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Number of results : 54,968 (1100 Page(s))

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‎HUGO Victor‎

‎La libération du territoire‎

‎Calmann Lévy, Paris 1873, 15,5x23,5cm, relié.‎

‎Edition originale vendue au profit des Alsaciens-Lorrains, mention de deuxième édition. Quelques rousseurs affectant principalement les premiers et derniers feuillets. Reliure à la bradel en plein papier marbré, dos lisse, pièce de titre de maroquin noir, couvertures comportant des piqûres conservées, tête dorée, reliure signée de Thomas Boichot. Envoi autographe signé de Victor Hugo à Léon Bienvenu. Provenance : de la bibliothèque de Léon Bienvenu avec le cachet imprimé de sa bibliothèque et numéroté de sa main sur la page de titre. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

Bookseller reference : 60006

Livre Rare Book

Le Feu Follet
Paris France Francia França France
[Books from Le Feu Follet]

€1,500.00 Buy

‎HUGO Abel‎

‎La France pittoresque ou description pittoresque, topographique et statistique des départements et colonies de la France‎

‎Chez Delloye, Paris 1835, 18,5x27,5cm, 3 volumes reliés.‎

‎Edition originale illustrée de 471 gravures dont 4 dépliantes. Reliure signée Desloge. Reliures de l'époque en demi veau bleu, dos lisses ornés de dentelles, roulettes et filets dorés, signature de l'éditeur en queue du premier volume, plats de papier à la cuve. Quelques coins émoussés, coiffes frottées, quelques rousseurs. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

Bookseller reference : 63886

Livre Rare Book

Le Feu Follet
Paris France Francia França France
[Books from Le Feu Follet]

€300.00 Buy

‎HUGO Victor‎

‎La libération du territoire‎

‎Michel Lévy frères, Paris 1873, 15,5x24cm, broché sous chemise et étui.‎

‎Édition originale, mention de deuxième édition. Notre exemplaire est présenté sous étui et chemise avec dos de toile verte et plats de papier marbré, ex-libris H. Bradley Martin encollé en pied du verso du premier plat de la chemise. Nous joignons la couverture du catalogue de la vente de la bibliothèque de George et Maurice Sand en 1890 sur lequel a été encollée la fiche descriptive de notre exemplaire avec son prix d'adjudication au crayon de papier. Exceptionnel envoi autographe signé de Victor Hugo à George Sand. «?Mais que pensaient-ils l'un de l'autre, ces deux personnalités marquantes de la vie littéraire du 19è siècle?? Parce qu'ils ne se sont jamais rencontrés ces deux-là, pourtant ils étaient parfaitement contemporains?: Victor Hugo (1802-1885), George Sand (1804-1876). Certes il y eu les aléas de la vie?: George Sand ne publie réellement qu'en 1832, à un moment où Victor Hugo est déjà au fait de sa gloire ; et puis il y eut l'exil de Victor Hugo de 1851 à 1870, mais cela n'explique pas tout?! Au début, ils ne font pas vraiment parti de la même coterie?: Victor Hugo, Pair de France, soutien de Louis-Philippe d'un côté, George Sand socialiste de l'autre. Ils ne s'apprécient pas vraiment même si George Sand porte une certaine admiration agacée à Victor Hugo, traité de grandiloquent?: «?le plus bavard des poètes sublimes?» tandis que Hugo lui, trouve carrément que «?Sand ne sait pas écrire?»?! Puis, avec le coup d'état de Napoléon III, Victor Hugo évolue politiquement ; rapidement il déborde George Sand sur sa gauche, s'exile alors que George Sand s'accommode de l'exil intérieur. Leur relation ne se réchauffe que très, très faiblement?: «?George Sand a du talent, c'est tout?». En exil Victor Hugo publie Les Châtiments, uvre très critique qui est évidemment interdite en France. George Sand aimerait bien que Victor Hugo soit moins intransigeant dans ses écrits de façon à être publié. La publication des Contemplations en 1856, nettement moins polémique, est saluée par George Sand et marque une nouvelle phase de leurs relations. En fait, leur premier contact épistolaire ne concerne pas la vie littéraire. Nini la petite fille de George Sand meurt en 1855, Victor Hugo toujours très marqué par le décès de sa fille Léopoldine compatit ; la perte d'un être cher les rapproche. Les voici amis, George Sand devient un «?génie?», elle sera souvent invitée à Guernesey ... sans suite, leur relation ne sera jamais familière. Victor Hugo lui apporte son soutien lors de la parution des Beaux Messieurs de Bois Doré (1858), mais George Sand s'énerve quand il refuse l'amnistie de 1859 alors que de son côté elle cherche à adoucir la situation des proscrits. Lors de la publication des Misérables (1862) Victor Hugo cherche le soutien de George Sand mais ce soutien lui fera défaut. Victor Hugo en est attristé, George Sand affirmera préférer la poésie de Victor Hugo à son uvre en prose. Au retour d'exil, avec la Commune, voici une nouvelle incompréhension ; Victor Hugo soutient, George Sand est horrifiée?: légaliste et choquée par la violence, elle condamne avec des termes extrêmement durs cette Commune de Paris. Néanmoins, à partir de là, ces deux-là se soutiennent et se défendent dès que l'un ou l'autre est attaqué. En 1876, c'est Victor Hugo qui prononcera le célèbre éloge funèbre de George Sand?: «?Je pleure une morte, je salue une immortelle ...?» Les relations de George Sand et de Victor Hugo ont donc beaucoup évolué au cours de leur vie. C'est sans doute le reflet de leurs évolutions personnelles mais peut-être que leur entourage, les idées politiques ou l'opinion que l'autre avait de sa propre uvre interféraient aussi avec la critique littéraire ; même nos grandes personnalités sont sous influence?! «?Victor Hugo et George Sand, et s'ils s'étaient rencontrés???» Voilà une uvre de théâtre fictionnelle que nous propose Danièle Gasiglia. Mais peut-être que, comme le suggère Danièle Bahiaoui?: «?Tous les deux dans une même pièce, c'est un de trop?!?»?» (Blog «?Nous en Boischaut Sud?» conférence de Danielle Bahiaoui, Arnaud Laster et Danielle Gasaglia) Provenance?: Maurice Sand (venet Ferroud, Paris, 24 février-3 mars 1890, lot 418), H. Bradley Martin (ex-libris gravé), Philippe Zoummeroff (vente Piasa, Paris, 2avril 2001, lot 112). - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

Bookseller reference : 69841

Livre Rare Book

Le Feu Follet
Paris France Francia França France
[Books from Le Feu Follet]

€12,000.00 Buy

‎HUGO Victor‎

‎La Pitié suprême‎

‎Calmann Lévy, Paris 1879, 15x23,5cm, relié.‎

‎Edition originale. Reliure en demi maroquin caramel à petits coins, dos à quatre nerfs sertis de filets noirs, plats de papier à la cuve, gardes et contreplats de papier caillouté, ex-libris encollé sur un contreplat, tête dorée, couvertures et dos (insolé et comportant des manques) conservés. Discrètes restaurations aux mors. Bel exemplaire agréablement établi. Précieux envoi autographe signé de Victor Hugo à Constant Laurent. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

Bookseller reference : 77555

Livre Rare Book

Le Feu Follet
Paris France Francia França France
[Books from Le Feu Follet]

€3,000.00 Buy

‎HUGO Victor‎

‎La Pitié suprême‎

‎Calmann Lévy, Paris 1879, 15,5x25,5cm, relié.‎

‎Edition originale, un des 40 exemplaires numérotés sur Hollande, seuls grands papiers après 1 peau de vélin, 5 chine, 9 japon et 15 whatman selon Clouzot. Reliure en demi maroquin à grains longs rouge, dos lisse orné de doubles filets dorés, date dorée en queue, plats de papier caillouté, gardes et contreplats de papier marbré, couvertures conservées, reliure signée Goy et Vilaine. Bel exemplaire agréablement établi. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

Bookseller reference : 77929

Livre Rare Book

Le Feu Follet
Paris France Francia França France
[Books from Le Feu Follet]

€1,800.00 Buy

‎HUGUENIN Jean-René‎

‎La côte sauvage‎

‎Seuil, Paris 1960, 14,5x21,5cm, broché.‎

‎Edition originale sur papier courant. Dos légèrement insolé, une petite tache claire en angle inférieur droit du premier plat. Rare. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

Bookseller reference : 83571

Livre Rare Book

Le Feu Follet
Paris France Francia França France
[Books from Le Feu Follet]

€150.00 Buy

‎HUGNET (Georges) -‎

‎La belle en dormant.‎

‎Paris : Editions Des Cahiers Libres, 1933. Un volume broché (14,3x19 cm) sous couverture rempliée, 66 pages non coupées. Un petit manque de 2mm en haut du dos sinon bel état. Edition originale : un des 500 exemplaires sur vélin.‎

Bookseller reference : 44120

Livre Rare Book

Le Livre à Venir
Chantelle France Francia França France
[Books from Le Livre à Venir]

€60.00 Buy

‎HUGO Victor‎

‎La légende des siècles - La fin de Satan - Dieu.‎

‎Gallimard NRF "Bibliothèque De La Pléiade" Paris 1977 In-12 ( 175 X 110 mm ) de XVIII-1324 pages, pleine basane verte, dos lisse orné de filets dorés, sous jaquette illustrée, rhodoïd et étui de carton gris. ( Présentation de l'éditeur ). Edition établie et annotée par Jacques TRUCHET. Très bel exemplaire.‎

Bookseller reference : 355585

Livre Rare Book

Librairie Tiré à Part
Marseille France Francia França France
[Books from Librairie Tiré à Part]

€35.00 Buy

‎HUGO Victor‎

‎La Voix de GUERNESEY. Victor HUGO à GARIBALDI.‎

‎Chez Tous Les Libraires Bruxelles 1867 In-12 ( 150 X 100 mm ) de 16 pages, broché. Petits manques à la couverture, bon exemplaire de cette très rare et fragile Edition Originale.‎

Bookseller reference : 240626

Livre Rare Book

Librairie Tiré à Part
Marseille France Francia França France
[Books from Librairie Tiré à Part]

€450.00 Buy

‎HUGO Victor‎

‎La Légende des Siècles - La fin de Satan - Dieu.‎

‎Gallimard NRF "Bibliothèque De La Pléiade" Paris 1962 In-12 ( 175 X 110 mm ) de XVIII-1324 pages, pleine basane verte, dos lisse orné de filets dorés sous jaquette illustrée, rhodoïd et étui de carton gris. Edition établie et annoté par Jacques TRUCHET. Très bel exemplaire.‎

Bookseller reference : 244084

Livre Rare Book

Librairie Tiré à Part
Marseille France Francia França France
[Books from Librairie Tiré à Part]

€35.00 Buy

‎HUGO Victor‎

‎La légende des siècles. - La fin de Satan. - Dieu.‎

‎Gallimard NRF "Bibliothèque De La Pléiade" Paris 1984 In-12 ( 175 X 110 mm ) de XVIII-1324 pages, pleine basane verte, dos lisse orné de filets dorés, sous jaquette illustrée, rhodoïd et étui de carton gris. ( Présentation de l'éditeur ). Edition établie et annotée par Jacques TRUCHET. Très bel exemplaire.‎

Bookseller reference : 978784

Livre Rare Book

Librairie Tiré à Part
Marseille France Francia França France
[Books from Librairie Tiré à Part]

€35.00 Buy

‎HUGO Victor‎

‎La légende des siècles - La fin de Satan - Dieu.‎

‎Gallimard NRF "Bibliothèque De La Pléiade" Paris 1967 In-12 ( 175 X 110 mm ) de XVIII-1324 pages, pleine basane verte, dos lisse orné de filets dorés, sous jaquette illustrée, rhodoïd et étui de carton gris. ( Présentation de l'éditeur ). Edition établie en annotée par Jacques TRUCHET. Très bel exemplaire.‎

Bookseller reference : 153362

Livre Rare Book

Librairie Tiré à Part
Marseille France Francia França France
[Books from Librairie Tiré à Part]

€35.00 Buy

‎HUGO Victor‎

‎La légende des siècles - La fin de Satan - Dieu.‎

‎Gallimard NRF "Bibliothèque De La Pléiade" Paris 1955 In-12 ( 175 X 110 mm ) de XVIII-1324 pages, pleine basane verte, dos lisse orné de filets dorés, tête dorée, sous rhodoïd et étui de carton gris. ( Présentation de l'éditeur ). Edition établie en annotée par Jacques TRUCHET. Jaquette absente, dos insolé, bel exemplaire. UN INSOLITE de la Pléiade, en effet, cet exemplaire présente les particularités d'avoir la tête dorée et d'être relié dans une basane maroquinée ( Présentation très rare, volume qualifié de "SECRET", tout au plus une quinzaine d'exemplaires de ce texte présenteraient ces caractéristiques [provenance famille Gallimard] ). RARISSIME.‎

Bookseller reference : 492414

Livre Rare Book

Librairie Tiré à Part
Marseille France Francia França France
[Books from Librairie Tiré à Part]

€60.00 Buy

‎HUGO (Victor) - VIGNY (Alfred de)‎

‎Le Roi s'amuse. - Angelo, tyran de Padoue. - Chatterton, drame par le Comte Alfred de Vigny.‎

‎Paris‎

‎Trois ouvrages en un volume in-8 (216 x 136 mm), demi-veau havane, dos lisse orné, tranches mouchetées (reliure de l'époque). "Le Roi s'amuse" est en quatrième édition, chez Renduel, 1833, tome 1 des Drames. "Angelo, tyran de Padoue" est en édition originale, Renduel, 1835. "Chatterton" est également en édition originale, chez Hippolyte Souverain, 1835, ornée d'un frontispice par Edouard May, sur Chine monté. (reliure usagée, mors fendu, coiffe supérieure usagée, coiffe inférieure frottée, rousseurs). // Three volumes bound in one octavo vol. (216 x 136 mm), havana half-calf, smooth spine tooled, sprinkled edges (contemporary binding). "Le Roi s'amuse" is in fourth edition, by Renduel, 1833, vol. 1 of "Drames". "Angelo, tyran de Padoue" is in first edition, Renduel, 1835, vol. VII of "Drames". "Chatterton" is also in first edition, by Hippolyte Souverain, 1835, illustrated with a frontispiece by Edouard May, on pasted China paper. (used binding, joins cracked, top of spine used, bottom of spine rubbed, brownings).‎

Bookseller reference : 000165

Livre Rare Book

Henri Picard et Fils
Paris France Francia França France
[Books from Henri Picard et Fils]

€600.00 Buy

‎Hugo, Victor.‎

‎Le Pape.‎

‎Paris, Calmann Lévy, 1878. In-8, cartonnage à la Bradel postérieur (XXème) sur lequel on a contrecollé le dos et les plats d'origine, faux-titre, titre, 169 pp. Edition originale, exemplaire non coupé. Petits manques et piqûres sur le dos et les plats contrecollés, nombreuses et fortes rousseurs.‎

Bookseller reference : DEZ-5268

Livre Rare Book

Librairie Lang
Caen France Francia França France
[Books from Librairie Lang]

€60.00 Buy

‎HUGNET, Georges‎

‎Le droit de Varech‎

‎Paris Editions de la Montagne 1930 In-8 Broché, couverture rempliée Ed. originale‎

‎Edition originale. Un des 25 exemplaires sur Hollande Van Gelder, numérotés et signés par l'auteur et l'artiste, illustrés de 5 LITHOGRAPHIES originales hors texte d'Eugène BERMAN. >>Bel exemplaire non coupé. Très bon 0‎

Bookseller reference : 013956

Livre Rare Book

Librairie-Galerie Emmanuel Hutin
Paris France Francia França France
[Books from Librairie-Galerie Emmanuel Hutin]

€220.00 Buy

‎HUGNET, Georges‎

‎Le droit de Varech‎

‎Paris Editions de la Montagne 1930 In-8 Broché, couverture rempliée Ed. originale‎

‎Edition originale. Un des 65 exemplaires sur vélin d'Arches, numérotés et signés par l'auteur et l'artiste, illustrés de 5 LITHOGRAPHIES originales hors texte d'Eugène BERMAN. >>Bel exemplaire non coupé. Très bon 0‎

Bookseller reference : 014152

Livre Rare Book

Librairie-Galerie Emmanuel Hutin
Paris France Francia França France
[Books from Librairie-Galerie Emmanuel Hutin]

€150.00 Buy

‎HUGNET Georges‎

‎Le droit de varech‎

‎Editions de la Montagne, Paris 1930, 17x22,5cm, broché.‎

‎Edition originale, un des 400 ex numérotés sur alfa, seul tirage avec 10 Japon, 25 Hollande et 65 vélin. Piqûres sur les gardes, sinon bel exemplaire. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

Bookseller reference : 7205

Livre Rare Book

Le Feu Follet
Paris France Francia França France
[Books from Le Feu Follet]

€60.00 Buy

‎HUGO Victor‎

‎Le Pape‎

‎Calmann-Lévy, Paris 1878, 15x23,5cm, relié.‎

‎Edition originale, un des 15 exemplaires sur Whatman. Reliure à la bradel en pleine percaline rouge, dos lisse orné d'un fleuron doré, pièce de titre de maroquin bleu nuit,double filet et date en queue, reliure de l'époque signée Paul Vié. Précieux envoi autographe signé de Victor Hugo à Leconte de Lisle, poète et chef de file du mouvement parnassien, qui reprendra le fauteuil de Victor Hugo à l'Académie française. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

Bookseller reference : 48336

Livre Rare Book

Le Feu Follet
Paris France Francia França France
[Books from Le Feu Follet]

€8,000.00 Buy

‎HUGO Victor & COLLECTIF‎

‎Le Château du diable in La nouvelle revue française N°306 de la vingt-septième année‎

‎Nrf, Paris 1er mars 1939, 14x23cm, broché.‎

‎Edition originale et pré originale pour le château du diable de Victor Hugo. Nombreuses contributions, dont celles de P.Claudel (le pape Pie XI), J.Benda (Songe d'Eleuthère I), J.Guéhenno (journal de vacances), F-P.Alibert (O fraternel amants), Kierkegaard (le penseur subjectif), J.Giraudoux (choix des élues, fin), V.Hugo (le chateau du diable). Quelques rousseurs sur la couverture sinon bel exemplaire. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

Bookseller reference : 32715

Livre Rare Book

Le Feu Follet
Paris France Francia França France
[Books from Le Feu Follet]

€60.00 Buy

‎HUGUET Henry‎

‎Le périmètre de protection des eaux minérales dans le bassin de Vichy‎

‎Lib. du recueil Sirey & Imp. F. Boisseau, Paris & Toulouse 1943, 16x24,5cm, broché.‎

‎Edition originale. Envoi autographe signé de Henry Huguet. Notre exemplaire est enrichi d'une lettre tapuscrite d'une page signée de l'auteur adressée au même. Préface de Joseph Delpech. Agréable exemplaire. Rare. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

Bookseller reference : 36366

Livre Rare Book

Le Feu Follet
Paris France Francia França France
[Books from Le Feu Follet]

€80.00 Buy

‎HUGO Victor‎

‎Le Rhin‎

‎Jules Renouard & Cie, Paris 1845, 14x23cm, 4 volumes brochés.‎

‎Edition en partie originale car 14 lettres paraissent ici pour la première fois. Manques en pieds des dos des premier, deuxième et quatrième volume, une déchirure sur un mors du quatrième volume, quelques petites rousseurs. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

Bookseller reference : 60222

Livre Rare Book

Le Feu Follet
Paris France Francia França France
[Books from Le Feu Follet]

€150.00 Buy

‎HUGNET Georges‎

‎Le droit de varech‎

‎Editions de la Montagne, Paris 1930, 16,5x22,5cm, broché.‎

‎Edition originale, un des 400 exemplaires numérotés sur alfa. Légères traces d'insolation en tête et en pied du dos, sinon agréable exemplaire. Envoi autographe signé de Georges Hugnet à Georges Charaire. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

Bookseller reference : 70579

Livre Rare Book

Le Feu Follet
Paris France Francia França France
[Books from Le Feu Follet]

€120.00 Buy

‎HUGO Victor JOHANNOT Tony‎

‎Le roi s'amuse‎

‎Eugène Renduel, Paris 1832, 14,5x23,5cm, relié.‎

‎Edition originale illustrée d'un frontispice de Tony Johannot gravé parAndrew, Leloir et Best et collé sur Chine. Reliure en plein maroquin bleu marine de Russie, dos à quatre nerfs sertis de guirlandes dorées, dos également orné de triples caissons dorés et décorés de motifs typographiques dorés, frises dorées en tête et en queue, date dorée en queue, roulettes dorées sur les coiffes, encadrement de triples filets dorés sur les plats agrémentés en écoinçons de motifs typographiques dorés, gardes et contreplats de soie moirée framboise, encadrement de septuples filets dorés sur les contreplats, gardes suivantes de papier caillouté, ex-libris encollé sur une garde, filets dorés sur les coupes, superbe reliure pastiche romantique signée Noulhac. Quelques rousseurs. Exemplaire magnifiquement établi en reliure romantique pastiche de Noulhac. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

Bookseller reference : 77275

Livre Rare Book

Le Feu Follet
Paris France Francia França France
[Books from Le Feu Follet]

€1,200.00 Buy

‎HUGO Victor - YSEUX Sccr. De SIMIER‎

‎Le Roi s'amuse.‎

‎Eugène Renduel Paris 1832 In-8 ( 225 X 100 mm ) de 183 pages, demi-veau caramel à coins, dos à nerfs orné de filets, palettes et fleurons dorés ( Reliure signée de YSEUX Sccr. de SIMIER ). EDITION ORIGINALE ornée d'un frontispice de Tony Johannot gravé par Andrew, Leloir et Best sur Chine monté. De la bibliothèque P.TISSOT ( timbre humide ). Bel exemplaire, non rogné.‎

Bookseller reference : 52807

Livre Rare Book

Librairie Tiré à Part
Marseille France Francia França France
[Books from Librairie Tiré à Part]

€800.00 Buy

‎HUGO Victor‎

‎Les rayons et les ombres‎

‎Un volume in 8 cartonné,dos demi-toile verte,couverture imprimée contrecollée sur les plats.faux-titre,titre,XII,389 pages,non rogné,Delloye éditeur 1840.EDITON ORIGINALE(volume VII des oeuvres complètes)rares rousseurs éparses.Bon exemplaire à grandes marges‎

Bookseller reference : 316

Livre Rare Book

Charbonnel
Bar le Duc France Francia França France
[Books from Charbonnel]

€150.00 Buy

‎HUGO Victor‎

‎Les Burgraves‎

‎trilogie.In 8 broché faux-titre,titre,XXIX 188 pages 2 feuillets E Michard 1843 quelques rousseurs éparses,édition originale‎

Bookseller reference : 2976

Livre Rare Book

Charbonnel
Bar le Duc France Francia França France
[Books from Charbonnel]

€145.00 Buy

‎Hugo, Victor.‎

‎Les quatre vents de l'esprit. Le livre satirique, le livre dramatique, le livre lyrique, le livre épique.‎

‎Paris, Hetzel, Quantin, 1881. 2 volumes in-8, demi chagrin, dos à nerfs ornés de fleurons dorés, titres dorés, faux-titre, titre, 335 pp, faux-titre, titre, 325 pp. Edition originale. Coins légèrement émoussés, menus défauts sur les coupes, coiffes très légèrement frottées, rousseurs éparses.‎

Bookseller reference : DEZ-1436

Livre Rare Book

Librairie Lang
Caen France Francia França France
[Books from Librairie Lang]

€170.00 Buy

‎HUGO Victor‎

‎Les Enfants‎

‎Le Livre des Mères. Vignettes de Froment. Ex-dono manuscrit sur la page de titre. 1/2 chagrin vert, dos à nerfs orné de caissons dorés. Bon Paris Hetzel 1862 1 volume grand in-8°‎

‎édition originale‎

Bookseller reference : 12457

Livre Rare Book

Librairie Seigneur
Voingt France Francia França France
[Books from Librairie Seigneur]

€40.00 Buy

‎Hugo (Victor).‎

‎Les Chansons des rues et des bois.‎

‎Paris Librairie internationale A. Lacroix, Verboeckhen et Cie 1866 In-8, 443 pp. demi-basane rouge, dos à nerfs.‎

‎Véritable édition originale (Vicaire, IV, pp. 334-335) qui a été corrigée par Victor Hugo (et non l'édition de Bruxelles). Dos très légèrement éclairci, quelques rousseurs, sinon bon exemplaire en reliure d'époque. Libraire membre du S.L.A.M. (Syndicat national de la Librairie Ancienne et Moderne) et de la L.I.L.A. (Ligue Internationale de la Librairie Ancienne). N'hésitez pas à prendre contact par mail pour des photographies et des détails supplémentaires, pour des recherches ou des estimations de livres anciens et rares.‎

Bookseller reference : 1860

Livre Rare Book

LIBRAIRIE ANTOINE
Paris France Francia França France
[Books from LIBRAIRIE ANTOINE]

€200.00 Buy

‎HUGO (Victor).‎

‎Les Feuilles d'automne.‎

‎Paris Eugène Renduel 1832 In-8 (21 x 14 cm.) faux-titre, titre, xiii p., frontispice orné d'une vignette de Tony Johannot gravée par Henri Désiré Porret, préface, second faux-titre, 387 pp. 2 ff. non chiffrés de table. Pleine reliure de maroquin brun clair, dos à nerfs, tranches dorées (reliure signé de Chambolle-Duru).‎

‎Edition originale de première émission (la page 81 est numérotée 18, le frontispice est daté de novembre 1831). Splendide exemplaire d'un des premiers chefs-d'oeuvre de Victor Hugo, sans rousseurs, parfaitement relié. (Clouzot p. 87, Carteret, I p. 403, Bertin n°64). Un état supplémentaire de la vignette, tiré sans les vers imprimés en dessous et sur papier vélin est relié en regard de la page de titre. Libraire membre du S.L.A.M. (Syndicat national de la Librairie Ancienne et Moderne) et de la L.I.L.A. (Ligue Internationale de la Librairie Ancienne). N'hésitez pas à prendre contact par mail pour des photographies et des détails supplémentaires, pour des recherches ou des estimations de livres anciens et rares.‎

Bookseller reference : 3401

Livre Rare Book

LIBRAIRIE ANTOINE
Paris France Francia França France
[Books from LIBRAIRIE ANTOINE]

€1,600.00 Buy

‎HUGO Victor‎

‎Les chansons des rues et des bois. Edition originale.‎

‎Couverture souple. Broché. 440 pages. Papier légèrement bruni. Papier de couverture des plats légèement griffé.‎

‎Livre. Cet exemplaire a appartenu à Emile Joulain, poète patoisant angevin. Librairie internationale A. Lacroix - Verboeckhoven et Cie, 1865.‎

Bookseller reference : 109086

Livre Rare Book

Librairie et Cætera
Belin-Beliet France Francia França France
[Books from Librairie et Cætera]

€108.00 Buy

‎HUGO, Victor.‎

‎Les Feuilles d'automne. Deuxième édition.‎

‎Paris : Eugène Renduel (imprimerie d’Everat), 1832. In-8, 222 x 137 : (1 f.), XIII pp., (1 f.), 387 pp., (2 ff.). Demi-maroquin bleu à coins, filets dorés, dos lisse orné de fers rocailles, tête dorée, non rogné (reliure de l’époque).‎

‎Édition originale, avec mention fictive de « Deuxième édition », de cet « ouvrage capital parmi les Poésies de Victor Hugo » selon Carteret. Elle comprend deux pages de titre. La première imprimée, la seconde ornée d’un titre et d’une vignette gravés sur bois par Porret d’après une composition de Tony Johannot. Ce second titre est daté « novembre 1831 ».Exemplaire présumé de Sophie Duvaucel (1789-1867), femme de lettres, belle-fille de Georges Cuvier et amie proche notamment de Stendhal et de Mérimée. Une signature « Duvaucel », autographe ?, figure au verso de la première garde et un cachet qui reproduit cette signature a été apposé sur le titre illustré.Exemplaire en reliure de l’époque, relié sans le faux titre, enrichi d’une petite lettre autographe signée de Victor Hugo, une page in-32, datée du 2 juin. Il ne s’agit que d’une lettre de remerciement : « Je vous remercie, Monsieur, et je serai heureux moi-même de pouvoir vous être agréable. V.H. »Quelques traces de frottements au dos et aux coins. Rousseurs.Bibliographie : Carteret, I, 403. – Bertin, n°65.‎

Bookseller reference : 1601

Livre Rare Book

Librairie Busser
Savigny sur Orge France Francia França France
[Books from Librairie Busser]

€600.00 Buy

‎HUGO Victor‎

‎LES CHANTS DU CRÉPUSCULE. Oeuvres complètes, Poésies, tome V (5)‎

‎1835 Paris, Eugène Renduel, 1835. Édition originale parue dans la première édition collective des "Oeuvres de Victor Hugo". In-8 de [2 ff.] - 334 pp. - [2 ff.], bien complet du dernier feuillet portant la nomenclature des oeuvres de Victor Hugo, qui manque souvent. Avec l'erreur de pagination de la 334, notée 354. Reliure bradel noisette, titre doré noté simplement "Poésie". Bon état, intérieur frais. Ex-libris de la comtesse Baillet de La Tour collé au contreplat.‎

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Le Livre Penseur
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‎HUGO (Victor).‎

‎Les Chansons des rues et des bois.‎

‎Paris, Librairie internationale, 15 boulevard Montmartre, A. Lacroix, Verboeckhonven et Cie, éditeurs A Bruxelles, A Leipzig et à Livourne, 1865. In-8 ; demi-chagrin rouge, dos à 4 nerfs, plats marbrés, 440 pp., y compris le faux-titre (au v°, marque de l'imprimeur), le titre, la préface datée d'octobre 1865 et "Le Cheval". La préface et "Le Cheval" sont paginés en chiffres romains (XVI pp).‎

‎Edition originale. Les Chansons des rues et des bois ont paru simultanément à Paris et à Bruxelles, quoique l'édition française à la date de 1866 soit la vraie édition originale. Photos sur demande.‎

Bookseller reference : 19590

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Livres de A à Z
Paris France Francia França France
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€400.00 Buy

‎HUGO (Victor).‎

‎Les Travailleurs de la mer.‎

‎Bruxelles, Librairie Internationale A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, éditeurs, 1866. 3 volumes in-8. Tome I : VIII pp,(fx-titre, au v° : Bruxelles, Typ. A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie, titre, dédicace et préface) et 328 pp. - Tome II : (2) ff., 327 pp. - Tome III : (2) ff., 279 pp, plus 32 pp du catalogue éditeur A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie. Demi-chagrin bleu nuit, dos à 5 nerfs très fins avec pointillés dorés, caissons de filets à froid, dorés pour nom d'auteur, titre et tomaison, (reliure de l'époque). Ce roman est dédié à l'île de Guernesey et à ses habitants : « Je dédie ce livre au rocher d'hospitalité et de liberté, à ce coin de vieille terre normande où vit le noble petit peuple de la mer, à l'île de Guernesey, sévère et douce, mon asile actuel, mon tombeau probable. » V. H.‎

‎Édition originale parue le 12 mars 1866 à Bruxelles. " Les grandes uvres littéraires de l'exil ont donné lieu, par la volonté expresse de Hugo, à des éditions dédoublées. L'une, imprimée à Paris, était destinée à la France, l'autre, publiée à Bruxelles par Lacroix, Verbckhoven et Cie. était pour l'étranger. Ces éditions étaient régies par un même contrat et Hugo tenait à ce qu'elles sortissent le même jour. " Le chef-d'uvre de Victor Hugo romancier" (Gaétan Picon). On sait l'influence considérable et immédiate qu'eut ce roman d'une grande puissance poétique, dont on trouve trace dans, par exemple, le Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne: la lutte de l'équipage du Nautilus contre le calmar géant y fait ainsi écho à celle de Gilliatt contre le poulpe Hommage ou coïncidence, Verne situera l'action de son roman (paru trois ans plus tard) précisément en 1866, donc l'année de cette première édition des Travailleurs de la mer.". Le Docteur Michaux dans son article du Bulletin du Bibliophile du 1er décembre 1928 donne les raisons qui lui font considérer l'édition de Bruxelles comme la véritable édition originale. Le 24 décembre 1865, Victor Hugo écrivait à Verboeckhoven : " ... Pour la réimpression à Paris, la haute main, va sans dire, à Mrs A. Vacquerie et P. Meurice... ". Le Dr Michaux ajoute : " L'édition de Paris contient le plus de fautes : on pourrait donc conclure qu'elle est l'originale ; mais ces fautes sont presque toutes typographiques... L'incorrection réellement excessive de l'édition de Paris explique la note de V. Hugo, apposée précisément sur un exemplaire des Travailleurs de la mer recommandant " l'emploi des éditions belges princeps pour l'impression des éditions futures ". Bel exemplaire sans rousseurs. Photos sur demande.‎

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Livres de A à Z
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‎HUGO Victor‎

‎Les Chansons des rues et des bois.‎

‎A. Lacroix, Verboeckhoven & cie 1866 In-8 broché, VI- 413 pp. Second plat corné sinon bon exemplaire.‎

‎Edition originale. “Le coeur de l’homme a un recto sur lequel est écrit Jeunesse, et un verso sur lequel est écrit Sagesse. C’est ce recto et ce verso qu’on trouvera dans ce livre”. Bon état d’occasion‎

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Librairie de l'Avenue
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‎HUGO Victor‎

‎Les feuilles d’automne‎

‎Eugène Renduel 1832 In-8 demi-basane cerise, dos lisse orné de filets, roulettes et d’un fleuron à froid, XIII- 387 - 2 ff. Page de titre illustrée par Tony Johannot gravée par Porret. Reliure un peu ternie, deux coins en tête émoussés et lég. cornés, quelques pales rousseurs éparses. Bon exemplaire en élégante reliure romantique du temps.‎

‎Edition originale. “Ouvrage capital parmi les poésies de Victor Hugo, rare." (Carteret) Bon état d’occasion‎

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‎HUGUES Clovis‎

‎Les evocations. Poesies.‎

‎1885 P. Charpentier, 1885. Petit in-8,reliure demi chagrin rouge,dos frotte orne de fleurons dores, 354 pp.rousseurs, Edition originale complète en 1 volume. (Vicaire Tome 4).‎

‎Les joies de prison.Les larmes des autres.Les pêchés du candidat.Pour les bébés.Au hasard du rêve.Les loisirs de l'expulsé.Sonnets pour elle.‎

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Livres Anciens Komar
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‎HUGO Victor‎

‎Les Burgraves‎

‎E. Michaud, Paris 1843, 14,5x23,5cm, relié.‎

‎Edition originale. Reliure à la bradel en demi percaline bleu-gris à coins, dos lisse orné d'un motif floral stylisé doré, date et double filet dorés en queue, pièce de titre de chagrin marine comportant un petit manque angulaire en tête, plats de papier marbré, couvertures conservées, reliure signée de Champs. Envoi autographe signé de Victor Hugo à son ami le critique littéraire Henri Trianon. Petite correction manuscrite sur la première page de l'introduction, quelques piqûres sur les pages de titre et de faux-titre. Provenances : des bibliothèques Morizet, Raymond Boueil avec son ex-libris gravé, Maurice Escoffier (Le mouvement romantique N°1557), Robert Schumann avec ses initiales manuscrites (1965, N°207) et Philippe Zoummerouff (2001, N°62). - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

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Le Feu Follet
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‎HUGO Victor‎

‎Les chants du crépuscule‎

‎Eugène Renduel, Paris 1835, 14x21,5cm, relié.‎

‎Édition originale. Reliure en demi cuir rouge de Russie à coins, dos à quatre nerfs orné de filets et de doubles caissons dorés, date en queue dans un cartouche, contreplats et gardes de papier à la cuve, rares couvertures et dos conservés, tête dorée sur témoins, reliure signée de Bernasconi. Le feuillet de nomenclature des uvres de Victor Hugo est bien présent. Quelques traces de pliure sur certains feuillets. Un précieux poème autographe de Victor Hugo intitulé «La pauvre fleur disait au papillon céleste», sur deux feuillets repliés, a été monté sur onglet en regard de la version définitive adoptée par l'auteur et imprimée page 223 du recueil. Il s'agit d'une première version, composée de quatre quatrains. Ces vers seront repris avec quelques variantes par Hugo dans la version définitive, augmentée toutefois de quatre nouveaux quatrains. Ce poème a été composé par Hugo pour sa maîtresse Juliette Drouet, rencontrée deux ans auparavant. Il symbolise la nature de leur relation - le poète pris dans sa vie conjugale et littéraire, la jeune femme condamnée à l'attendre -, et aura une grande importance dans leur imaginaire commun: Juliette Drouet citera fréquemment le vers «Et moi je reste seule à voir tourner mon ombre / À mes pieds!» dans ses lettres d'amour à Victor Hugo. On retrouve également le double motif de la fleur et du papillon aux côtés de leurs initiales entrelacées, dans le décor peint du salon chinois provenant de Hauteville Fairy, résidence de Juliette Drouet à Guernesey, décor conçu par l'écrivain lui-même et aujourd'hui conservé à la Maison Victor Hugo à Paris. Bel exemplaire non rogné, établi dans une charmante reliure signée, enrichi d'un très rare poème autographe de Victor Hugo écrit pour Juliette Drouet. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

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Le Feu Follet
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‎HUGO Victor‎

‎Les misérables‎

‎A. Lacroix, Verboeckhoven & Cie, Bruxelles 1862, 15x21cm, 10 volumes reliés.‎

‎Edition originale sans mention, parue simultanément avec celle de Paris. Reliures en demi basane aubergine, dos lisses ornés de filets estampés à l'or, plats de papier marbré, discrètes restaurations principalement sur les coiffes, reprise de teinte sur l'ensemble des volumes, reliures de l'époque. Quelques petites rousseurs marginales, une petite mouillure angulaire sans atteinte au texte aux deux derniers cahiers du quatrième volume, une autre mouillure très pâle à la table de ce même volume. Pâle et petite mouillure à l'angle inférieur des pages 29 à 38 du sixième tome. A la table du volume huit, une petite rousseur se poursuivant sur quelques feuillets, ainsi qu'une claire mouillure au coin supérieur des tous derniers. En guise d'ex-libris, un feuillet blanc portant le nom du premier propriétaire : Alfred Jeanneret, très joliment calligraphié à l'encre noire, a été relié en tête de chaque volume. L'édition originale des Misérables fut légalement établie par trois éditeurs différents, Pagnerre en France, Lacroix en Belgique et Steinacker en Allemagne, sous l'égide de l'éditeur officiel A. Lacroix, Verboeckhoven & Cie. Une des deux éditions originales parues le 3 avril 1862 simultanément à Bruxelles chez Lacroix et Verboeckhoven et à Paris chez Pagnerre. La question de la prévalence d'une édition sur l'autre agite depuis longtemps le monde de la bibliophilie et les bibliographes sont restés divisés sur cette épineuse question. Carteret et Vicaire par exemple assuraient que l'édition parisienne devait être privilégiée, tandis que Vanderem et Clouzot donnaient la primeur à l'édition belge. Plus qu'une simple question de chronologie, cette dispute bibliographique révèle la complexité de la notion d'édition originale et l'importance symbolique qu'elle revêt pour l'histoire littéraire et en particulier pour cette uvre magistrale qui compte parmi les plus importantes de la littérature mondiale. Etrangement, sans que cette question ait été réellement tranchée, l'édition de Bruxelles est aujourd'hui communément décrite comme antérieure à celle de Paris, tandis que l'édition de Leipzig est tout simplement ignorée. Les Misérables seraient donc parus le 30 ou 31 mars chez Lacroix et le 3 avril chez Pagnerre. Les arguments de cette antériorité belge sont cependant tous réfutables, et dès 1936, Georges Blaizot en avait démontré la fragilité. Le premier argument s'appuie sur une lettre de Victor Hugo adressée à Lacroix de 1865 et dans laquelle, le poète qualifia lui-même l'édition belge de «princeps»: «Typographiquement, il faut se régler en tout sur l'édition belge princeps des Misérables, en dilatant plutôt qu'en resserrant» écrit-il au sujet des Travailleurs de la mer qui paraîtront en 1866. Or cette désignation de Hugo n'est en aucun cas une indication bibliographique, comme l'explique Georges Blaizot, dénonçant l'interprétation abusive de P. de Lacretelleet du Dr Michaux : «Le poète précise un point, un seul, très simple, très clair, très précis: l'édition belge princeps (c'est-à-dire la première parue des éditions belges) doit servir de type aux éditions futures. Il dit cela, il dit bien cela, il ne dit que cela.» (Georges Blaizot in Le Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire, 1936). En effet à la fameuse édition in-8 succèdera une plus modeste édition in-12 en octobre de la même année. Le second argument est plus important. Il s'appuie sur une lettre d'Adèle Hugo à son mari relatant la rocambolesque aventure de la publication française quatre jours avant la date prévue. Cette lettre sera partiellement reproduite en 1904 dans les uvres complètes publiées par Meurice et Simon, avec la date supposée du «[31 mars 1862]». Adèle y raconte les motifs de la précipitation éditoriale française: «Auguste [Vacquerie] nous apprend que Les Misérables paraissent sous trois jours. Étonnement mêlé de satisfaction. Auguste me raconte qu'ils comptaient faire paraître Les Misérables le 7 avril; que le matin [Noël] Parfait était accouru effaré chez [Paul] Meurice lui dire qu'il sortait de voir aux mains de [Paul] Siraudin, un exemplaire des Misérables qu'il avait acheté la veille à Bruxelles.» Ce témoignage et la datation de la lettre dans ces notes de l'éditeur sont sans doute à l'origine de l'affirmation de l'antériorité de la publication belge. De fait, il est indéniable qu'à cette date, l'édition française n'a pas encore paru, puisque l'imprimeur Claye ne déposera les deux tomes parisiens aux Archives nationales que le lendemain, le 1er avril 1862. L'édition de Lacroix serait donc, en ce sens, véritablement «princeps». La lettre d'Adèle, n'est en fait pas du 31 mars mais a été écrite sur trois jours: «commencée dimanche (donc le 30 mars) et finie aujourd'hui [mardi] premier avril». Elle supposerait donc une existence de volumes brochés à Bruxelles dès le 29 mars (et sûrement pas le 30 qui était un dimanche). Or au même moment, Hugo et Lacroix étaient en pleine tractation épistolaire pour régler cette délicate question de la date de parution prochaine: «Mon cher maître, écrivait Lacroix le 30 mars, nous avons tout combiné pour le 4 avril, (...) il faut qu'à Paris l'ouvrage paraisse aussi cette semaine». De son côté Hugo, le 1er avril, avertissait son éditeur : «on prétend que le livre qui ne peut (...) paraître à Paris que le 7, paraîtra le 3 partout; de sorte que Paris, cur du succès, serait servi le dernier. Ce serait là une faute incalculable. Paris servi après tout le monde, c'est le succès attaqué à sa source». Tandis qu'à Paris, Meurice, Vacquerie et Pagnerre précipitent la parution française pour contrer les belges qui «ont tenté de jouer un tour» aux français, comme le rapporte Adèle à son mari, à Guernesey, Hugo hausse le ton auprès de son éditeur en martelant l'importance de l'édition française: «la simultanéité, bien; mais s'il devait y avoir une priorité, c'était pour Paris.» Quid de la parution bruxelloise en mars? Aucune autre mention que l'aventure de Siraudin (relatée par Adèle qui le tient de Vacquerie rapportant les propos de Parfait à Meurice) ne confirme sérieusement cette hypothèse. Les journaux belges, principale préoccupation du clan parisien: « les journaux de Paris ne se soucieraient pas d'annoncer ce livre (...) après les journaux belges et de devenir leur déversoir et leur succursale », ne font encore aucune relation de cette uvre très attendue, sinon l'Indépendance Belge qui annonce tour à tour le 30 mars: «En vente chez tous les libraires» et le 1er avril: «Demain paraît enfin la première partie des Misérables». Conformément à la stratégie éditoriale de Hugo, les premiers extraits de l'uvre ne seront publiés que le 2 avril, notamment dans Le Temps qui annonce depuis la veille une parution simultanée en France et en Belgique le 4 avril, et dans Le Journal des Débats, où l'article signé Jules Janin est en fait de la main de Meurice, en raison de l'urgence décrite par Adèle: «Je ne puis parler du livre ce soir puisque je ne le connais pas, dit Janin, faites vous-même la chose, Meurice.». Y a-t-il eu alors véritablement une publication belge en mars, ou les quelques exemplaires qui ont sans doute en effet circulé avant la parution officielle et simultanée en France et en Belgique ne sont qu'un accident isolé et sans signification? L'étude de la correspondance de Hugo montre qu'en fait de mauvais «tour» des Belges, il s'agit simplement d'une confusion de dates imputable à ... Victor Hugo lui-même. C'est en effet Hugo qui a transmis de fausses intentions de parution simultanée le 7 avril à Vacquerie et Meurice, alors qu'il avait pressé Lacroix pour que tout fut prêt le 4 avril. Il a ainsi semé le doute et l'incompréhension chez les deux éditeurs. (cf. Bernard Leuilliot, Victor Hugo publie les Misérables, p. 240) Les deux premiers tomes, intitulés Fantine, seront finalement mis en vente le 3 avril, en France, en Belgique, mais également en Allemagne et dans de nombreux autres pays ayant reçu les exemplaires imprimés par Lacroix. Sans doute est-ce un de ces exemplaires brochés en avance pour être expédiés jusqu'en Amérique Latine que s'est procuré Siraudin. Lacroix informait justement Hugo le 30 mars : «tout est tiré, tout était broché et les expéditions pour l'étranger en partie faites ». Il n'y a donc pas lieu de supposer une quelconque antériorité d'une édition sur l'autre. Et c'est en parfaite entente qu'Adèle, Charles, Paul de Saint-Victor, Vacquerie, Lacroix et Pagnerre fêteront le 3 avril au soir chez Meurice l'«éclatante victoire simultanée en tous pays, le jour même de la mise en vente à Paris, à Bruxelles, à Londres, à Milan, à Naples, à St. Pétersbourg» comme l'écrit Lacroix le soir même à l'écrivain qui vient de le faire entrer dans l'histoire de l'édition. Le succès est tel pour ces deux premiers volumes que, comme le craignait Victor Hugo, le tirage (6.000 exemplaires selon Hovasse et 7.000 selon L.C. Michel in la revue anecdotique du 15 avril 1862) de Pagnerre est épuisé très rapidement: «Le 6, on eût battu toutes les librairies de la rive gauche et de la rive droite, pour en trouver un exemplaire». On puise donc 1.000 exemplaires dans les 5.000 exemplaires de Bruxelles destinés au marché belge et étranger, pour créer une fausse «deuxième édition» française qui est en réalité l'édition originale belge avec une nouvelle page de titre. Mais dès le 10 avril, Pagnerre est obligé de réaliser un nouveau tirage, qui sera prêt le 17 grâce aux empreintes prudemment réalisées par l'imprimeur Claye lors du premier tirage. Seules les pages de titre sont réalisées «sur le mobile» en rouge et noir avec des capitales antiques «un des joyaux de son matériel typographique». En tout, si l'on en croit les chiffres sans doute trop optimistes (d'après Hovasse) de la Revue anecdotique et la correspondance des éditeurs, les différents tirages de cette première partie seront de près de 15.000 exemplaires à l'adresse parisienne et 12.000 à l'adresse bruxelloise, plus 3.000 exemplaires imprimés à Leipzig chez Steinacker. Cette dernière, parue en petit format, également dès le 3 avril, mériterait sans doute une plus grande attention, car en plus de participer des éditions originales, elle répond à une demande pressante de Hugo de proposer immédiatement une édition bon marché pour permettre à tous d'accéder à son uvre, comme celle qu'établira Lacroix, peu après. La seconde et troisième partie paraîtront en revanche avec un léger décalage, le 15 mai à Paris, et entre le 16 et le 19 mai à Bruxelles, à cause d'un fâcheux accident de machine à vapeur (cf. lettre de Lacroix à Hugo du 11 mai 1862). Heureusement, le 30 juin, Bruxelles et Paris seront parfaitement synchrones pour faire paraître les quatre derniers volumes. Toutefois, le concept d'édition originale n'est pas qu'une affaire de date. Les défenseurs de la thèse belge soulignent que c'est à Bruxelles que sont envoyées les corrections des épreuves et que, comme l'affirme paradoxalement Vicaire, Pagnerre n'est que le «dépositaire» du véritable et unique éditeur, Lacroix et Verboeckhoven & Cie. Dès 1936, Georges Blaizot rétorquait dans Le Bulletin du bibliophile que Pagnerre n'a aucunement pris l'ouvrage de Lacroix en dépôt, mais qu'il «a véritablement établi, imprimé et vendu une édition des Misérables». Réduire Pagnerre à un relais territorial consiste en fait à méconnaître la complexité de l'aventure éditoriale de cette uvre majeure, dont l'enjeu n'est pas, pour le poète exilé, une simple affaire financière. Avec Napoléon le Petit et Les Châtiments, Hugo a démontré au pouvoir impérial que le bannissement de l'homme n'entamait en rien la puissance de son verbe. Au contraire, cet exil insulaire ne pouvait que faire écho à celui d'un illustre prédécesseur. La seule arme de l'Etat est donc la censure. Et c'est cette épée de Damoclès qui va désormais commander les stratégies de publication de Hugo et de ses éditeurs. En 1856, la parution des Contemplations est ainsi la répétition générale des Misérables: Association d'éditeurs, publication simultanée en France et en Belgique, correction unique d'épreuves... Hugo songea même déjà à diviser la publication pour duper le censeur: «La 1ère livraison paraît; c'est le premier livre, Aurore, une géorgique, une bucolique, une églogue. On se jette dessus avec d'autant plus d'avidité qu'on craint que l'ouvrage ne soit interdit et que c'est presque du fruit défendu. Que fera le gouvernement? Arrêtera-t-il cela? quoi! ce livre, Aurore: cette poésie fleur de mauve et rose tendre? - il serait inouï, fabuleux, grotesque, ineffable de ridicule; et en même temps que les frais de la tentative du côté des éditeurs seraient six fois moindres, l'odieux de l'instruction serait pour l'empire dix fois plus grand.» Ces précautions, sans doute inutiles pour le sage recueil de poèmes que sont Les Contemplations, seront la matrice de la publication des Misérables, immense cri d'alarme contre les inégalités qui ne pouvait qu'attiser la colère de l'Institution impériale. Il fallait donc nécessairement que le grand uvre de Hugo déferle sur le monde en une seule et grande vague. Si la censure empêchait l'uvre de paraître à Paris, elle viendrait de partout ailleurs, et si on lui fermait les frontières, elle serait déjà dans la capitale. Impression multiple, synchronisation et division de l'uvre étaient la clé de la réussite de cet habile jeu du chat et de la souris. À cette menace s'ajoutait celle plus prosaïque de la contrefaçon qu'il fallait prendre de court. Un mois après la sortie de Fantine, les deux premiers volumes du roman, près de dix éditions pirates circulaient en Europe. Albert Lacroix aurait bien souhaité entreprendre seul cette épopée et diffuser en France ses exemplaires, comme il le fit pour le reste du monde. Hugo, malgré l'insistance de Hetzel - qui le courtisait depuis longtemps pour obtenir ce Graal - avait explicitement choisi ce jeune éditeur belge inconnu et inexpérimenté, au détriment de ses habituels partenaires. Lacroix et Verboeckhoven sont les seuls éditeurs et le font savoir sur chaque volume, belge ou français. Ainsi, en regard des pages de titre de l'édition parisienne est-il inscrit «éditeur: Lacroix et Verboeckhoven & Cie». Et La Revue Anecdotique de commenter: «L'édition française originale de Paris n'a été faite que pour éviter les formalités de douane.» La réalité est pourtant plus complexe et si Lacroix n'a pu imposer son adresse en pied des pages de titre de l'édition parisienne, c'est que Pagnerre n'est pas un simple relais de l'éditeur belge. Au contraire, Pagnerre est, de fait, le premier détenteur des droits de publication des Misérables. En effet, en 1832, Hugo signe avec l'éditeur de Notre-Dame de Paris, Gosselin, un premier traité promettant son prochain «roman en deux volumes in-8». Puis en 1848, ils précisent ensemble, par un nouveau contrat, le titre de ce roman: Les Misères «dont le rythme [d'écriture] est devenu celui d'une période d'achèvement» (Leuilliot, p.18). Mais la révolution de 1848 puis l'exil du poète mirent un terme au «livre des Misères» dont Charles Hugo annonçait l'imminente parution dansL'événement du 31 juillet 1848. Ainsi lorsque, douze ans plus tard, Hugo reprend son uvre par ces mots : «14 février (1848) (ici le pair de France s'est interrompu, et le proscrit a continué:) 30 décembre 1860 Guernesey.», il est encore lié à son ancien éditeur dont le successeur n'est autre que Laurent Pagnerre. L'hériter de la maison Gosselin-Renduel n'est d'ailleurs pas inconnu de Victor Hugo puisqu'il fut un des trois associés (avec Hetzel et Lévy) qui publièrent Les Contemplations et est toujours l'éditeur du fils de Hugo, François-Victor. Victor Hugo vend donc son roman à Lacroix, à charge pour lui de négocier avec Pagnerre le rachat des droits au successeur de Gosselin et Renduel. «J'ai vendu aujourd'hui Les Misérables à MM. A. Lacroix et Verboeckhoven et Cie, de Bruxelles, pour 12 années moyennant 240.000 fr. argent et 60.000 fr. éventuels. Ils acceptent le traité Gosselin-Renduel. Le contrat a été signé ce soir.». Mais plutôt que de vendre ses droits, Pagnerre préfère échanger avec Lacroix son traité de 1832-1848 contre un droit d'exclusivité de la diffusion en France. La valeur symbolique de l'édition de Pagnerre ne cède ainsi en rien à celle de Lacroix, et l'éditeur parisien est, par son histoire, lié aux origines même du roman. Quant aux épreuves, elles sont corrigées sur l'impression belge par la volonté de Lacroix en dépit de l'insistance de Hugo: «songez quel avantage il y aurait pour vous à m'envoyer les épreuves de l'édition de Paris» (Lettre à Lacroix du 12 janvier 1862). Même si Lacroix feint d'ignorer cette proposition, il n'en demeure pas moins que les bonnes feuilles doivent être envoyées à Meurice pour parfaire le travail: «Il importe que l'édition parisienne soit page à page et ligne à ligne identique à l'édition belge. La rapidité et la sûreté des corrections sont à ce prix, et de cette façon Meurice pourra donner les bons à tirer. Autrement, je serais obligé de demander la dernière épreuve de chaque feuille.» Enfin, une archive du fonds Victor Hugo nous apprend que l'auteur avait explicitement demandé à Lacroix sur l'épreuve de la page de titre que soient mises en regard les deux éditions bruxelloises et parisiennes sur une page de titre commune: «Je crois qu'il faudrait mettre sur deux colonnes en regard Paris Pagnerre | Bruxelles A. Lacroixen répétant cela sur la double édition de Paris ». Or, même si Lacroix n'a (volontairement?) pas retenu la proposition (bien qu'il ait pris en compte les autres corrections de la page), la signification de cette note est limpide: pour Hugo, il n'y a pas deux éditions, mais une seule, dont l'impression devait être divisée en deux lieux stratégiques pour des raisons tout à la fois politiques (le risque de censure de ce brûlot magistral), sociales (la diffusion internationale d'une uvre à portée universelle) et économiques (le risque de contrefaçon du plus grand romancier du XIXe). Georges Blaizot concluait en 1936, que les deux éditions étaient des surs jumelles. Il réfutait en cela l'ancienne rumeur prétendant que, dans l'édition parisienne, « un certain nombre de phrases ayant paru dangereuses pour la France, ont été modifiées» (Vicaire). Cette croyance est cependant imputable à une malheureuse erreur de Victor Hugo lui-même qui, le 24 décembre 1865, écrivait à Verboeckhoven:«Il va sans dire encore que si un mot ou une ligne semblait dangereuse pour Paris, il faudrait l'éliminer, comme on a fait pour Les Misérables, édition Claye». Or Georges Blaizot souligne qu'il s'agit là d'une mauvaise mémoire de Victor Hugo et que, grâce à la relecture attentive de Meurice et Vacquerie, qui «tenaient avant tout à ce que l'édition de Paris ne fût pas inférieure à l'autre», il n'y eut aucune coupe unilatérale.«Victor Hugo aura ignoré ou oublié ce détail.» (Dr Michaux cité par G. Blaizot). Pourtant, il y a bien des différences (échappées à l'attention de ces bibliographes) entre les deux éditions, mais ce ne fut pas au détriment de la version parisienne, bien au contraire. C'est en effet à son meilleur ami et factotum Paul Meurice, qui, durant les dix-huit années de l'exil, fut responsable de la publication, des relectures et des corrections des uvres de Victor Hugo en France et donc de l'édition Pagnerre des Misérables, que l'écrivain communiqua ses ultimes corrections, non de simple forme, mais de fond. Ces corrections seront transmises également à Lacroix, mais trop tard, et l'éditeur belge avertit Hugo que celles-ci n'apparaîtront que dans sa seconde édition. C'est ainsi que l'édition de Pagnerre se vit enrichie de deux modestes mais signifiantes réflexions qui font défaut à l'édition bruxelloise, dans l'important chapitre de Waterloo: «Le fond de ce prodigieux capitaine, c'était l'homme qui, dans le rapport au Directoire sur Aboukir, disait: Tel de nos boulets a tué six hommes.»; «Tel point du champ de bataille dévore plus de combattants que tel autre, comme ces sols plus ou moins spongieux qui boivent plus ou moins vite l'eau qu'on y jette. On est obligés de reverser là plus de soldats qu'on ne voudrait. Dépenses qui sont l'imprévu.». Plus que des surs jumelles, donc, les deux impressions sont une seule et même uvre éditoriale qui porte et incarne l'ubiquité de leur immense auteur. Seul sur son rocher, et pourtant omniprésent, Hugo envahit l'espace public, poétique et politique avec une tragédie romanesque universelle qui traverse les continents (pas moins de neuf traductions en cours dès avril 1862). Véritable soufflet à l'Empire de Napoléon III, l'uvre de Victor Hugo s'inscrit immédiatement et irrémédiablement comme un mythe laïc fondateur, illustrant la devise républicaine de 1848 puis de 1879 : Liberté - Egalité - Fraternité. Rare et bel exemplaire de l'édition originale sans mention établi en reliure uniforme de l'époque. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

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Le Feu Follet
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‎HUGO Victor‎

‎Les Misérables‎

‎A. Lacroix, Verboeckhoven & Cie, Bruxelles 1862, 14,5x22cm, 10 volumes reliés.‎

‎Edition originale sans mention parue concomitamment avec l'édition de Paris chez Pagnerre. Reliures en demi basane bleu marine, dos à quatre fins nerfs sertis de doubles filets dorés et ornés de caissons dorés richement décorés, plats de cartonnage bleu marine, gardes et contreplats de papier caillouté, tranches mouchetées, reliures anglaises de l'époque. Rousseurs éparses,page de titre du troisième volume légèrement et marginalement salie, quelques épidermures sur certains plats et quelques accrocs sur certaines tranches, certains mors comportant des restaurations. Une correction à l'encre page 208 du volume 3. L'édition originale des Misérables fut légalement établie par trois éditeurs différents, Pagnerre en France, Lacroix en Belgique et Steinacker en Allemagne, mai cette dernière sous l'égide de l'éditeur officiel A. Lacroix, Verboeckhoven & Cie. La question de la prévalence d'une édition sur l'autre agite depuis longtemps le monde de la bibliophilie et les bibliographes sont restés divisés sur cette épineuse question. Carteret et Vicaire par exemple assuraient que l'édition parisienne devait être privilégiée, tandis que Vanderem et Clouzot donnaient la primeur à l'édition belge. Plus qu'une simple question de chronologie, cette dispute bibliographique révèle la complexité de la notion d'édition originale et l'importance symbolique qu'elle revêt pour l'histoire littéraire et en particulier pour cette uvre magistrale qui compte parmi les plus importantes de la littérature mondiale. Etrangement, sans que cette question ait été réellement tranchée, l'édition de Bruxelles est aujourd'hui communément décrite comme antérieure à celle de Paris, tandis que l'édition de Leipzig est tout simplement ignorée. Les Misérables seraient donc parus le 30 ou 31 mars chez Lacroix et le 3 avril chez Pagnerre. Les arguments de cette antériorité belge sont cependant tous réfutables, et dès 1936, Georges Blaizot en avait démontré la fragilité. Le premier argument s'appuie sur une lettre de Victor Hugo adressée à Lacroix de 1865 et dans laquelle, le poète qualifia lui-même l'édition belge de «princeps»: «Typographiquement, il faut se régler en tout sur l'édition belge princeps des Misérables, en dilatant plutôt qu'en resserrant» écrit-il au sujet des Travailleurs de la mer qui paraîtront en 1866. Or cette désignation de Hugo n'est en aucun cas une indication bibliographique, comme l'explique Georges Blaizot, dénonçant l'interprétation abusive de P. de Lacretelleet du Dr Michaux : «Le poète précise un point, un seul, très simple, très clair, très précis: l'édition belge princeps (c'est-à-dire la première parue des éditions belges) doit servir de type aux éditions futures. Il dit cela, il dit bien cela, il ne dit que cela.» (Georges Blaizot in Le Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire, 1936). En effet à la fameuse édition in-8 succèdera une plus modeste édition in-12 en octobre de la même année. Le second argument est plus important. Il s'appuie sur une lettre d'Adèle Hugo à son mari relatant la rocambolesque aventure de la publication française quatre jours avant la date prévue. Cette lettre sera partiellement reproduite en 1904 dans les uvres complètes publiées par Meurice et Simon, avec la date supposée du «[31 mars 1862]». Adèle y raconte les motifs de la précipitation éditoriale française: «Auguste [Vacquerie] nous apprend que Les Misérables paraissent sous trois jours. Étonnement mêlé de satisfaction. Auguste me raconte qu'ils comptaient faire paraître Les Misérables le 7 avril; que le matin [Noël] Parfait était accouru effaré chez [Paul] Meurice lui dire qu'il sortait de voir aux mains de [Paul] Siraudin, un exemplaire des Misérables qu'il avait acheté la veille à Bruxelles.» Ce témoignage et la datation de la lettre dans ces notes de l'éditeur sont sans doute à l'origine de l'affirmation de l'antériorité de la publication belge. De fait, il est indéniable qu'à cette date, l'édition française n'a pas encore paru, puisque l'imprimeur Claye ne déposera les deux tomes parisiens aux Archives nationales que le lendemain, le 1er avril 1862. L'édition de Lacroix serait donc, en ce sens, véritablement «princeps». La lettre d'Adèle, n'est en fait pas du 31 mars mais a été écrite sur trois jours: «commencée dimanche (donc le 30 mars) et finie aujourd'hui [mardi] premier avril». Elle supposerait donc une existence de volumes brochés à Bruxelles dès le 29 mars (et sûrement pas le 30 qui était un dimanche). Or au même moment, Hugo et Lacroix étaient en pleine tractation épistolaire pour régler cette délicate question de la date de parution prochaine: «Mon cher maître, écrivait Lacroix le 30 mars, nous avons tout combiné pour le 4 avril, (...) il faut qu'à Paris l'ouvrage paraisse aussi cette semaine». De son côté Hugo, le 1er avril, avertissait son éditeur : «on prétend que le livre qui ne peut (...) paraître à Paris que le 7, paraîtra le 3 partout; de sorte que Paris, cur du succès, serait servi le dernier. Ce serait là une faute incalculable. Paris servi après tout le monde, c'est le succès attaqué à sa source». Tandis qu'à Paris, Meurice, Vacquerie et Pagnerre précipitent la parution française pour contrer les belges qui «ont tenté de jouer un tour» aux français, comme le rapporte Adèle à son mari, à Guernesey, Hugo hausse le ton auprès de son éditeur en martelant l'importance de l'édition française: «la simultanéité, bien; mais s'il devait y avoir une priorité, c'était pour Paris.» Quid de la parution bruxelloise en mars? Aucune autre mention que l'aventure de Siraudin (relatée par Adèle qui le tient de Vacquerie rapportant les propos de Parfait à Meurice) ne confirme sérieusement cette hypothèse. Les journaux belges, principale préoccupation du clan parisien: « les journaux de Paris ne se soucieraient pas d'annoncer ce livre (...) après les journaux belges et de devenir leur déversoir et leur succursale », ne font encore aucune relation de cette uvre très attendue, sinon l'Indépendance Belge qui annonce tour à tour le 30 mars: «En vente chez tous les libraires» et le 1er avril: «Demain paraît enfin la première partie des Misérables». Conformément à la stratégie éditoriale de Hugo, les premiers extraits de l'uvre ne seront publiés que le 2 avril, notamment dans Le Temps qui annonce depuis la veille une parution simultanée en France et en Belgique le 4 avril, et dans Le Journal des Débats, où l'article signé Jules Janin est en fait de la main de Meurice, en raison de l'urgence décrite par Adèle: «Je ne puis parler du livre ce soir puisque je ne le connais pas, dit Janin, faites vous-même la chose, Meurice.». Y a-t-il eu alors véritablement une publication belge en mars, ou les quelques exemplaires qui ont sans doute en effet circulé avant la parution officielle et simultanée en France et en Belgique ne sont qu'un accident isolé et sans signification? L'étude de la correspondance de Hugo montre qu'en fait de mauvais «tour» des Belges, il s'agit simplement d'une confusion de dates imputable à ... Victor Hugo lui-même. C'est en effet Hugo qui a transmis de fausses intentions de parution simultanée le 7 avril à Vacquerie et Meurice, alors qu'il avait pressé Lacroix pour que tout fut prêt le 4 avril. Il a ainsi semé le doute et l'incompréhension chez les deux éditeurs. (cf. Bernard Leuilliot, Victor Hugo publie les Misérables, p. 240) Les deux premiers tomes, intitulés Fantine, seront finalement mis en vente le 3 avril, en France, en Belgique, mais également en Allemagne et dans de nombreux autres pays ayant reçu les exemplaires imprimés par Lacroix. Sans doute est-ce un de ces exemplaires brochés en avance pour être expédiés jusqu'en Amérique Latine que s'est procuré Siraudin. Lacroix informait justement Hugo le 30 mars : «tout est tiré, tout était broché et les expéditions pour l'étranger en partie faites ». Il n'y a donc pas lieu de supposer une quelconque antériorité d'une édition sur l'autre. Et c'est en parfaite entente qu'Adèle, Charles, Paul de Saint-Victor, Vacquerie, Lacroix et Pagnerre fêteront le 3 avril au soir chez Meurice l'«éclatante victoire simultanée en tous pays, le jour même de la mise en vente à Paris, à Bruxelles, à Londres, à Milan, à Naples, à St. Pétersbourg» comme l'écrit Lacroix le soir même à l'écrivain qui vient de le faire entrer dans l'histoire de l'édition. Le succès est tel pour ces deux premiers volumes que, comme le craignait Victor Hugo, le tirage (6.000 exemplaires selon Hovasse et 7.000 selon L.C. Michel in la revue anecdotique du 15 avril 1862) de Pagnerre est épuisé très rapidement: «Le 6, on eût battu toutes les librairies de la rive gauche et de la rive droite, pour en trouver un exemplaire». On puise donc 1.000 exemplaires dans les 5.000 exemplaires de Bruxelles destinés au marché belge et étranger, pour créer une fausse «deuxième édition» française qui est en réalité l'édition originale belge avec une nouvelle page de titre. Mais dès le 10 avril, Pagnerre est obligé de réaliser un nouveau tirage, qui sera prêt le 17 grâce aux empreintes prudemment réalisées par l'imprimeur Claye lors du premier tirage. Seules les pages de titre sont réalisées «sur le mobile» en rouge et noir avec des capitales antiques «un des joyaux de son matériel typographique». En tout, si l'on en croit les chiffres sans doute trop optimistes (d'après Hovasse) de la Revue anecdotique et la correspondance des éditeurs, les différents tirages de cette première partie seront de près de 15.000 exemplaires à l'adresse parisienne et 12.000 à l'adresse bruxelloise, plus 3.000 exemplaires imprimés à Leipzig chez Steinacker. Cette dernière, parue en petit format, également dès le 3 avril, mériterait sans doute une plus grande attention, car en plus de participer des éditions originales, elle répond à une demande pressante de Hugo de proposer immédiatement une édition bon marché pour permettre à tous d'accéder à son uvre, comme celle qu'établira Lacroix, peu après. La seconde et troisième partie paraîtront en revanche avec un léger décalage, le 15 mai à Paris, et entre le 16 et le 19 mai à Bruxelles, à cause d'un fâcheux accident de machine à vapeur (cf. lettre de Lacroix à Hugo du 11 mai 1862). Heureusement, le 30 juin, Bruxelles et Paris seront parfaitement synchrones pour faire paraître les quatre derniers volumes. Toutefois, le concept d'édition originale n'est pas qu'une affaire de date. Les défenseurs de la thèse belge soulignent que c'est à Bruxelles que sont envoyées les corrections des épreuves et que, comme l'affirme paradoxalement Vicaire, Pagnerre n'est que le «dépositaire» du véritable et unique éditeur, Lacroix et Verboeckhoven & Cie. Dès 1936, Georges Blaizot rétorquait dans Le Bulletin du bibliophile que Pagnerre n'a aucunement pris l'ouvrage de Lacroix en dépôt, mais qu'il «a véritablement établi, imprimé et vendu une édition des Misérables». Réduire Pagnerre à un relais territorial consiste en fait à méconnaître la complexité de l'aventure éditoriale de cette uvre majeure, dont l'enjeu n'est pas, pour le poète exilé, une simple affaire financière. Avec Napoléon le Petit et Les Châtiments, Hugo a démontré au pouvoir impérial que le bannissement de l'homme n'entamait en rien la puissance de son verbe. Au contraire, cet exil insulaire ne pouvait que faire écho à celui d'un illustre prédécesseur. La seule arme de l'Etat est donc la censure. Et c'est cette épée de Damoclès qui va désormais commander les stratégies de publication de Hugo et de ses éditeurs. En 1856, la parution des Contemplations est ainsi la répétition générale des Misérables: Association d'éditeurs, publication simultanée en France et en Belgique, correction unique d'épreuves... Hugo songea même déjà à diviser la publication pour duper le censeur: «La 1ère livraison paraît; c'est le premier livre, Aurore, une géorgique, une bucolique, une églogue. On se jette dessus avec d'autant plus d'avidité qu'on craint que l'ouvrage ne soit interdit et que c'est presque du fruit défendu. Que fera le gouvernement? Arrêtera-t-il cela? quoi! ce livre, Aurore: cette poésie fleur de mauve et rose tendre? - il serait inouï, fabuleux, grotesque, ineffable de ridicule; et en même temps que les frais de la tentative du côté des éditeurs seraient six fois moindres, l'odieux de l'instruction serait pour l'empire dix fois plus grand.» Ces précautions, sans doute inutiles pour le sage recueil de poèmes que sont Les Contemplations, seront la matrice de la publication des Misérables, immense cri d'alarme contre les inégalités qui ne pouvait qu'attiser la colère de l'Institution impériale. Il fallait donc nécessairement que le grand uvre de Hugo déferle sur le monde en une seule et grande vague. Si la censure empêchait l'uvre de paraître à Paris, elle viendrait de partout ailleurs, et si on lui fermait les frontières, elle serait déjà dans la capitale. Impression multiple, synchronisation et division de l'uvre étaient la clé de la réussite de cet habile jeu du chat et de la souris. À cette menace s'ajoutait celle plus prosaïque de la contrefaçon qu'il fallait prendre de court. Un mois après la sortie de Fantine, les deux premiers volumes du roman, près de dix éditions pirates circulaient en Europe. Albert Lacroix aurait bien souhaité entreprendre seul cette épopée et diffuser en France ses exemplaires, comme il le fit pour le reste du monde. Hugo, malgré l'insistance de Hetzel - qui le courtisait depuis longtemps pour obtenir ce Graal - avait explicitement choisi ce jeune éditeur belge inconnu et inexpérimenté, au détriment de ses habituels partenaires. Lacroix et Verboeckhoven sont les seuls éditeurs et le font savoir sur chaque volume, belge ou français. Ainsi, en regard des pages de titre de l'édition parisienne est-il inscrit «éditeur: Lacroix et Verboeckhoven & Cie». Et La Revue Anecdotique de commenter: «L'édition française originale de Paris n'a été faite que pour éviter les formalités de douane.» La réalité est pourtant plus complexe et si Lacroix n'a pu imposer son adresse en pied des pages de titre de l'édition parisienne, c'est que Pagnerre n'est pas un simple relais de l'éditeur belge. Au contraire, Pagnerre est, de fait, le premier détenteur des droits de publication des Misérables. En effet, en 1832, Hugo signe avec l'éditeur de Notre-Dame de Paris, Gosselin, un premier traité promettant son prochain «roman en deux volumes in-8». Puis en 1848, ils précisent ensemble, par un nouveau contrat, le titre de ce roman: Les Misères «dont le rythme [d'écriture] est devenu celui d'une période d'achèvement» (Leuilliot, p.18). Mais la révolution de 1848 puis l'exil du poète mirent un terme au «livre des Misères» dont Charles Hugo annonçait l'imminente parution dansL'événement du 31 juillet 1848. Ainsi lorsque, douze ans plus tard, Hugo reprend son uvre par ces mots : «14 février (1848) (ici le pair de France s'est interrompu, et le proscrit a continué:) 30 décembre 1860 Guernesey.», il est encore lié à son ancien éditeur dont le successeur n'est autre que Laurent Pagnerre. L'hériter de la maison Gosselin-Renduel n'est d'ailleurs pas inconnu de Victor Hugo puisqu'il fut un des trois associés (avec Hetzel et Lévy) qui publièrent Les Contemplations et est toujours l'éditeur du fils de Hugo, François-Victor. Victor Hugo vend donc son roman à Lacroix, à charge pour lui de négocier avec Pagnerre le rachat des droits au successeur de Gosselin et Renduel. «J'ai vendu aujourd'hui Les Misérables à MM. A. Lacroix et Verboeckhoven et Cie, de Bruxelles, pour 12 années moyennant 240.000 fr. argent et 60.000 fr. éventuels. Ils acceptent le traité Gosselin-Renduel. Le contrat a été signé ce soir.». Mais plutôt que de vendre ses droits, Pagnerre préfère échanger avec Lacroix son traité de 1832-1848 contre un droit d'exclusivité de la diffusion en France. La valeur symbolique de l'édition de Pagnerre ne cède ainsi en rien à celle de Lacroix, et l'éditeur parisien est, par son histoire, lié aux origines même du roman. Quant aux épreuves, elles sont corrigées sur l'impression belge par la volonté de Lacroix en dépit de l'insistance de Hugo: «songez quel avantage il y aurait pour vous à m'envoyer les épreuves de l'édition de Paris» (Lettre à Lacroix du 12 janvier 1862). Même si Lacroix feint d'ignorer cette proposition, il n'en demeure pas moins que les bonnes feuilles doivent être envoyées à Meurice pour parfaire le travail: «Il importe que l'édition parisienne soit page à page et ligne à ligne identique à l'édition belge. La rapidité et la sûreté des corrections sont à ce prix, et de cette façon Meurice pourra donner les bons à tirer. Autrement, je serais obligé de demander la dernière épreuve de chaque feuille.» Enfin, une archive du fonds Victor Hugo nous apprend que l'auteur avait explicitement demandé à Lacroix sur l'épreuve de la page de titre que soient mises en regard les deux éditions bruxelloises et parisiennes sur une page de titre commune: «Je crois qu'il faudrait mettre sur deux colonnes en regard Paris Pagnerre | Bruxelles A. Lacroixen répétant cela sur la double édition de Paris ». Or, même si Lacroix n'a (volontairement?) pas retenu la proposition (bien qu'il ait pris en compte les autres corrections de la page), la signification de cette note est limpide: pour Hugo, il n'y a pas deux éditions, mais une seule, dont l'impression devait être divisée en deux lieux stratégiques pour des raisons tout à la fois politiques (le risque de censure de ce brûlot magistral), sociales (la diffusion internationale d'une uvre à portée universelle) et économiques (le risque de contrefaçon du plus grand romancier du XIXe). Georges Blaizot concluait en 1936, que les deux éditions étaient des surs jumelles. Il réfutait en cela l'ancienne rumeur prétendant que, dans l'édition parisienne, « un certain nombre de phrases ayant paru dangereuses pour la France, ont été modifiées» (Vicaire). Cette croyance est cependant imputable à une malheureuse erreur de Victor Hugo lui-même qui, le 24 décembre 1865, écrivait à Verboeckhoven:«Il va sans dire encore que si un mot ou une ligne semblait dangereuse pour Paris, il faudrait l'éliminer, comme on a fait pour Les Misérables, édition Claye». Or Georges Blaizot souligne qu'il s'agit là d'une mauvaise mémoire de Victor Hugo et que, grâce à la relecture attentive de Meurice et Vacquerie, qui «tenaient avant tout à ce que l'édition de Paris ne fût pas inférieure à l'autre», il n'y eut aucune coupe unilatérale.«Victor Hugo aura ignoré ou oublié ce détail.» (Dr Michaux cité par G. Blaizot). Pourtant, il y a bien des différences (échappées à l'attention de ces bibliographes) entre les deux éditions, mais ce ne fut pas au détriment de la version parisienne, bien au contraire. C'est en effet à son meilleur ami et factotum Paul Meurice, qui, durant les dix-huit années de l'exil, fut responsable de la publication, des relectures et des corrections des uvres de Victor Hugo en France et donc de l'édition Pagnerre des Misérables, que l'écrivain communiqua ses ultimes corrections, non de simple forme, mais de fond. Ces corrections seront transmises également à Lacroix, mais trop tard, et l'éditeur belge avertit Hugo que celles-ci n'apparaîtront que dans sa seconde édition. C'est ainsi que l'édition de Pagnerre se vit enrichie de deux modestes mais signifiantes réflexions qui font défaut à l'édition bruxelloise, dans l'important chapitre de Waterloo: «Le fond de ce prodigieux capitaine, c'était l'homme qui, dans le rapport au Directoire sur Aboukir, disait: Tel de nos boulets a tué six hommes.»; «Tel point du champ de bataille dévore plus de combattants que tel autre, comme ces sols plus ou moins spongieux qui boivent plus ou moins vite l'eau qu'on y jette. On est obligés de reverser là plus de soldats qu'on ne voudrait. Dépenses qui sont l'imprévu.». Plus que des surs jumelles, donc, les deux impressions sont une seule et même uvre éditoriale qui porte et incarne l'ubiquité de leur immense auteur. Seul sur son rocher, et pourtant omniprésent, Hugo envahit l'espace public, poétique et politique avec une tragédie romanesque universelle qui traverse les continents (pas moins de neuf traductions en cours dès avril 1862). Véritable soufflet à l'Empire de Napoléon III, l'uvre de Victor Hugo s'inscrit immédiatement et irrémédiablement comme un mythe laïc fondateur, illustrant la devise républicaine de 1848 puis de 1879 : Liberté - Egalité - Fraternité. Rare exemplaire de l'édition originale belge sans mention établie en reliure uniforme anglaise de l'époque. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

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‎HUGO Victor‎

‎Les chants du crépuscule‎

‎Eugène Renduel, Paris 1835, In-8 (12,7x21,5cm, 354pp., relié.‎

‎Edition originale parue dans les premières oeuvres complètes de l'auteur. Bien complet du feuillet de nomenclature des oeuvres de Victor Hugo in-fine. Impression sur vergé. Reliure cartonnage à la Bradel en plein papier noir XXe attribuable à Lavaux, qui réalisa de nombreux pastiches très adroits, utilisant des fers d'époque, de cartonnages romantiques. Dos lisse noir orné de fers rocailles en long. Pièce de titre de chagrin rose. Date en queue. Tête dorée. Infimes traces de frottement. Feuillet 122 de faux-titre avec une déchirure comblée. Papier superbement frais, d'une blancheur immmaculée, possiblement lavé. Très bel exemplaire. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

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‎HUGO Victor‎

‎Les travailleurs de la mer‎

‎Lib. internationale A. Lacroix & Cie, Paris & Bruxelles & Leipzig & Livourne 1866, In-8 (15x23cm), 328pp. et 327pp. et 279pp., 3 volumes reliés.‎

‎Edition originale, sans mention d'édition. Couvertures conservées, les couvertures avec mention de dixième édition, les pages de titre sans aucune mention, la mention sur les couvertures permettant une nouvelle mise en vente sur un exemplaire de première émission. En fin du tome 3, catalogue de 16pp. des éditions Lacroix et Verboeckhoven, certains feuillets non coupées. Reliures en demi chagrin maroquiné grains longs bleu nuit ca 1930 . Dos à nerfs janséniste. Pièces de Titre et de tomaison de chagrin bleu nuit. Légères traces de frottement. Papier frais, exempt de rousseurs, les couvertures un peu salies, deux avec un petit manque en coin. Bon exemplaire. Sans aucun doute, juste après L'homme qui rit, la plus grande réussite romanesque de Hugo, mettant en scène, sur l'île de Guernesey, le combat d'un homme seul contre l'océan. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

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‎HUGO Victor‎

‎Les misérables‎

‎A. Lacroix, Verboeckhoven & Cie, Bruxelles 1862, In 12 (11x18,2cm), 10 volumes reliés.‎

‎Edition originale au format in-12, rare, qui ne se rencontre que fort peu, contrairement à l'édition in-8, plus commune. Vicaire, Carteret et Clouzot (principaux bibliographes du XIXe siècle) ne la connaissaient pas, donnant la première in 12 en 1863 à Paris chez Pagnerre. Cette édition utilise le même matériel typographique que pour l'édition in-8, sans différence aucune, mais elle possède de courtes marges et un interlignage plus étroit. ; le partage de l'édition en 10 volumes est également semblable, paramètres qui ne plaident nullement en faveur d'une édition bon marché... Reliure en demi chagrin bordeaux d'époque. Dos à nerfs orné de 4 fleurons. Traces de frottement, notamment sur les plats et aux coins. Quelques coins légèrement repliés, certains coins bas un peu émoussés. Le papier est plutôt frais dans l'ensemble, mais on rencontre sur certaines pages des brunissures, parfois assez prononcées. Victor Hugo : "En publiant aujourd'hui l'édition bon marché en petit format, vous recommencez, avec plus d'intensité encore, le mouvement et l'effet des premiers jours ; vous faites pénétrer le livre dans les couches profondes et inépuisables du peuple!" (Lettre de Victor Hugo à A. Lacroix datée du 20 octobre 1862). L'édition in-12 fut en effet une demande de Hugo, mais on conçoit mal que cette édition en 10 volumes sur un papier similaire à l'édition in-8, fut réellement bon marché. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

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‎HUGO Victor‎

‎Les Misérables‎

‎Pagnerre, Paris 1862, In-8 (14x22,8cm), 5 volumes reliés.‎

‎Edition originale dont on doit détailler certaines particularités : Mention de sixième édition pour les tomes 1 à 7, mention de troisième édition pour les tomes 7 à 10. Pages de titre de rouge et noir. Reliure en demi veau glacé d'époque noisette. Dos assombris avec une auréole plus sombre sur le tome 1, et des zones plus foncées sur les autres tomes. Ensemble plutôt frais, mais pâles rousseurs éparses dans les volume 1 et 2. Brunissures sur les faux-titres. Page de titre du tome 7 avec trace de mouillure pâle au coin bas droit. Bon exemplaire. L'édition des Misérables parut en trois fois sur un mois, simultanément en Belgique en France et dans le monde entier. Les exemplaires parisiens des deux premiers volumes s'écoulèrent si rapidement que les éditeurs furent contraints de rapatrier des exemplaires belges et leur attribuer une nouvelle page de titre française avec une mention de deuxième édition, qui sont donc constitués de l'édition originale belge dont la mise en page diffère très légèrement de la française. Les mentions d'éditions suivantes sont des retirages de l'édition française réalisés grâce aux empreintes de plaques réalisées par l'imprimeur Claye avec de nouvelles pages de titre en rouge et noir avec des capitales antiques (un des joyaux du matériel typographique de Claye). Dès la fin de la parution de tous les volumes, les libraires constituèrent des ensembles complets en mêlant les mentions d'éditions, ce qui ne paraît pas avoir dérangé les acquéreurs de l'époque, heureux de posséder un exemplaire complet de la première édition de ce monument de la littérature sociale. Histoire de l'édition originale desMisérables L'édition originale des Misérables fut légalement établie par trois éditeurs différents, Pagnerre en France, Lacroix en Belgique et Steinacker en Allemagne, sous l'égide de l'éditeur officiel A. Lacroix, Verboeckhoven & Cie. Une des deux éditions originales parues le 3 avril 1862 simultanément à Bruxelles chez Lacroix et Verboeckhoven et à Paris chez Pagnerre. La question de la prévalence d'une édition sur l'autre agite depuis longtemps le monde de la bibliophilie et les bibliographes sont restés divisés sur cette épineuse question. Carteret et Vicaire par exemple assuraient que l'édition parisienne devait être privilégiée, tandis que Vanderem et Clouzot donnaient la primeur à l'édition belge. Plus qu'une simple question de chronologie, cette dispute bibliographique révèle la complexité de la notion d'édition originale et l'importance symbolique qu'elle revêt pour l'histoire littéraire et en particulier pour cette uvre magistrale qui compte parmi les plus importantes de la littérature mondiale. Etrangement, sans que cette question ait été réellement tranchée, l'édition de Bruxelles est aujourd'hui communément décrite comme antérieure à celle de Paris, tandis que l'édition de Leipzig est tout simplement ignorée. Les Misérables seraient donc parus le 30 ou 31 mars chez Lacroix et le 3 avril chez Pagnerre. Les arguments de cette antériorité belge sont cependant tous réfutables, et dès 1936, Georges Blaizot en avait démontré la fragilité. Le premier argument s'appuie sur une lettre de Victor Hugo adressée à Lacroix de 1865 et dans laquelle, le poète qualifia lui-même l'édition belge de «princeps»: «Typographiquement, il faut se régler en tout sur l'édition belge princeps des Misérables, en dilatant plutôt qu'en resserrant» écrit-il au sujet des Travailleurs de la mer qui paraîtront en 1866. Or cette désignation de Hugo n'est en aucun cas une indication bibliographique, comme l'explique Georges Blaizot, dénonçant l'interprétation abusive de P. de Lacretelleet du Dr Michaux : «Le poète précise un point, un seul, très simple, très clair, très précis: l'édition belge princeps (c'est-à-dire la première parue des éditions belges) doit servir de type aux éditions futures. Il dit cela, il dit bien cela, il ne dit que cela.» (Georges Blaizot in Le Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire, 1936). En effet à la fameuse édition in-8 succèdera une plus modeste édition in-12 en octobre de la même année. Le second argument est plus important. Il s'appuie sur une lettre d'Adèle Hugo à son mari relatant la rocambolesque aventure de la publication française quatre jours avant la date prévue. Cette lettre sera partiellement reproduite en 1904 dans les uvres complètes publiées par Meurice et Simon, avec la date supposée du «[31 mars 1862]». Adèle y raconte les motifs de la précipitation éditoriale française: «Auguste [Vacquerie] nous apprend que Les Misérables paraissent sous trois jours. Étonnement mêlé de satisfaction. Auguste me raconte qu'ils comptaient faire paraître Les Misérables le 7 avril; que le matin [Noël] Parfait était accouru effaré chez [Paul] Meurice lui dire qu'il sortait de voir aux mains de [Paul] Siraudin, un exemplaire des Misérables qu'il avait acheté la veille à Bruxelles.» Ce témoignage et la datation de la lettre dans ces notes de l'éditeur sont sans doute à l'origine de l'affirmation de l'antériorité de la publication belge. De fait, il est indéniable qu'à cette date, l'édition française n'a pas encore paru, puisque l'imprimeur Claye ne déposera les deux tomes parisiens aux Archives nationales que le lendemain, le 1er avril 1862. L'édition de Lacroix serait donc, en ce sens, véritablement «princeps». La lettre d'Adèle, n'est en fait pas du 31 mars mais a été écrite sur trois jours: «commencée dimanche (donc le 30 mars) et finie aujourd'hui [mardi] premier avril». Elle supposerait donc une existence de volumes brochés à Bruxelles dès le 29 mars (et sûrement pas le 30 qui était un dimanche). Or au même moment, Hugo et Lacroix étaient en pleine tractation épistolaire pour régler cette délicate question de la date de parution prochaine: «Mon cher maître, écrivait Lacroix le 30 mars, nous avons tout combiné pour le 4 avril, (...) il faut qu'à Paris l'ouvrage paraisse aussi cette semaine». De son côté Hugo, le 1er avril, avertissait son éditeur : «on prétend que le livre qui ne peut (...) paraître à Paris que le 7, paraîtra le 3 partout; de sorte que Paris, cur du succès, serait servi le dernier. Ce serait là une faute incalculable. Paris servi après tout le monde, c'est le succès attaqué à sa source». Tandis qu'à Paris, Meurice, Vacquerie et Pagnerre précipitent la parution française pour contrer les belges qui «ont tenté de jouer un tour» aux français, comme le rapporte Adèle à son mari, à Guernesey, Hugo hausse le ton auprès de son éditeur en martelant l'importance de l'édition française: «la simultanéité, bien; mais s'il devait y avoir une priorité, c'était pour Paris.» Quid de la parution bruxelloise en mars? Aucune autre mention que l'aventure de Siraudin (relatée par Adèle qui le tient de Vacquerie rapportant les propos de Parfait à Meurice) ne confirme sérieusement cette hypothèse. Les journaux belges, principale préoccupation du clan parisien: « les journaux de Paris ne se soucieraient pas d'annoncer ce livre (...) après les journaux belges et de devenir leur déversoir et leur succursale », ne font encore aucune relation de cette uvre très attendue, sinon l'Indépendance Belge qui annonce tour à tour le 30 mars: «En vente chez tous les libraires» et le 1er avril: «Demain paraît enfin la première partie des Misérables». Conformément à la stratégie éditoriale de Hugo, les premiers extraits de l'uvre ne seront publiés que le 2 avril, notamment dans Le Temps qui annonce depuis la veille une parution simultanée en France et en Belgique le 4 avril, et dans Le Journal des Débats, où l'article signé Jules Janin est en fait de la main de Meurice, en raison de l'urgence décrite par Adèle: «Je ne puis parler du livre ce soir puisque je ne le connais pas, dit Janin, faites vous-même la chose, Meurice.». Y a-t-il eu alors véritablement une publication belge en mars, ou les quelques exemplaires qui ont sans doute en effet circulé avant la parution officielle et simultanée en France et en Belgique ne sont qu'un accident isolé et sans signification? L'étude de la correspondance de Hugo montre qu'en fait de mauvais «tour» des Belges, il s'agit simplement d'une confusion de dates imputable à ... Victor Hugo lui-même. C'est en effet Hugo qui a transmis de fausses intentions de parution simultanée le 7 avril à Vacquerie et Meurice, alors qu'il avait pressé Lacroix pour que tout fut prêt le 4 avril. Il a ainsi semé le doute et l'incompréhension chez les deux éditeurs. (cf. Bernard Leuilliot, Victor Hugo publie les Misérables, p. 240) Les deux premiers tomes, intitulés Fantine, seront finalement mis en vente le 3 avril, en France, en Belgique, mais également en Allemagne et dans de nombreux autres pays ayant reçu les exemplaires imprimés par Lacroix. Sans doute est-ce un de ces exemplaires brochés en avance pour être expédiés jusqu'en Amérique Latine que s'est procuré Siraudin. Lacroix informait justement Hugo le 30 mars : «tout est tiré, tout était broché et les expéditions pour l'étranger en partie faites ». Il n'y a donc pas lieu de supposer une quelconque antériorité d'une édition sur l'autre. Et c'est en parfaite entente qu'Adèle, Charles, Paul de Saint-Victor, Vacquerie, Lacroix et Pagnerre fêteront le 3 avril au soir chez Meurice l'«éclatante victoire simultanée en tous pays, le jour même de la mise en vente à Paris, à Bruxelles, à Londres, à Milan, à Naples, à St. Pétersbourg» comme l'écrit Lacroix le soir même à l'écrivain qui vient de le faire entrer dans l'histoire de l'édition. Le succès est tel pour ces deux premiers volumes que, comme le craignait Victor Hugo, le tirage (6.000 exemplaires selon Hovasse et 7.000 selon L.C. Michel in la revue anecdotique du 15 avril 1862) de Pagnerre est épuisé très rapidement: «Le 6, on eût battu toutes les librairies de la rive gauche et de la rive droite, pour en trouver un exemplaire». On puise donc 1.000 exemplaires dans les 5.000 exemplaires de Bruxelles destinés au marché belge et étranger, pour créer une fausse «deuxième édition» française qui est en réalité l'édition originale belge avec une nouvelle page de titre. Mais dès le 10 avril, Pagnerre est obligé de réaliser un nouveau tirage, qui sera prêt le 17 grâce aux empreintes prudemment réalisées par l'imprimeur Claye lors du premier tirage. Seules les pages de titre sont réalisées «sur le mobile» en rouge et noir avec des capitales antiques «un des joyaux de son matériel typographique». En tout, si l'on en croit les chiffres sans doute trop optimistes (d'après Hovasse) de la Revue anecdotique et la correspondance des éditeurs, les différents tirages de cette première partie seront de près de 15.000 exemplaires à l'adresse parisienne et 12.000 à l'adresse bruxelloise, plus 3.000 exemplaires imprimés à Leipzig chez Steinacker. Cette dernière, parue en petit format, également dès le 3 avril, mériterait sans doute une plus grande attention, car en plus de participer des éditions originales, elle répond à une demande pressante de Hugo de proposer immédiatement une édition bon marché pour permettre à tous d'accéder à son uvre, comme celle qu'établira Lacroix, peu après. La seconde et troisième partie paraîtront en revanche avec un léger décalage, le 15 mai à Paris, et entre le 16 et le 19 mai à Bruxelles, à cause d'un fâcheux accident de machine à vapeur (cf. lettre de Lacroix à Hugo du 11 mai 1862). Heureusement, le 30 juin, Bruxelles et Paris seront parfaitement synchrones pour faire paraître les quatre derniers volumes. Toutefois, le concept d'édition originale n'est pas qu'une affaire de date. Les défenseurs de la thèse belge soulignent que c'est à Bruxelles que sont envoyées les corrections des épreuves et que, comme l'affirme paradoxalement Vicaire, Pagnerre n'est que le «dépositaire» du véritable et unique éditeur, Lacroix et Verboeckhoven & Cie. Dès 1936, Georges Blaizot rétorquait dans Le Bulletin du bibliophile que Pagnerre n'a aucunement pris l'ouvrage de Lacroix en dépôt, mais qu'il «a véritablement établi, imprimé et vendu une édition des Misérables». Réduire Pagnerre à un relais territorial consiste en fait à méconnaître la complexité de l'aventure éditoriale de cette uvre majeure, dont l'enjeu n'est pas, pour le poète exilé, une simple affaire financière. Avec Napoléon le Petit et Les Châtiments, Hugo a démontré au pouvoir impérial que le bannissement de l'homme n'entamait en rien la puissance de son verbe. Au contraire, cet exil insulaire ne pouvait que faire écho à celui d'un illustre prédécesseur. La seule arme de l'Etat est donc la censure. Et c'est cette épée de Damoclès qui va désormais commander les stratégies de publication de Hugo et de ses éditeurs. En 1856, la parution des Contemplations est ainsi la répétition générale des Misérables: Association d'éditeurs, publication simultanée en France et en Belgique, correction unique d'épreuves... Hugo songea même déjà à diviser la publication pour duper le censeur: «La 1ère livraison paraît; c'est le premier livre, Aurore, une géorgique, une bucolique, une églogue. On se jette dessus avec d'autant plus d'avidité qu'on craint que l'ouvrage ne soit interdit et que c'est presque du fruit défendu. Que fera le gouvernement? Arrêtera-t-il cela? quoi! ce livre, Aurore: cette poésie fleur de mauve et rose tendre? - il serait inouï, fabuleux, grotesque, ineffable de ridicule; et en même temps que les frais de la tentative du côté des éditeurs seraient six fois moindres, l'odieux de l'instruction serait pour l'empire dix fois plus grand.» Ces précautions, sans doute inutiles pour le sage recueil de poèmes que sont Les Contemplations, seront la matrice de la publication des Misérables, immense cri d'alarme contre les inégalités qui ne pouvait qu'attiser la colère de l'Institution impériale. Il fallait donc nécessairement que le grand uvre de Hugo déferle sur le monde en une seule et grande vague. Si la censure empêchait l'uvre de paraître à Paris, elle viendrait de partout ailleurs, et si on lui fermait les frontières, elle serait déjà dans la capitale. Impression multiple, synchronisation et division de l'uvre étaient la clé de la réussite de cet habile jeu du chat et de la souris. À cette menace s'ajoutait celle plus prosaïque de la contrefaçon qu'il fallait prendre de court. Un mois après la sortie de Fantine, les deux premiers volumes du roman, près de dix éditions pirates circulaient en Europe. Albert Lacroix aurait bien souhaité entreprendre seul cette épopée et diffuser en France ses exemplaires, comme il le fit pour le reste du monde. Hugo, malgré l'insistance de Hetzel - qui le courtisait depuis longtemps pour obtenir ce Graal - avait explicitement choisi ce jeune éditeur belge inconnu et inexpérimenté, au détriment de ses habituels partenaires. Lacroix et Verboeckhoven sont les seuls éditeurs et le font savoir sur chaque volume, belge ou français. Ainsi, en regard des pages de titre de l'édition parisienne est-il inscrit «éditeur: Lacroix et Verboeckhoven & Cie». Et La Revue Anecdotique de commenter: «L'édition française originale de Paris n'a été faite que pour éviter les formalités de douane.» La réalité est pourtant plus complexe et si Lacroix n'a pu imposer son adresse en pied des pages de titre de l'édition parisienne, c'est que Pagnerre n'est pas un simple relais de l'éditeur belge. Au contraire, Pagnerre est, de fait, le premier détenteur des droits de publication des Misérables. En effet, en 1832, Hugo signe avec l'éditeur de Notre-Dame de Paris, Gosselin, un premier traité promettant son prochain «roman en deux volumes in-8». Puis en 1848, ils précisent ensemble, par un nouveau contrat, le titre de ce roman: Les Misères «dont le rythme [d'écriture] est devenu celui d'une période d'achèvement» (Leuilliot, p.18). Mais la révolution de 1848 puis l'exil du poète mirent un terme au «livre des Misères» dont Charles Hugo annonçait l'imminente parution dansL'événement du 31 juillet 1848. Ainsi lorsque, douze ans plus tard, Hugo reprend son uvre par ces mots : «14 février (1848) (ici le pair de France s'est interrompu, et le proscrit a continué:) 30 décembre 1860 Guernesey.», il est encore lié à son ancien éditeur dont le successeur n'est autre que Laurent Pagnerre. L'hériter de la maison Gosselin-Renduel n'est d'ailleurs pas inconnu de Victor Hugo puisqu'il fut un des trois associés (avec Hetzel et Lévy) qui publièrent Les Contemplations et est toujours l'éditeur du fils de Hugo, François-Victor. Victor Hugo vend donc son roman à Lacroix, à charge pour lui de négocier avec Pagnerre le rachat des droits au successeur de Gosselin et Renduel. «J'ai vendu aujourd'hui Les Misérables à MM. A. Lacroix et Verboeckhoven et Cie, de Bruxelles, pour 12 années moyennant 240.000 fr. argent et 60.000 fr. éventuels. Ils acceptent le traité Gosselin-Renduel. Le contrat a été signé ce soir.». Mais plutôt que de vendre ses droits, Pagnerre préfère échanger avec Lacroix son traité de 1832-1848 contre un droit d'exclusivité de la diffusion en France. La valeur symbolique de l'édition de Pagnerre ne cède ainsi en rien à celle de Lacroix, et l'éditeur parisien est, par son histoire, lié aux origines même du roman. Quant aux épreuves, elles sont corrigées sur l'impression belge par la volonté de Lacroix en dépit de l'insistance de Hugo: «songez quel avantage il y aurait pour vous à m'envoyer les épreuves de l'édition de Paris» (Lettre à Lacroix du 12 janvier 1862). Même si Lacroix feint d'ignorer cette proposition, il n'en demeure pas moins que les bonnes feuilles doivent être envoyées à Meurice pour parfaire le travail: «Il importe que l'édition parisienne soit page à page et ligne à ligne identique à l'édition belge. La rapidité et la sûreté des corrections sont à ce prix, et de cette façon Meurice pourra donner les bons à tirer. Autrement, je serais obligé de demander la dernière épreuve de chaque feuille.» Enfin, une archive du fonds Victor Hugo nous apprend que l'auteur avait explicitement demandé à Lacroix sur l'épreuve de la page de titre que soient mises en regard les deux éditions bruxelloises et parisiennes sur une page de titre commune: «Je crois qu'il faudrait mettre sur deux colonnes en regard Paris Pagnerre | Bruxelles A. Lacroixen répétant cela sur la double édition de Paris ». Or, même si Lacroix n'a (volontairement?) pas retenu la proposition (bien qu'il ait pris en compte les autres corrections de la page), la signification de cette note est limpide: pour Hugo, il n'y a pas deux éditions, mais une seule, dont l'impression devait être divisée en deux lieux stratégiques pour des raisons tout à la fois politiques (le risque de censure de ce brûlot magistral), sociales (la diffusion internationale d'une uvre à portée universelle) et économiques (le risque de contrefaçon du plus grand romancier du XIXe). Georges Blaizot concluait en 1936, que les deux éditions étaient des surs jumelles. Il réfutait en cela l'ancienne rumeur prétendant que, dans l'édition parisienne, « un certain nombre de phrases ayant paru dangereuses pour la France, ont été modifiées» (Vicaire). Cette croyance est cependant imputable à une malheureuse erreur de Victor Hugo lui-même qui, le 24 décembre 1865, écrivait à Verboeckhoven:«Il va sans dire encore que si un mot ou une ligne semblait dangereuse pour Paris, il faudrait l'éliminer, comme on a fait pour Les Misérables, édition Claye». Or Georges Blaizot souligne qu'il s'agit là d'une mauvaise mémoire de Victor Hugo et que, grâce à la relecture attentive de Meurice et Vacquerie, qui «tenaient avant tout à ce que l'édition de Paris ne fût pas inférieure à l'autre», il n'y eut aucune coupe unilatérale.«Victor Hugo aura ignoré ou oublié ce détail.» (Dr Michaux cité par G. Blaizot). Pourtant, il y a bien des différences (échappées à l'attention de ces bibliographes) entre les deux éditions, mais ce ne fut pas au détriment de la version parisienne, bien au contraire. C'est en effet à son meilleur ami et factotum Paul Meurice, qui, durant les dix-huit années de l'exil, fut responsable de la publication, des relectures et des corrections des uvres de Victor Hugo en France et donc de l'édition Pagnerre des Misérables, que l'écrivain communiqua ses ultimes corrections, non de simple forme, mais de fond. Ces corrections seront transmises également à Lacroix, mais trop tard, et l'éditeur belge avertit Hugo que celles-ci n'apparaîtront que dans sa seconde édition. C'est ainsi que l'édition de Pagnerre se vit enrichie de deux modestes mais signifiantes réflexions qui font défaut à l'édition bruxelloise, dans l'important chapitre de Waterloo: «Le fond de ce prodigieux capitaine, c'était l'homme qui, dans le rapport au Directoire sur Aboukir, disait: Tel de nos boulets a tué six hommes.»; «Tel point du champ de bataille dévore plus de combattants que tel autre, comme ces sols plus ou moins spongieux qui boivent plus ou moins vite l'eau qu'on y jette. On est obligés de reverser là plus de soldats qu'on ne voudrait. Dépenses qui sont l'imprévu.». Plus que des surs jumelles, donc, les deux impressions sont une seule et même uvre éditoriale qui porte et incarne l'ubiquité de leur immense auteur. Seul sur son rocher, et pourtant omniprésent, Hugo envahit l'espace public, poétique et politique avec une tragédie romanesque universelle qui traverse les continents (pas moins de neuf traductions en cours dès avril 1862). Véritable soufflet à l'Empire de Napoléon III, l'uvre de Victor Hugo s'inscrit immédiatement et irrémédiablement comme un mythe laïc fondateur, illustrant la devise républicaine de 1848 puis de 1879 : Liberté - Egalité - Fraternité. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

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‎Librairie internationale & A. Lacroix & Verboeckhoven & Cie, Paris 1866, 15x24cm, relié.‎

‎Edition originale parue simultanément avec celle de Bruxelles chez le même éditeur. "Bien que de dates différentes, mis en vente le même jour." Reliure en demi maroquin rouge à coins, dos à cinq nerfs comportant quelques frottements, date dorée en queue,plats de papier oeil-de-chat, gardes et contreplats de papier à la cuve, tête dorée, coins émoussés. Quelques rousseurs, une pliure en angle supérieur droit de la page de faux-titre, taches noires en marges des plats. - Photos sur www.Edition-originale.com -‎

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