne peut aller seul, il faut que l'homme aussi se déplace. Les pas de l'Humanité sont donc les pas même de l'Art.?» N'en déplaise à Baudelaire, l'écrivain qu'il rangeait dans les «?délicieux souvenirs d'enfance?» est loin d'avoir achevé son uvre immense. C'est dans ce petit fascicule de l'un de ses féroces adversaires, qu'il annonce la voie de son écriture à venir?: La Légende des siècles, qui doit paraître ce même mois, et surtout trois ans plus tard, Les Misérables, la plus importante fresque sociale et humaniste de la littérature mondiale. Baudelaire adressa des exemplaires dédicacés de son Gautier aux artistes qu'il admirait dont Flaubert, Manet ou Leconte de Lisle, preuve de l'importance qu'il accordait à cette profession de foi esthétique. Malgré sa si précieuse collaboration, Victor Hugo reçut une lettre de remerciements mais aucun exemplaire dédicacé de «?leur?» opuscule. Cependant, une récente étude à la lumière noire a permis de déceler un envoi à son intention «?en témoignage d'admiration?» gratté puis recouvert d'une dédicace palimpseste à M. Gélis. Ce repentir est symbolique de la relation d'amour-haine qu'entretiendront les deux poètes leurs vies durant. C'est donc à travers cet exemplaire offert à «?[s]on ami Paul Meurice» que Baudelaire choisit de remercier le clan Hugo de cette exceptionnelle rencontre littéraire. Le Théophile Gautier de Baudelaire et Hugo est donc, sous son apparente modestie, un double manifeste des deux grands courants de la poésie?: «?L'Albatros?» de Baudelaire, contre l'«?Ultima verba?» de Hugo. Tandis que «?les ailes de géants [du premier] l'empêchent de marcher?», le second «?reste proscrit, voulant rester debout?». Et s'il n'en reste que deux, ce seront ces deux-là?! Provenance?: Paul Meurice, puis Alfred et Renée Cortot. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

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‎BAUDRILLART Henri‎

‎Un magistrat breton. Noël du Fail. Extrait de la Revue des Deux Mondes‎

‎Extrait de La Revue des deux mondes, s.l. [Paris] 1889, 15,5x25cm, agrafé.‎

‎Edition originale. Sous couverture muette. Rare. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

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‎BAUDOIN Edmond:‎

‎Un flip coca!‎

‎Futuropolis, coll. Hic et Nunc, 1984. In-4 non paginé, cartonnage d'éditeur illustré en 2 tons.‎

‎Edition originale en belle condition.‎

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La Bergerie
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‎BAUR et LE ROY‎

‎À travers le Zanguebar‎

‎Voyages dans l'Oudoé, l'Ouzigoua, l'Oukwéré, l'Oukami et l'Ousagara. Ouvrage orné de 45 gravures et d'une carte. Quatrième édition. 1/2 chagrin rouge, Armes du collège Stanislas dorées sur le plat supérieur. Très bon Tours Mame 1899 1 volume grand in-8°‎

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Librairie Seigneur
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‎BAUCHAU (Henry).‎

‎L'Escalier bleu. Poèmes.‎

‎Paris, Gallimard, 1964. In-8, broché, couverture à rabats, 82 pp. Edition originale. Tirage à 2.200 exemplaires numérotés sur bouffant des Papeteries de Condat, seul tirage en grand papier. Bel exemplaire enrichi d'un envoi autographe de l'auteur.‎

‎BAUDELAIRE (Charles).‎

‎Mystères galans des théâtres de Paris. Avec une introduction et des notes de Jacques Crépet.‎

‎Paris, Gallimard, 5 décembre 1938. In-12, broché, 215 pp plus table des matières. Frontispice collé sur le premier ff blanc (affiche sur les Mystères galans des théatres de Paris"). Tirage à 1396 ex numérotés, un des ex sur papier de châtaignier. Bel exemplaire. Cette oeuvre toujours réfutée par Baudelaire, est certainement l'oeuvre alimentaire du jeune auteur, ainsi que le montre J. Crépet.‎

‎Baudelaire, Charles‎

‎Blumen des Bösen. In deutsche Verse übertragen von Graf Wolf v. Kalckreuth.‎

‎Leipzig, Insel-Verlag, 1907. 155 S. mit illustriertem Titel u. 6 Vignetten sowie Einbandschmuck von H. Wilhelm Wulff. (18,5 x 14 cm). Rotes, flexibles KALBSLEDER mit Goldprägung u. Kopfgoldschnitt.‎

‎[Les fleurs du mal, dt.]. - Erste Ausgabe dieser Übertragung. - Nr. 276 von 800 Exemplaren der numerierten VORZUGSAUSGABE in Ganzleder (es erschienen 50 weitere auf Bütten in Pergament mit Goldschnitt). - Der Druck erfolgte in der Roßbergschen Buchdruckerei zu Leipzig. - Sarkowski 99. - Wolf von Kalckreuth (1887-1906), Dichter u. Übersetzer (NDB 11, S. 51). - Heinrich Wilhelm Wulff (1870-1958), Schüler des Malers Leopold von Kalckreuth, war ein Freund von dessen Sohn Wolf u. illustrierte dessen Übersetzungen von Verlaine u. Baudelaire. - Kapitale und Kanten beschabt u. angestaubt/gebräunt‎

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‎Baudrillart J.J. - Georg Ludwig Hartig, 1764-1837 - Maître des Forêts de la principauté de Solms, et Membre Honoraire de la société de Physique‎

‎Instruction sur la culture du bois : à l'usage des forestiers - Ouvrage traduit de l'allemand de l' Allemand de G.L. Hartig, Maître des Forêts de la principauté de Solms, et Membre Honoraire de la société de Physique‎

‎PARIS, de l'Imprimerie de C.F. Patris, 1805 - Edition Originale -Reliure plein veau frottée, épidermure, coiffes usées - In-12 - X-172 + Errata‎

‎BAUDRY, J. (1864-19..).‎

‎1013-1914 - Le Manoir du Poul commune de Mellionnec, arrondissement de Loudéac, Côtes-du-Nord et ses seigneurs - Légende. Histoire. Biographie. Généalogie, d'après des documents inédits ( I) Légende : le Seigneur du Poul & Notre-Dame-du-Poul - II) Notes historiques sur la Paroisse de Mellionnec, Les Seigneurs du Poul : Poher, Mur, Grignon de La Forest, Raoul, de Robien, Les possesseurs depuis la Révolution jusqu'à nos jours - III )Biographie de René-Gabriel de Robien, sieur du Pont-Lô & du Poul & d'Anne-Françoise Geslin, son épouse - Maison Geslin (branche de bourgogne) Tableau généalogique de la Mason de Robien (branche de La Boullaye).‎

‎ST-BRIEUC, Imp.-Lib. de René Prud'Homme - 1916 - Grand In-4 - Broché, défraîchie - 47 pages - Tableau généalogique de la Maison de Robien (branche de La Boullaye - bon exemplaire, très frais intérieurement‎

‎Bauer Gérard & Vertés, Marcel‎

‎Les six étages par Bauer & Vertés‎

‎PARIS,Éditions de l'Étoile, 1925 - Premier de la collection Collection « Moeurs du siècle », essais pour servir à l' histoire contemporaines de la galanterie et du plaisir, dirigée par Roger Allard. .- Nº 1 - In 12 - Edition Originale, Un des 400 exemplaires sur papier vélin de Rives BFK au tirage total de 453, celui-ci N° 77 - Broché - Couverture rose imprimée, rempliée (poussiéreuse) - Illustré de 20 gravures à l'eau forte par Vertés - 169 pages - très frais intérieurement‎

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